Super Durand
6.3
Super Durand

Anime (mangas) Fuji TV (1983)

Qui se souvient de Super Durand ?
Pas moi en tout cas. Car j’étais encore beaucoup trop petite quand ça passait à la télé. Mais jusqu’ici et aussi loin que je m’en souvienne j’en ai toujours eu des échos s’accompagnant de vagues images lointaines qui venaient poper dans ma tête à la moindre évocation de ce nom dans les alentours. A ma grande surprise une opportunité inattendue s’est présentée à moi. Le Temps, ce compagnons précieux qui d’habitude aime à nous fuir m’aura récemment fait la grâce de sa compagnie pour me donner l’occasion de m’y plonger entièrement. La chance inespérée d’enfin pouvoir combler cet espace un peu flouté de ma mémoire qui résonnait à l’écoute de ce titre : Super Durand


Originellement appelé Mirai Keisatsu Urashiman d'après le vrai nom que lui auront donné ses auteurs et celui que j’utiliserais à partir de maintenant pour en parler. Le policier du Futur si on traduit. Cette fable aura pour objectif de nous narrer les aventures de Urashima Ryo, jeune tokyoïte au visage poupon et à l’allure débonnaire qui à la suite d’un accident de voiture subi en plein milieu d’une terrible tempête va se retrouver propulsé dans le futur ce qui du même coup, va lui conférer un certain pouvoir. L’histoire débute textuellement en 1983 pour se figer 70 ans après ce dérapage temporel afin de nous faire vivre un glissement d’époque. Nous sommes désormais en 2050 et Ryo, engagé par une unité spéciale de la police de Néo-Tokyo et dorénavant rebaptisé Urashiman (à cause de ses supposés pouvoir qui ont du mal à se montrer efficace, voir carrément à se montrer tout court) va s’allier à Claude (un vrai super flic, lui) et Sophia (une croyante qui jusqu’ici s’occupait à la fois d’un couvent et d’une poignée de jeunes délinquants qu’elle essaye péniblement de remettre sur le droit chemin) pour faire régner l’ordre dans la mégapole du futur. Ils auront surtout pour mission d’empêcher l’Empire Necrime - véritable syndicat du crime, plus proche du conglomérat international que de la petite mafia locale - d’exécuter ses basses œuvres.


Ainsi se présente le postulat de départ qui va lentement mais surement s’intensifier pour nous servir en définitive une véritable course contre la montre qui mettra en opposition Ryo et ses acolytes face aux Necrimes.


Course ayant pour objet la maitrise du Temps ! Pas une mince affaire… Cette histoire aura aussi la double fonction de remettre au goût du jour et à disposition de la jeunesse un ancien mythe (ou plutôt un conte féerique) tiré du folklore nippon : La Légende d’Urashima Taro. Recueil de réflexions dépressives sur le temps qui passe et le poids des souvenirs. Mais aussi poème d’exaltation typique de l’éloquence d’un romantisme à la japonaise sur l’innocente volupté de l’enfance. Souvenirs qui s’égrènent à mesure que le temps s’écoule et dont le reflet s’altère pour se fondre en une douce rêverie. Souvenirs aussi dont la fidélité face au réel s’évapore pour progressivement ne laisser place qu’à une mosaïques d’images empreintes de réalité autant que de fantaisies…


De tangible, ne subsiste plus que la nostalgie des jours heureux, dont le sentiment mélancolique qu'elle réveille résonne à l’intérieur comme pour témoigner de leurs existences. Une ironie qui m’aura sauté à la figure à l’instant où j’ai creusé dans ma mémoire d’enfant pour essayer de combler les pièces manquantes aux contours brumeux de la silhouette d’Urashiman, quand dans la série,Taro (Ryo) Urashima(n) cherche lui, le moyen de panser les plaies béantes qui scarifient toujours la sienne.
Loin de moi l’idée de vouloir intellectualiser à tout prix une simple série d’animation qui avait principalement pour but de faire vendre des figurines, mais on y trouve vraiment tout ça à l’intérieur. Et c’est justement ce qui compose une bonne partie du charme de ce type de dessins animés comparé à d’autres.


Ceci dit qu’on ne s’y trompe pas. La série (avant de paraitre mélancolique et de virer au drame) est d’abord et avant tout colorée, joyeuse et très amusante. Urashiman est un blagueur/charmeur dans la même veine que ces héros de mangas nés à peu près en même temps que lui, comme Lupin, Cobra et qui plus tard donneront Nicky Larson et même Spike Spiegel un peu plus loin. Avec eux il partage en plus de l’humour et de son attrait irrassasié pour les femmes, un tempérament intrépide et une soif de justice. Ingrédients indispensables pour faire un bon shonen manga.
Avant d’oublier je suis obligée d’en placer une pour tout ce qui touche à la musique. L’OST - dont les thèmes chantés sont performés par pas moins de 5 artistes confirmés dont MOJO, Harry ou Kimiko Kaori - est une perle. Vraiment ce qui peut arriver de mieux à nos oreilles lorsqu’on regarde ce genre d’animé. Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=jrnsz0T_Y0U


Et ce n’est qu’un court aperçu qu’il est bien évidement plus avisé de découvrir entièrement en regardant la série mais je me devais d’apporter un petit échantillon pour preuve de ce que j’avance. En claire Mirai Keisatsu Urashiman ne ratte quasiment rien. Le seul bémol reste l’animation pas toujours folle et qui peut parfois venir gâcher quelques scènes. Ce n’est pas si gênant que ça mais quelques fois un peu dommage par exemple lorsque ça arrive dans les rares moment ou Urashiman et Claude endossent leurs belles armures de metal-hero (les fameuses figurines à vendre mais qui bizarrement n’apparaissent pas tant que ça durant l’aventure). Mais sur une série aussi conséquente qui s’étale sur 50 épisodes, pas si étonnant que la technique peine à faire des miracles à chaque fois. Il n’empêche que les épisodes sont supers, il se passe toujours quelque chose à l’écran et quand on tombe sur une version honnête on peut même profiter des magnifiques cellulos à la teinte vintage mais ou l’authenticité du coloriage à la main se laisse encore deviner. Pour peu que vous n’ayez pas peur des animés un peu anciens (et si vous lisez cette critique c’est plutôt bon signe ^^) vous ne serez pas déçus du voyage. De toute manière je ne vous ai encore jamais envoyé vers un traquenard donc la confiance règne.


N'est-ce pas ? :D

Saint-Just
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le 9 avr. 2021

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