The Last Dance
8.1
The Last Dance

Série ESPN (2020)

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Je veux juste une dernière danse, avant l'ombre et l'indifférence... Un vertige puis le silenceee

Critique de The Last Dance, réalisé par Jason Hehir pour ESPN & Netflix.


Avant toute chose, il faut dire que "The Last Dance" est une réussite. Il allie musique, images d'archives en HD, images de matchs et commentaires de l'époque, interventions des principaux protagonistes et de Carmen Electra, à la perfection. Projet ambitieux, The Last Dance promet faire tenir 14 ans de Michael Jordan et des Bulls en 8h tout en proposant en parallèle des images inédites de la saison 97/98.
Malin comme approche puisque cela permet aux gens qui n'en ont rien à foutre du basket (je suppose que c'est 50% du public de Netflix Fr) d'avoir tous les éléments en main.
Mais le documentaire ne se limite pas à enfoncer des portes ouvertes sur la carrière de MJ, il offre aussi aux amoureux de balle orange de vraies images inédites qu'ils n'ont jamais vues auparavant.
Toute la problèmatique était de trouver l'équilibre entre raconter cette histoire aux néophytes tout en ne lassant pas les fans de MJ et de NBA. Et j'ai envie de dire que Jason Hehir et ses monteurs ont plutôt réussi leur coup.


Au début je trouvais qu'il y avait trop de flashbacks, certes plaisants. Et puis au fur et à mesure que la série avance, les images de 98 reprennent le dessus et on arrive à un certain équilibre bien plus plaisant que la surdominance des flashbacks. Mais faut attendre l'épisode 8, je dirais. C'est un peu long, et tout le problème de vouloir retracer TOUTE L'HISTOIRE de Jordan en 8 FUCKING PETITES HEURES. Il aurait fallu au moins 10 heures. Que tu le veuilles ou non tu dois faire des choix et sacrifier du temps sur certains passages.


Venons-en aux points négatifs, parce qu'il y en, malgré l'unanimité qui règne sur Twitter.


Certains intervenants ont soit été snobés, soit n'ont pas voulu répondre aux questions de Hehir comme Longley, par exemple. A la limite, ça me dérange moins que le fait de sous utiliser Kukoc dans le documentaire. Il apparaît au moment du passage sur la Dream Team 92 et discute du contexte de son arrivée aux Bulls. On nous montre son game winner où Jackson snobe Pippen pour le dernier tir. Et c'est à peu près tout. Alors que Kukoc, pour moi, est beaucoup plus important pour les bulls que ce que montre le docu. Faut pas oublier que Kukoc est presque le meilleur joueur, offensivement, à côté de Jordan en 98. Si il est pas aussi chaud contre Indiana, ils peuvent dire adieu à la finale.
Mais il n'y a pas que Kukoc qui est snobé, je pense à Ron Harper qui a un passage pour dire que Craig Ehlo est une pipe en défense. Ca doit être à peu près tout.
Steve Kerr a beaucoup plus de temps de parole que Kukoc, car il est plus mainstream grâce aux Warriors i guess, et c'est dommage. Ils méritaient autant de temps de parole à mon avis.


Et puis le gros soucis de The Last Dance c'est l'absence de Jerry Krause, le GM de ces Bulls. Décédé, il ne pouvait fatalement pas être interviewé et apporter un contre-point crucial... Ce qui me fait dire que Jason Hehir profite de cette circonstance pour tirer à boulets rouges sur l'ambulance. Le docu fait passer Krause pour le méchant de l'histoire, clairement. Alors qu'il a construit tout un roster autour de MJ pour être où ils sont en 98. Sans Krause, l'équipe ne ressemble à rien et son meilleur coéquipier s'appelle Charles Oakley !
Alors certes il n'était pas sur la même longueur d'ondes que ses joueurs, que son coach, sûrement trop détaché de la réalité du terrain et préférant faire passer son égo au dessus de celui des autres... Cela lui a coûté cher mais quelque part il a senti que son équipe arrivait à court d'énergie en 98 et a préféré arrêter sa dynastie à son pic plutôt que de laisser un mauvais souvenir des Bulls qui hypothétiquement auraient perdu de leur mystique s'ils avaient perdu en finales l'année d'après, qui sait !


Pour conclure The Last Dance est une réussite. Il fait découvrir ou redécouvrir Jordan, fait renaître la flemme de l'adolescence pour les millions de gens qui ont grandi dans les nineties... Via sa BO, ses nombreuses guest stars comme Seinfeld, Di Caprio et consorts, c'est une madeleine de Proust mélancolique qui fait plaisir.
Certes parsemé de défauts par ci par là, The Last Dance n'en reste pas moins un grand hymne à l'amour à Jordan et aux années 90. Et ça, c'est tout ce qu'on aime, nan ?

Théo_Da_Costa
8
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Créée

le 19 mai 2020

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Théo_Da_Costa

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