Whaou. Dire que j'avais hésité à l'enregistrer, seulement convaincu par l'excellente critique de mon journal. Franchement, je ne suis pas loin de penser que « Stalk » est ni plus ni moins l'une des meilleures séries françaises jamais réalisées. C'est juste... brillant. À tout point de vue. Franchement, lorsque je vois une telle maîtrise dans la réalisation comme l'écriture, je me dis qu'il y a sans doute en France des auteurs ne demandant qu'à éclore s'ils venaient à avoir leur chance : c'est clairement le cas du trio Simon Bouisson - Jean-Charles Paugam - Victor Raudenbach, le premier cité en tête. Moi qui suis totalement étranger à ce monde des génies de l'informatique, je me suis presque tout de suite senti hautement impliqué dans ce récit addictif au possible, étonnamment immersif.
Il y a tout ce qui manque si souvent à la « création » française : intelligence, rythme, densité... Bouisson sait exactement où il veut aller, nous plongeant dans un récit aussi intense qu'imprévisible, multipliant les rebondissements sans jamais s'éloigner de son point de départ : une vengeance au départ implacable prenant rapidement un chemin aussi incontrôlable que tortueux. L'une des forces de « Stalk » vient également de là : avoir su créer un univers aussi fascinant qu'inquiétant, hautement, portant un regard très lucide sur notre rapport aux nouvelles technologies, entre addiction totale et répulsion devant tant de dérives « voyeuristes » et d'entraves aux libertés individuelles.
Une réflexion profondément ambiguë remarquablement exprimée par sa voix-off omniprésente, retranscrivant à merveille la « pensée complexe » de notre héros, les dialogues incisifs dans leur ensemble donnant une force supplémentaire à cette œuvre incroyablement moderne, portée par de jeunes comédiens stimulants (on reconnaît à peine Théo Fernandez, si loin des « Tuche » et autres « Gaston Lagaffe », la splendide Carmen Kassovitz se révélant troublante comme peu d'actrices ont pu l'être ces dernières années), bercées par une musique électro aérienne du plus bel effet. Bref, si l'on excepte un dénouement légèrement décevant et quelques rares baisses de régime, « Stalk », c'est de loin parmi ce que j'ai pu voir de mieux niveau séries françaises, voire séries tout court : un shoot d'adrénaline puissance dix pour un (très) gros coup de cœur.