Skam
7.6
Skam

Série NRK1 (2015)

Skam est une chronique de l’adolescence, âge à la fois si futile et fascinant. Une chronique de la jeunesse qui teste ses limites, cherche son identité, multiplie les expériences, lie des amitiés, veut découvrir l’amour, avec plus ou moins de succès puis rencontre des échecs et tente de gérer ses débordements émotionnels. Ce genre d’émotions si particulières, décuplées et si intenses car inédites à cette étape de la vie.


C’est le récit de cette jeunesse qui a tellement plus de choses à faire que d’étudier en cours. Celle qui vit dans une bulle que les adultes sont bien en peine de comprendre. On ne voit d’ailleurs guère de personnages adultes dans Skam. Les parents sont absents, démissionaires ou au mieux au bout du téléphone. Les professeurs ne sont eux que des voix monotones ou moralisatrices en arrière-plans. Tous les personnages fréquentent le même lycée. Pourtant, en 3 saisons on ne voit guère plus de quelques couloirs et 3 salles de classes de ce lycée.


Jusque-là, rien de révolutionnaire dans le milieu de la série pour adolescents. Mais Skam séduit et devient terriblement addictive de par sa terrible modernité et justesse. La première saison débute en 2014 et la série ne l’oublie jamais. La technologie, les réseaux sociaux, la mixité culturelle sont omniprésents. Les lycéens sont hyper connectés, les portables vibrent tout au long de la série, les appels font avancer les scénarios, les sentiments s’expriment souvent par messages. La série sait développer originalement et sans manquer d’humour, des intrigues qui sont pourtant éculées et réussit à insuffler du suspens à son histoire. Skam rend bien cette manière dont les adolescents (et sûrement pas qu’eux…) ont de monter en épingle leurs problèmes personnels et de s’en faire une montagne insurmontable. On se délecte de les voir s’empêtrer dans leurs problèmes. Difficile de ne pas binge-watcher les trois saisons en moins de quelques jours. Surtout la troisième à vrai dire, car Skam gagne nettement en intérêt avec les saisons et ose prendre plus de risque les épisodes s’enchaînant.


À côte de tout ces qualités, la série est visuellement belle. L’esthétique scandinave et sa simplicité sont un régal visuel. Les acteurs eux-mêmes sont beaux en plus d’être bien dirigés. Ils sont d’autant plus doués qu’ils incarnent des personnages très justes et assez attachants. Des adolescents dans lesquelles on se reconnaît au moins partiellement, qui sont pleins de reliefs et qu’on a plaisir à découvrir. On a hâte que la prochaine saison nous dévoile l’intériorité de personnages comme Sana et Kris.


On passe donc un très bon moment à binge-watcher Skam. On lui reprochera malgré tout de tomber légèrement dans les bons sentiments et de minimiser la violence dans laquelle peut dégénérer l’adolescence. La série se concentre sur un profil de lycéens (urbains, éduqués, relativement aisés, privilégiés) assez restreint au final.

KureaFeroe
8
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le 20 déc. 2016

Critique lue 3.2K fois

12 j'aime

KureaFeroe

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