"Ah, Jay vous montre l'endroit où il a l'habitude de b***** les coussins?"

(Vu en VO)

Ou comment rendre hilarant le chemin de croix que vivent quatre énergumènes essayant désespérément de coucher avec des filles et d'être accepté socialement. Le pitch a beau être vu et revu, The Inbetweeners le traite de telle manière qu'il parvient à facilement susciter le rire, tout en s'offrant le luxe d'envoyer dans les cordes les séries ou films portant sur le même sujet.

Will arrive en cours d'année dans un nouveau lycée. A la différence de son précédent établissement qui était privé, celui-ci est publique. Peinant à s'imposer dans un milieu qui lui échappe totalement, raillé et humilié par ses nouveaux camarades qui le traitent de "petit con friqué", Will ne fait pourtant rien pour arranger les choses: convaincu d'être plus intelligent que les autres, ne se prenant pas pour n'importe qui, Will est convaincu de sa supériorité sur les gens venant de classes "moyenne" et "ouvrière".
Certain d'avoir raison sur tout, l'ouvrant sans arrêt quand il ne le faut pas, faisant la morale à ses camarades et agissant de manière détestable par moment, Will est également la voix off du show et rend par ses explications et opinions décalées, les situations encore plus comiques.

Will ne va cependant pas rester sans amis longtemps, malgré tous ses efforts (involontaires) pour être ostracisé par la majeure partie des lycéens, il va réussir à se faire trois potes. Pas de bol, tous sont aussi paumés que lui.

D'abord il y a Simon, le beau-gosse de la bande. Si physiquement il s'en sort bien et arrive souvent à plaire à ces dames, il doit composer avec une malchance assez hallucinante, une naïveté déconcertante et une stupidité incroyable quand il tente de séduire. Le résultat? Célibataire et puceau, il traine avec deux gars encore plus largué que lui tout en voyant la fille qu'il aime depuis des années sortir avec un rugbyman baraqué.

Ensuite vient Neil. Grande tige complètement à l'ouest, il pimente le show par ses réflexions absurdes et ses questions d'une stupidité abyssale. Doté d'une intelligence limitée, il peine à se rappeler d'une personne qui était assise à côté de lui en classe pendant plus d'une année et demi.

Enfin, vient Jay. Vous vous souvenez de l'époque ou par moment vous vous amusiez à embêter gentiment vos potes et à vous moquer d'eux? Jay le fait en permanence. Et pas gentiment.
Moqueur, lâche, tête-à-claque, jaloux et riant dès que ses sois-disant "amis" sont en difficulté, Jay souffre d'un grand manque de confiance en lui et complexe énormément (son attitude quand personne ne le regarde est éloquente). Pour compenser, il s'invente une vie de séducteur et gave ses proches d’anecdotes sur ses prouesses sexuelles. Il a tout vu, tout fait et ses histoires deviennent de plus en plus délirantes au fil des épisodes. Seul Neil reste bon public, persuadé de la véracité de ses affirmations. La mythomanie de Jay peut être expliquée si on s'intéresse à sa famille, et à son père en particulier. Gros beauf pétomane possédant un sens de l'humour particulièrement raffiné, celui-ci passe son temps à railler son fils et à l'humilier devant de ses amis. Possédant une caravane, le père de Jay passe chaque vacances avec sa femme et son fils au "caravane club" camping familial des plus classique. Dans un épisode mémorable, Jay tente de faire croire à Will, Simon et Neil que chaque soirée là-bas est une orgie et que les filles sont toutes plus chaudes les unes que les autres. Jay est vite pris au piège et mis face à ses mensonges quand ses potes décident de venir avec lui, dans une des histoires les plus drôles de la série.

Tout autour de nos quatre larrons gravitent différents personnages comme Donovan, la brute bête et méchante qui s'amuse à leur pourrir la vie, la mère de Will, image parfaite de la milf qui fait fantasmer tous ses camarades, les parents de Simon, couple à la libido particulièrement exacerbée... Sans oublier Gilbert, le principal du lycée, colosse de deux mètre de hauteur qui revendique fièrement être un "parfait salopard" et "Pedo Kennedy" le prof d'histoire au surnom assez éloquent.

Mais plus que les personnages, ce sont les situations qui achèvent de rendre cette série brillante: acheter de l'alcool, aller dans un parc d'attraction, s'occuper de personnes âgées, fêter l'anniversaire de Will, une sortie scolaire, faire un défilé de mode dans le lycée... Tout devient un parcours du combattant pour ces quatre jeunes paumés dans une série grossière et irrespectueuse mais totalement géniale.

Un conseil: ne regardez JAMAIS ce show en français qui en plus de doublages insupportables, se permet d'adoucir tous les dialogues.