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Série HBO (2002)

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Ce n'est pas une critique objective. Ah ça non !

Salut à tous,
tout d'abord, cette critique contient quelques petits spoils, rien de fou, mais si tu l'as pas finis, c 'est à tes risques et périls.


Hier soir, j'ai fini pour la seconde fois The Wire, au terme d'un épisode final d'1h30 que je qualifierais de "concentré de bonheur en boite". Je voudrais donc revenir sur cette série que je considère comme la meilleure création télévisuelle que j'ai jamais vu, ce qui n'est pas une grosse prise de risque au vu de l'accueil incroyable qu'elle rencontre, 15 ans après la diffusion de la première saison. Une série qui m'a fait ressentir presque toute les émotions que je connais, le rire, ou la tristesse à l'incompréhension horrifiée face à des scènes que mon cerveau ne voulait pas assimiler.


Pour moi, The Wire tien des propos sociologiques. Ce n'est pas un secret, cette série est une grande fresque de la ville de Baltimore telle qu'elle était à son entrée dans le 21e siècle : une ville où les blancs sont une minorité ; en proie à la corruption ; la récession économique et aux trafics en tout genre.
Avec cette série, David Simon nous explique que la vie est une œuvre dramatique en elle-même, et qu'elle n'a nullement besoin d'être édulcorée ou clipée pour avoir une portée à l'apogée de sa puissance.
Mais, à travers la dernière image de la série, un plan large sur la ville de Philadelphie, le show-runer, ex journaliste spécialisé dans les affaires criminelles dans un journal de Baltimore nous dit autre chose : oui, cette série était un portrait de Baltimore, mais elle peut être transposée à beaucoup d'autres villes. En faisant ça, il referme le cercle de ces existences urbaines, comme quand Sydnor devient une "snitch" auprès du juge ou Micheal un voleur de dealer qui tire dans le genou si t'ouvre ta gueule (j'en ai chialé putain). La série se termine, son auteur nous a dit tout ce qu'il pensait que nous devions connaître de cette ville, mais l'histoire de nos protagonistes ne se termine pas pour autant.


Elle nous pose, en tant que spectateur dans une position que je n'ai jamais connu ailleurs que dans les oeuvre de cet homme, nous somme réellement spectateur d'un tissus social. La regarder avec des préjugés sur le trafic de drogue et ses acteurs vous ferons passer à côté du message. Dans cette série, on ne peut pas en vouloir à la mère qui, derrière la vitre de glace du parloir, dit à son fils père d'un enfant en bas âge, de la fermer et de prendre 20 ans plutôt que de balancer. Non Brianna, on ne peut pas t'en vouloir, chacun joue avec les cartes qu'on lui donne à la naissance. De même 3 saison après les aventures des dockers, on nous remontre Niko Soboka, qu'on a appris à adorer malgré ses faiblesses en tant que père, lancer des injures public à un maire que l'on trouve moins pourris que les autres, car les docks ont fermé et qu'il n'a plus de travail. En cet instant, la série dit : "Vous l'avez oublié lui ? Eux aussi et ça c'est tragique".


Et c'est ça que j'aime dans cette série, c'est qu'elle me renvoie directement à ce que je peux voir tout les jour, les SDF en bas de chez moi, les gars qui traînent et qui font des conneries ou même les agents de police. Chacune de ces personnes doivent être regardé avec la conscience qu'ils sont le fruit d'un cheminement sociale. Nos mondes, s'ils sont les mêmes sur le plan urbain, peuvent être radicalement différents. Porter un jugement sur ces personnes reconnaître qu'ils renvoient tous à un univers qui leur est propre dont on ne connait rien revient à penser le monde selon à travers l'oeil biaisé de son système de valeur personnel.


En bref, The Wire est une série sur la ville de Baltimore qui arrive à mettre les gens, aussi différents qu'ils soient, au cœur de son récit. Durant 5 saisons, on a réellement l'impression que le scénario est au service de la vie de personnage que l'on jurerait réels. Cette situation à tendance à inverser le schéma classique que l'on peut rencontrer, je pense notamment à Lost qui au fur et à mesure que l'intrigue avance, invente un passé toujours plus barré à ses personnages pour justifier leur présence sur l'Île.


Cette inversion des rôles fait de The Wire une série atypique et fraîche, mais implique en revanche presque exclusivement des scènes de la vie de tous les jours qui peuvent paraître longues et vide de sens tant qu'on n'a pas laissé la série rentrer en nous.


En conclusion, c'est la putain de meilleure série jamais créé, l'avoir à son tableau de chasse est une des base de tout bon fan de série, alors si t'hésites regardes là, et si t'hésites pas, regarde là.

Créée

le 13 mai 2019

Critique lue 245 fois

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pauloberger

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