Merci South Park

Je n’ai encore jamais osé écrire sur Sens critique, persuadée que mon niveau de culture cinématographique était trop superficiel pour espérer faire de mes propres mots une critique constructive. Et puis il y a eu South Park, alors j’ai osé.
A 18 ans, je n’avais jamais regardé South Park, les Simpsons ou autre série animées. Puis vivant dans un monde d‘ennui au lycée, avec des problèmes que chaque adolescent rencontrent à cette période, je me suis plongée dans un état végétatif intéressant. Weed et South Park.
J’ai regardé les 18 saisons en un peu moins d’un mois et demi. Environ deux heures par jour, savourant chaque épisode comme un Rocher Suchard pendant une foncedale.
South Park, ca claque. Tout simplement parce que Trey Parker et Matt Stone donnent tout ce qu’ils ont dans les tripes. Et mieux que ca, ils donnent exactement ce que l’on veut. Il y a tout dans South Park. Il y a des réflexions sur la dépression, il y a du sexe, de l’absurde, il y a de la fantaisie, de l’action, de la science fiction, de l’histoire au sens historique, il y a du caca, et il y a Cartman. Et Mysterion. Et une multitude de personnages splendidement réalistes et de phrases cultes qui perdurent depuis 1997.
Et puis, il y a une super VF.
Chaque jour, j’arrivais à l’école le matin, et je parlais à mes amis de South Park, parce qu’il influait sur ma vie, et sur mon évolution intellectuelle en permanence.
Alors certes, nous connaissons tous les meilleurs épisodes, je ne vais pas les citer parce que vous savez tous desquels je parlerai; mais chaque épisode est excellent, excellent de drôlerie, de cynisme, et de vérité.
J’ai fini South Park, j’ai essayé de m’en remettre, je n’ai pas réussi. Je suis rentrée avec eux dans cette petite ville du Colorado, et je n’en suis pas ressortie.

A tous ceux qui ne sont pas contents parce que notre monde est un peu nul. Parce qu’on a jamais réussi à voyager dans le temps, parce que les extraterrestres ne sont toujours pas venus nous dire bonjour, parce que nous n’avons encore jamais connu aucune drogue qui donnait accès à la planète gros nibards, parce qu’on à jamais pu comprendre l’intérêt d’Avatar, parce qu’on à pas de professeur transgenre, et parce que notre Imaginationland est perdu au fond des affres de notre société.
Pour tout ceux qui aimeraient bien lancer une révolution, quitter leur travail, fuguer de l’école et du domicile familial, pour tout les gens en colères mais qui n’ont pas de couille, parce que changer le monde c’est dur. Il y a l’herbe, et South Park.