The Fall est une série de qualité, sur des gens, qui ne correspondent pas aux attentes sociales. La raison d’être des personnages n’est pas de démontrer la façon dont ils vont échouer, ou même d’exposer leurs différences, ils existent pour avancer. Chaque personnage a en main sa propre histoire, concentré et déterminé, sans honte.
Enquête policière, thriller, fait de société, on est jamais certain de la direction qu’elle a prise. Le sujet, la vie d’un tueur et celle de la flic qui le poursuit, théoriquement cliché, refuse de se laisser prendre au piège
Si l’angoissant dérange, The Fall n’est pas la série conseillée. Elle maîtrise bien l’art de mélanger la douleur avec le plaisir jusqu’à ce que les sens les confondent. Ses scènes les plus crues sont violentes, mais rarement brutales. La quantité n’en laisse pas moins mal à l’aise.
Ce n’est pas néanmoins pour le voyeurisme qu’on regarde, mais pour la psychologie des personnages. Comme ils se comportent, en plein jour, l’inconfortable, la vie quotidienne. C’est là aussi qu’on sent qu’on regarde une série britannique, on y voit une délicatesse dans l’approche crime, avec ce format d’enquête qui se permet de s’épandre dans les cinq épisodes.
Finalement, que ce soit un flic et un assassin importe peu. La série parle d’une féministe libérale et d’un misogyne, enfermés dans leurs propres histoires, et par l’égocentrisme de leurs points de vue ou simplement en les faisant se déclarer bien fort, approche le sujet des stéréotypes et jugements de valeurs, de l’inégalité de genre, du conformisme, des comportements attendus…
Le lieu, Dublin, si chargé historiquement, avec les camions blindés qui font office de cars de police, ne fait qu’intensifier la possibilité de dérapage au sein des personnages.
Retrouver Gillian Anderson, avec un accent britannique, aura été la raison de ma rencontre avec cette série, croisée par hasard, mais le mode d’approche du sujet m’a convaincu et j'ai vite voulu rester.
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