Tell Me Lies
5.9
Tell Me Lies

Série Hulu, Disney+ (2022)

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Il faudra tout de même que quelqu'un explique aux producteurs d'Hollywood que la levrette ou la sodomie ne sont pas des pratiques barbares qui annoncent le péril des gens qui les pratiquent. Et aussi que ces positions peuvent aussi se pratiquer doucement, pas forcément en donnant un gros coup de rein comme si on voulait défoncer une porte. Je trouve ça vraiment étrange à quel point on utilise le sexe pour situer le niveau de méchanceté ou de dépravation d'une personne, par contre, un même personnage peut se battre, dire des saloperies et passer ensuite pour un type sympa. C'est comme Euphoria, cette série anti sexe en fait, car même si on suit des ado découvrant le sexe avec beaucoup de liberté, le tout reste glauque, comme si c'était la porte de l'enfer qui s'ouvrait à eux. Pour ça je préfère la série de Greg Araki qui nous montre que le sexe, ben ça peut être une aventure extraordinaire et variée, parce qu'il existe autant de sexualité que de personnes pour ainsi dire.


Soit. Ici, on est dans le parcours typique de l'ado qui va découvrir le sexe et ses travers, par le biais de personnages pas recommandables mais qui, quand on prend la peine de les analyser, sont aussi des gens blessés et pas juste de viles saltimbanques. Mais dès l'intro ça pue : la jeune femme rêve, elle couche avec un homme, à son réveil, on se rend compte que son mari n'est pas l'homme de ses rêves... tadaaaam. Et là on sent que dans le bureau de production les 'créatifs' ont dû se dire : waw les spectateurs vont être choqués et bouleversés ! Et j'imagine bien en effet certains spectateurs choqués de voir ça. Alors qu'en fait, on a tous eu ce genre de rêve un jour, pas de quoi en faire un fromage. On a tous déjà eu envie de coucher avec un ou une autre. On sait se retenir et ça ne fait pas de nous des monstres. Mais là c'est moralement mal. Alors on appuie. Et tout le long de la série c'est comme ça. Avec beaucoup d'hypocrisie bien sûr, parce que les scènes de coït sont tout de même filmées avec plaisir et érotisme. Faut bien nourrir le mauvais penchant des spectateurs.


En tous cas le récit est peu inspiré, chaque épisode met des plombes à amener l'info importante (par exemple le secret d'un personnage). Les histoires d'amour sont nazes, les jalousies aussi, les conflits ne prennent pas vraiment car ils sont trop exagérés et en même temps jamais nourris (il ne suffit pas de faire un jaloux pour que ce soit prenant, il faut travailler cette jalousie, par exemple). Les personnages sont faiblement développés et interchangeables dans plein de situation. Je suis juste surpris d'une chose : personne ne tombe enceinte (ou alors j'ai zappé l'info, n'étant plus très attentif lors des derniers épisodes).


La mise en scène est correcte. Par contre je me demande comment ils ont fait pour si bien cacher les entrejambes. Je sais qu'il existe un cache sexe ou on met du scotch sur le zizi pour qu'il ne pendouille pas dans le champs, mais là où on devrait voir un pubis (qui a aussi sa forme), des poils ou des testicules, il n'y a rien, même si le plan est très bref. Je pense qu'ils ont dû utiliser les cache-sexes et autres scotchs et ensuite numériquement effacer ce qui dépasse. Parce que c'est quand même trop lisse, même si je ne doute pas que les acteurs et actrices aient pu se raser. Pour le reste, ben ils sont tous beaux, des canons de beauté dignes de l'antiquité grecque. La diversité proposée se fait donc uniquement sur la couleur de peau et non pas des morphologies différentes ; je n'ai remarqué qu'un seul plan avec des rondes, à un concert. Le reste du temps ce sont des mannequins dans l'école, les rues, les chambres, les fêtes, ... Les acteurs ne sont pas mauvais en soi, ils offrent même beaucoup d'intensité dans leur jeu, mais ça ne suffit pas à relever le niveau de la série.


Bref, pas vraiment convaincu par cette série.

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 2 déc. 2023

Critique lue 252 fois

Fatpooper

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