The Boys
7.7
The Boys

Série Prime Video (2019)

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"When You Put Them Together, They're The Goddamn F***ing Spice Girls"

J'ai commencé The Boys en me sentant supérieur au commun des mortels.

J'avais déjà eu des retours sur la violence à outrance de la série, sa vulgarité et ses scènes totalement absurdes qui ne me donnaient absolument pas envie de lancer Prime. Mais The Boys est devenu un tel objet culturel qu'il m'était impossible de ne pas avoir la ref, surtout quand Metro Boomin' introduit son album avec le monologue de Homelander.

Je lance donc la série, me préparant déjà à écrire une critique assassine sur une oeuvre grossière, qui n'apporte rien et qui fait faussement subversive.

Et le drame est arrivé, j'ai aimé.

Saison 1 :

Les personnages et l'univers à peine présentés que l'on est déjà happés dans l'intrigue. Chacun camp a ses raisons de détester l'autre. Les humains, pour tous les écarts commis par les Supes et les Supes pour le manque de gratitude qu'on pourrait leur montrer. Les héros (qui sont-ils vraiment ? On en reparlera plus tard) sont si rapidement mis dos au mur qu'on ressent ce besoin irrépressible d'appuyer sur "épisode suivant". La réussite de ce début de série tient surtout à une formule digne du compound V :

  • Une satire du capitalisme où tout y passe, que ce soit le star system et nos "idoles" qui ne sont en fait que des pantins et des personnages totalement dénués d'interêt ou encore les entreprises qui s'appuient sur n'importe quelle métrique possible et imaginable pour faire du profit.
  • Une intrigue puissante qui nous prend aux tripes et nous fait penser qu'à tout moment le récit peut être bouleversé. Chaque dialogue contient donc son lot de tension, laissant penser que personne n'est véritablement à l'abri.

Toutes ces aventures sont évidemment saupoudrées du jargon britannique de Butcher, véritable tueur à gage de Supe, de Homelander, le super-héros le plus puissant et... d'autres personnages.

C'est là qu'on voit apparaitre une première faiblesse. Le supporting cast n'est pas à la hauteur des deux personnages principaux. Frenchie, A-Train, Hughie, Starlight et consorts ont du mal à exister à côté de ces deux monstres si ce n'est par leur ressort comique.

La saison se conclut malheureusement faiblement avec des absurdités et des deus ex machina qui font grincer des dents alors qu'on pensait que la série voulait sortir des sentiers battus. Le scénario nous a tout de même mis en haleine et on clique sur la prochaine saison.

7/10

Saison 2 :

CATASTROPHE. Comment est-on tombé si bas après les belles promesses de la saison 1 ?? Aucun véritable enjeu pendant au moins 4 épisodes avant de voir le vrai potentiel du nouveau personnage. Des crânes qui explosent dans tous les sens, des scènes de sexe à outrance toutes plus ridicules mais c'est The Boys donc il faut choquer. Une b**e géante qui s'enroule autour du cou. Des personnages qui prennent des décisions tranchées mais qui reviennent dessus 4 minutes plus tard pour encore nous servir des deus ex machina.

Cette saison 2 est exactement ce à quoi je m'attendais lorsque j'ai allumé The Boys : too much, se veut trop subversif et différent alors que le scénario est à l'ouest et en oublie carrément pourquoi on aimait la série.

On n'est aucunement attaché à la romance qu'on nous sert et l'effet de surprise de Butcher ne marche plus.

Grosse désillusion... et cette dernière image de masturbation sur la ville ne permet pas non plus d'avaler la pilule. Ne jugeant pas une oeuvre incomplète, je continue.

3/10

Saison 3 :

We are back. Quel plaisir. L'intrigue est posée dès les premières scènes et on repart de plus belle. Même si on garde une grosse part de grossier, on a surtout un énorme zoom sur le centre de gravité de la série : Homelander. Je n'ai jamais autant ressenti pour un "Villain" qu'avec ce personnage. Anthony Starr est au dessus du lot et arrive à nous accrocher à un personnage qui parait pourtant assez cliché. Violeur, tueur, narcissique, raciste, son personnage a tous les défauts du monde mais il attire tous les yeux. On veut savoir où il est, on veut savoir ce qu'il prépare, on veut savoir ce qu'il ressent. Horrible sentiment pour moi quand je le vois dos au mur et que je me surprends à ne pas vouloir le voir perdre.

Tous les protagonistes sont effrayés par lui et je guette moi même par la fenêtre s'il n'est pas en train de me surveiller à l'instant T.

En remettant au centre de l'intrigue l'un des plus grands antagonistes de l'histoire des séries, on est de nouveau scotchés à l'écran. Mention spéciale à l'épisode Herogasm, qui retient tellement d'enjeux que suis passé totalement outre l'orgie qui ne devient qu'un petit détail là où les absurdités de la saison 2 faisaient partie intégrante du scénario.

On a aussi le retour en force de la parodie qui a surement du plaire à Kendall Jenner, Gal Gadot et Zack Snyder parmi tant d'autres.

9/10

En bref :

Me voilà humain comme les autres finalement, The Boys est effectivement une série qui vaut le détour. De la violence à outrance il y a en a, mais elle sert l'histoire et nous fait monter encore plus d'angoisses au sujet de Homelander. De la vulgarité il y en a beaucoup, ça n'a jamais été ma came, mais je suis passé outre.

Des personnages bien écrits, un scénario bien ficelé même si très classique au final pour une série qui se veut si différente de ce qu'on nous sert habituellement. Si la série vaut le coup c'est surtout grâce à Homelander, le méchant le mieux écrit de l'histoire des séries (des films presque aussi ?).

Attention justement à cet héliocentrisme, on a senti un rallongement pas forcément nécessaire en saison 2 et je ne vois pas comment la série pourrait garder son intérêt au-delà d'une saison supplémentaire tant elle a tiré le filon sur notre faux Superman.

Après le dernier plan, on reprendra forcément d'une saison 4.

Le fait que le petit Ryan se prenne au jeu me rassure tant à cet âge on est influençable. Quand tu as 10 piges et que ton père et littéralement Superman, je pense que tes choix sont rapidement faits. Hâte de voir son traitement non plus en petit garçon inoffensif qui se fait trainer mais en vrai protagoniste.

hugowwww
8
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le 3 août 2023

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hugowwww

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