The Brink
6.4
The Brink

Série HBO (2015)

Bilan mitigé, très mitigé que cette première saison de The Brink.


Une crise internationale où les grandes puissances, glissant sur l'échiquier, sont à deux doigts de se foutre du nucléaire sur le bord de la tronche tandis que le Secrétaire d'État des États-Unis tente tant bien que mal de graisser des pattes, d'arrondir les quatre coins du Monde et que des péquins militaires, dans leur avions de chasse, sont prêts à lancer à tout instant leurs petites ogives ? Tout ça donne l'eau à la bouche et annonce un mélange de Docteur Folamour, Point limite, 24 Heures Chrono et de Veep sur la même chaine.


Tim Robbins en secrétaire d'Etat couleur sel est très bon, étonnement crédible en homme politique bougon qui tire trop sur la bibine et les tétines mais les deux autres segments parallèles, qui finiront comme de bien entendu par s'entrelacer avec le principal, chez les militaires et à l'ambassade, viennent rogner sa part du gâteau : loin de nuancer et d'affiner l'imbroglio politique en en montrant la réalité sans fard, ils fleurent bon le remplissage, accumulant en à peine dix épisodes les cocasseries des plus improbables et grotesques.
Nécessaires pour le rythme et la variété, j'ai pourtant bien vite décroché de ces longues galéjades et ce malgré la courte apparition de Michelle Gomez.
Demeure l'impression qu'ils empêchent de réellement développer le Mikado (à jouer avec des bâtons de dynamite) de cette crise. Partie certes la plus plaisante du show mais qui ne brille pas non plus par son originalité ou sa pertinence politique.


Si Jack Black réussit pour une fois à ne pas être trop pénible, il reste pourtant sur son habituel terrain : cannabis, drague lourdingue, égoïsme primaire & co. Bof bof. Le volet des deux militaires défoncés quant à lui est totalement inintéressant et ridicule, ratant totalement sa volonté de soldatesque picaresque.
On reste alors fort éloigné des plus intenses moments d'un 24 ou d'un Homeland, dans un pendant sémillant, bien entendu...


Car voila le double défaut de cette première saison : ce n'est ni très drôle tant son humour est convenu, prévu & attendu sur ce thème et ce n'est ni très caustique, trop gentillet dans sa représentation des puissants et moins-puissants du Globe. Que tout ça manque de noirceur ! de coupant ! de mordant ! Où est le vitriol ? Et partant, elle manque de pertinence. Faute aussi peut-être de réellement coller à une réalité contemporaine changée, protéiforme, impossible à saisir. The Brink semble dater un peu des décennies passées.


Bref, The Brink n'est pas (encore) assez percutante et acérée, trop dans la potacherie et très souvent caricaturale (les dirigeants Pakistanais....), elle manque de finesse. Un peu comme Veep en ses débuts qui aura su très vite évoluer, il s'agit plus d'un problème d'équilibre et de lustre que d'ADN déjà vicié.


Renouvelée par HBO, chaque saison aura le droit à sa propre petite crise internationale tout en gardant le casting principal : toujours donc une possibilité d'ajuster le curseur et de se renouveler.

Créée

le 24 août 2015

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Nushku

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