
Quand Peter Jackson s'attaque à un monument, que dis-je, une légende de la pop culture et du rock'n'roll, on ne peut que s'attendre à quelque chose d'incroyable. Et cela qu'on soit fan ou pas des Beatles. Le résultat est tout bonnement exceptionnel !
Avec plus de 60h de rush, il y avait de quoi faire avec GET BACK, dont la 1ère monture de 1969 insistait surtout sur ce qui n'allait pas dans le groupe. En proposant un format de mini-série documentaire (avec 3 parties de plus de 2h chacune), Jackson a tout de suite capté que les images racontaient bien d'autres choses. Et il a ainsi pu convaincre Paul McCartney de rejoindre la production. Car au final, ce film (qui devait initialement montrer les musiciens composer/répéter un nouvel album en vue d'une émission TV) a le mérite de raconter l'histoire derrière la légende de la Beatlemania, et plus particulièrement de la fin du groupe.
Nous sommes en 1969. Après une dizaine d'albums et d'années de carrière endiablée, les mecs ont arrêté de jouer en live, ne se supportent plus vraiment et les deux têtes pensantes ont bien du mal à composer en toute symbiose. Les égos de certains prennent de la place quand d'autres préfèrent batifoler et "fumer"...
Alors oui, si on connaît un peu l'histoire du groupe, on sait que l'album qui émergera de ces sessions, Let it be, sera la dernier composé par les 4 gars de Liverpool. Oui, dans la 1ère partie, les tensions sont plus que palpables. Tout réside dans les silences et les regards. L'ambiance est glaciale, par moments, les reproches et les piques amers, sans compter le rebondissement qui augurera, malheureusement, un funeste dénouement.
Mais GET BACK a bien d'autres choses à nous révéler : on y voit la passion de la musique qui unit ces 4 potes, cette volonté de surmonter des différents artistiques pour aller de l'avant et surtout aller au bout du projet. Certes, il y a des plans à vous coller la chair de poule et les larmes aux yeux, notamment ce plan fixe de Paul dont le regard révèle qu'il a très bien compris que le groupe était en train d'imploser. Puis, il y a ces séquences incroyables où la magie opère et la musique réconcilie tout le monde. On y voit l'indéniable talent de composition, l'évolution musicale vers le blues (bien qu'on reconnaisse leur son si caractéristique). On est partagé entre l'incompréhension, quant au split imminent du groupe, lorsqu'on les voit aussi fusionnels et talentueux, et la tristesse. Parce qu'on comprend que vivre une telle vie n'est pas une sinécure, que ça ne peut pas durer éternellement, qu'ils ont le droit de vouloir autre chose et de donner libre court à leur créativité, chacun de leurs côtés.
Ce documentaire est un must-seen pour les fans, bien évidemment, mais pas seulement. On y apprend des choses et j'ai aimé que le tout soit contextualisé. Jackson ne donne pas dans le pathos et a réécrit l'histoire par rapport à ce qu'il a vu dans les rush : la fin d'une époque mais qui se déroule dans la joie avec un brin d'irrévérence et un soupçon de folie douce. La séquence sur le toit du studio Apple est mythique avec les 4 flics... (rires).
Bref, je suis une fan tardive des Beatles. Je pensais en connaître suffisamment sur eux mais ce documentaire m'a appris pas mal de choses que j'ignorais et donné en vie de creuser plus profondément. Parce que les Beatles sont intemporels et qu'à ce jour, personne n'a fait mieux qu'eux !
PS: bon, et on en parle du boulet (que je ne nommerai pas) tout de noir vêtu, en mode "moule qui s'accroche constamment à son rocher"... J'étais à la limite de l'agacement à chaque fois qu'elle apparaît à l'image, grrrr !!! ^^