« Sommes-nous à ce point en manque de représentation pour recommander un truc comme ça? » - ces mots sont ceux de ma compagne après que nous ayons vu Split, sur le conseil de copines lesbiennes.
Je ne parlerai pas de la piètre qualité du jeu des acteurs, de la médiocrité des dialogues et étrangetés du scénario (même si c’est en grande partie ce qui me pousse à lui coller une mauvaise note). C’est le traitement de la question lesbienne qui m’intéresse ici.
Split, c’est donc l’histoire d’une femme hétéro en couple qui tombe amoureuse d’une lesbienne. La suite n’est que cases à cocher et succession de clichés plus ou moins heureux.
La lesbienne est forcément un peu butch, elle me rappelle Corky dans Bound, mes premiers émois, la préhistoire (1996). Forcément, elle a été victime d’abus sexuels dans sa jeunesse. Forcément, le sexe entre deux femmes consiste uniquement à se lécher l’entrejambe (les scènes de sexe sont vraiment à pleurer : aucune sensualité ne se dégage de ces rapports mécaniques). A un moment, surgit de nulle part, on a droit à un petit court magistral sur le lesbianisme délivré par une fille en pull camionneur. Je pourrais aussi déblatérer sur le personnage du copain de l’hétérote mais cela risque de divulgâcher le peu d’intrigue de ce scénario à la Dallas, dans lequel pratiquement tous les sujets de société sont traités en 5 épisodes) si tant est que quelqu’un perdu ici ait encore envie de regarder la série.
Split est donc une série sur les lesbiennes à destination d’un public hétéro qui souhaiterait se documenter sur la question, ce qui est plutôt une bonne chose. Dommage que cela ne contribue qu’à renforcer des stéréotypes bien établis.