Une (série) américaine à Malmö...

Saison 1 :
Autant je m'étais éclaté avec The Bridge, autre série suédoise-danoise, qui se déroule de part et d'autres du pont entre ces deux pays, et donc en partie à Malmö, autant je suis resté assez perplexe avec cette série suédoise aux relents américano-politico-franchouillards.
En voulant lorgner sur une mafia, violente mais trop trop, sur le trafic de drogue, mais un peu, sur le principe du règlement de comptes auréolé d'une vengeance ancienne, sur la corruption policière, mais juste à point, cela finit par faire un sorte de soupe pas très épaisse et pas trop consistante.
Le principe est simple : deux jeunes enfants d'une dizaine d'années assistent à la mort de leurs parents dans l'explosion de leur voiture. Des années plus tard, l'ainé devient avocat et sa petite sœur, flic à la brigade anti-stup... Tous les deux se jurent de retrouver les responsables de cet assassinat et de le leur faire payer.
Sauf que leur croisade personnelle, sans chercher à s'appuyer sur leurs collègues et sur des moyens plus solides, tourne à une forme de vendetta presque confidentielle assez peu crédible.
Nombre de scènes sont hautement improbables et peu réalistes, comme celle où la fliquette se balade seule dans l'entrepôt du stockage de la drogue, tandis que les malfrats sont à quelques mètres, sans se faire inquiéter. Bizarre... Comme la bagarre finale du dernier épisode...
D'ailleurs, ce personnage féminin interprété par Malin Buska est le moins crédible. Son frère (ou demi-frère vu qu'il est noir ?, on ne le sait pas) interprété par Alexander Karim, est plus plausible, plus acceptable, plus convainquant, en avocat assez pervers et cynique, jouant sur tous les tableaux pour créer une guerre des gangs. Mais son amourette avec une procureur nous fait douter de sa sincérité. J'ai plus l'impression que les scénaristes avaient besoin de ce ressort dans l'intrigue.
Quant au cabinet d'avocats qui gère les affaires du mafieux, interprété par Thomas Bo Larsen, (pas assez fiable, à mon avis) et dirigé par un patron baveux (Nicolaj Kopernikus, étonnant !) , aux ordres du fric, c'est assez surréaliste. Les auteurs ont voulu certainement cligner des yeux vers des scenarii américains sans être vraiment sûrs d'eux. Le seul qui tient la corde est l'homme de main Markos, rôle tenu par Johannes Lassen.
Ne faisons pas la fine bouche : cette série se laisse regarder et même vous accroche sans problème. Le suspense est suffisant pour ne pas vous perdre et les circonvolutions de l'intrigue vous obligent à conserver un minimum d'attention.
En ces temps de cinémas fermés, vous passerez quelques bonnes soirées pour compenser les nullités de la télé...
N'hésitez pas, à voir (ou non...) sur Polar+

Saison 2 :
Plus perverse que la saison 1, mais plus courte, cette saison se laisse encore une fois regardée. Mais que Malin Buska est mauvaise. Est-ce que c'est la faute de la production et du réalisateur qui voulaient qu'elle tienne un rôle aussi mal construit ou est-ce son manque d'empathie et de charisme qui fait douter de la crédibilité de son rôle ? Je n'ai pas la réponse, mais avec une actrice plus dynamique avec un rôle un peu plus crédible, comme une Sarah Lancashire (Happy Valley), la sauce aurait plutôt bien pris...
A voir de toute façon...