Fifty Shades of Grey 2.0

J’ai voulu donner sa chance à cette série mais c’est toujours une purge à regarder après l’épisode 3, je vais lâcher l’affaire. L’idée de base est pourtant intéressante ; montrer les travers des coulisses du show-business, un monde sans pitié maltraitant une pop-star, une industrie qui l’infantilise et la sexualise à outrance. Malheureusement la série se perd très vite dans la romance complètement tordue et absurde de cette star avec un type qui va soit disant changer sa carrière. Au final ce n’est plus l’industrie musicale qui maltraite l’héroïne mais un gros pervers dégueulasse dont on a du mal à saisir l’attirance qu’elle éprouve pour lui tellement c’est un cliché ambulant qui accumule tant de redflags possibles et inimaginables que ça en devient ridicule. Au final on a plus l’impression de voir une histoire érotique qui ne s’assume pas, aussi bas de plafond qu’un 50 shades of grey. De la même manière que ce dernier est une ode aux fantasmes de son autrice, The idol semble être le fantasme de son réalisateur et c’est juste gênant. La série se veut sans cesse edgy, controversée et sulfureuse mais rate complètement son but. Ça en fait des caisses pour rien et franchement c’est tellement ridicule que ça en serait presque drôle.

D’ailleurs la série se concentre davantage sur le point de vue des autres personnages et le point de vue qu’ils ont sur Joss que sur Joss elle-même, ce qui fait que Joss paraît être le personnage secondaire de sa propre histoire. Et c’est bien dommage car on lui retire alors toute profondeur. Si les personnages gravitant autour d’elle avaient quelque chose d’intéressant à dire à la limite ça passerait mais ce sont tous des clichés superficiels et mal écrits. Ce n’est pas comment Joss vit le fait d’être traitée comme une merde (même si parfois la série se rappelle que son “héroïne” a des sentiments et une personnalité), mais comment les autres personnages la considère, l’infantilise et/ou se servent d’elle. Du coup ça me donne juste l’impression qu’au lieu de porter un regard critique sur cette industrie et les personnes qui la composent, elle les valide. Pourtant je suis sûr que c’était l’inverse qui était voulu. Je comprends bien (enfin, je crois) que par ce moyen il s’agit de montrer que c’est une sorte de poupée qui est manipulée de partout et qu’on empêche à tout prix de penser par elle-même, dépassée par le monde qui l’entoure mais c’est juste fait avec les pieds.

La série veut montrer à quel point les relations dans ce milieux sont fakes mais le rendu est que ces relations ne paraissent -nuance - simplement pas crédibles. Mais de toute façon ni les relations ni les personnages ne sont crédibles:

des personnages que l’on présente avec sincérité (je suppose??) comme les meilleurs amis de Joss mais ils ne font que le dire et on ne le montre pas, ils n’ont aucun background, sont là juste physiquement, n’ont pas vraiment d’impact sur sa vie et Joss ne semble pas avoir grand chose à faire de leurs personnes non plus ; Joss présentée comme ayant de l’expérience dans son milieu et ayant conscience qu’on l’utilise à ses dépends mais qui au final se méfie de rien et tombe comme une cruche dans le pire panneau d’un gars douteux ; et donc le clous du spectacle, le type en question, Tedros, personnage autour duquel la série se met à tourner exclusivement et sans aucun doute le pire personnage de la série…vraiment, ce n’est pas ses motivations et comportements douteux que je critique (c’est un peu le but d’un méchant d’être une raclure) mais la manière dont-il est écrit, vraiment on dirait une fanfiction écrite par une gamine de 12 ans ou bien un méchant de dessin-animé pour enfant, TOUT ce qu’il fait est ridiculement cliché, TOUS les plans qui le montre aussi, cela mélangé au jeu d’acteur hilarant de the Weeknd (c’est Tommy Wiseau dans The Room non??), vraiment ce personnage est tellement catastrophique que je suis arrivé au stade où je me suis demandé “Son personnage est cliché parce que c’est voulu par le réal, parce qu’il est mal écrit ou parce que l’acteur joue mal??” Les trois, peut être…