The Curse par AntoineRA

Pourquoi je ne suis pas étonné de voir A24 co-produire cette série toute aussi absurde que dérangeante dans ses interactions sociales ? Je ne connaissais pas les précédents méfaits de Nathan Fielder et il faut tout de même être averti avant de se lancer dans ses créations. Accompagné de Benjamin Safdie ici, et d'Emma Stone, ils se mettent en scène dans une multitude de scènes inconfortables, quand bien même il s'agit d'une totale fiction. Stone et Fielder jouent un couple présentant une émission de télévision pseudo-philantrope, et essayant de garder le cap face aux nombreuses déconvenues qui ne font qu'accentuer leurs défauts les plus rédhibitoires. Lorsque lui se fait maudire par une petite fille mendiante, il sombre dans une obsession des coïncidences défavorables qui surviennent, et tente par tous les moyens d'inverser le sort.

Les interactions du mari sont perturbantes, de par son langage corporel qui suinte le malaise et son humour pince-sans-rire confondant ; sa gestuelle, ses discussions improbables, et ses tentatives de manipulation émotionnelle en dressent un portrait peu attrayant et gênant. C'est aussi le choix de mise en scène qui rend la série aussi imprévisible qu'improbable : elle est filmée d'une façon voyeuriste, comme les rushs d'un documentaire sur le couple, et le montage ne fait qu'aligner les grands moments de solitude, blancs qui s'éternisent, et scènes incongrues qui n'auraient jamais dû être enregistrées. Et s'il s'agit surtout de gêne extrême envers les personnages, la séquence finale s'impose entre absurde et surréalisme, de façon aussi bizarre qu'inattendue. The Curse est un show qui challenge sans cesse les attentes du spectateur, et n'en finit plus de le prendre au dépourvu à travers ces séquences lunaires, tout en distillant, depuis ses premières minutes, une critique sociale insidieuse et radicale.