Six pieds sous terre
8.1
Six pieds sous terre

Série HBO (2001)

A la question idiote du "c'est quoi ta série préféré de tous les temps ?" je réponds souvent "Six Feet Under." Même à l'heure actuelle.


Je vais couper court à toute polémique : Oui, cette série peut-être vu comme une sorte de "soap opéra" d'HBO. Les événements qui vont arriver à la famille Fisher (et leurs proches comme Rico ou Brenda) en 5 ans sont plus nombreux que ce qu'une famille en subit généralement en toute une vie (ou alors c'est une famille à problème.) Mais, c'est tellement bien écrit, sans que ça arrive de façon forcé et sans jamais confondre le spectateurs. La série offre des thématiques intéressantes comme l'homosexualité, le rapport à la famille une fois que tout le monde est adulte, le dangers des grosses multinationales (dans les premières saisons), l'adoption, la sexualité passé 50 ans et plein d'autres sujets.


Mais surtout, thématique oblige, la série parle de notre rapport avec la mort pour au final parler de notre vie. Et elle va réussir à traiter tout ses personnages, les faire grandir et progresser tout au long des 5 saisons, les faisant passer de personnages "un peu clichés" en personnages complets. Ils nous ressemblent tous un peu et à la fin de la série, après m'être dit que je n'allais plus revoir ces personnages... j'ai vraiment eu l'impression de perdre des proches. Chapeau à la direction d'acteur : J'ai eu beau voir Michael C. Hall pendant 5 saisons de Dexter (oui 5 parce qu'après ça dérape un peu...) dès les premières minutes de re-visionnage du pilote, il était redevenu David Fisher !


Au tout début vendue comme une comédie, Six Feet Under alterne toujours subtilement entre humour et drame, empruntant même parfois ses codes au cinéma indépendant ou alternatif. La série offre avec les Sopranos (diffusé à la même époque) les scènes de rêve les plus marquantes que j'ai vu à la télévision.


A revoir la série je m'aperçois d'à quel point celle-ci commence comme une comédie grimaçante bourrée d'ironie, passe vers le drama dans son milieu avec des touches de "Slice of life" dans sa dernière saison.


Donc, OUI, Six Feet Under vaut largement sa note de 8,1 sur le site Sens Critique. Et malgré les réticences que j'ai envers certains épisodes (surtout UN) ou traitement de certains personnages, je vais lui donner ma première note de 10 / 10 depuis que je fais des critiques sur ce site.



Revisionnage thématique :



Je suis actuellement en train de faire découvrir la série à ma copine et ce re-visionnage est assez salutaire. J'avais pas revu certains arcs depuis plus de 10 ou 12 ans et il y a des épisodes entiers dont je ne me souvenais plus de l'intrigue. De plus, cette série fait ressortir des souvenirs ou des opinions sur différents sujets et la regarder avec quelqu'un de nouveau permet de mieux la connaître.


Du coup, comme je connais aussi les grandes lignes de la série, j'ai décidé de la regarder en fonction des 5 étapes de la mort qui sont censées guider thématiquement chaque saison.


Saison 1 : Le Déni


Les personnages sont de nombreuses fois dans le déni, hésitent, font un choix puis l'inverse, notamment après la mort du "patriarche" ce qui les laisse désorientés. Ils sont "dans le flou" et de nombreuses questions concernant celui-ci ne seront jamais résolues.


Après avoir dit qu'il voulait vendre et rentrer à Seattle, Nate accepte finalement de reprendre auprès de son frère l'entreprise familiale (et s'aperçoit qu'il est doué à cela.) Il ne saura jamais si son père était fier ou non de son indépendance.


Ruth a fait longtemps le déni de sa sexualité et après de nombreux "je ne peux pas" ou "ça ne se fait pas" et fini par enfin sortir avec un homme, puis un autre.


Le thème du déni est central autour de David qui commence dans le déni de son homosexualité. Il apprend finalement à l'accepter même si cela le fait passer par de nombreuses expériences "borderline" (avalage d'extazy, aventures sans-lendemain où il prend une fausse identité, appel à un prostitué, etc...) Après avoir associé son homosexualité à des comportements honteux, il fait son coming-out qui va avec la comprehension, biblique, que dieu l'aime. (Et aura un rapport plus adulte, apaisé et moins "extrême" dans son homosexualité en saison 2.)


On peut aussi voir brièvement Claire dans le déni sur le fait que son copain est un connard. Une première fois avec l'histoire du pied. Puis, en fin de saison et malgré les conseils de son entourage... elle se dit qu'elle peut l'aider à s'en sortir. Le braquage d'une épicerie par celui-ci dans l'épisode fin de saison laisse entendre qu'elle n'y arrivera pas. De plus, au cours d'une expérience de randonnée (pourrie) celle-ci découvre finalement que "ce qu'elle pensait être vrai ne l'est pas."


Brenda est dans le déni quant à l'état mental de son frère.


De plus, le thème du mensonge revient dans les morts : dans le deuxième épisode les Fisher doivent traiter l'enterrement d'un arnaqueur professionnel, enterrent une prostituée complètement refaite, un vétéran de la guerre du golfe qui avait masqué à son frère qu'il voulait des funérailles militaires, ainsi qu'un nourrisson de trois semaines. Cette dernière mort est tellement brutale et imprevisible que les parents dénient immédiatement le fait de devoir lui faire des funérailles.


Saison 2 : La Colère


La première saison contenait elle aussi son lot de colères diverses et variées et la saison 2 continue sur cette lancée avec de nombreux coups de sangs, certains étant mémorables ou arrivant durant un climax préparé durant la saison. Aucune d'entre elle n'est particulièrement liée à la mort du père Fisher.


Nate connait plusieurs crises de colères liées à la découverte d'une tumeur à l'intérieur de son cerveau et pouvant le tuer à tout moment. (L'une d'entre elle est faite dans un rêve...) Celle qu'il connait à la fin de saison est lié à la scène d'engueulade entre lui et Brenda, qui l'a trompée durant toute la saison.


Mais le thème de la colère est particulièrement présent dans l'intrigue de Dave durant la saison. En effet, Keith, son copain se montre agressif, perdant son travail à cause d'agressivité, amenant un climat tendu au sein du couple (Dave a peur d'une tache qu'il a mis sur le canapé) et se soldant par un coup de sang de Dave et une scène de baston/sexe dans le dernier épisode. De plus Dave menace de façon assez explicite une ex-cliente qui tentait de coller un procès à Fisher & Sons.


Dans les intrigues de Ruth, la colère passe plus par le personnage de Nikolaï, s'énervant pour rien et ayant des problèmes avec la mafia. Celle-ci n'est pas exempte de coup de sangs et fini un speech de motivation personnelle par un pétage de plomb où elle envoie chier sa petite vie.


Claire quant à elle n'est pas particulièrement en colère sur sa condition d'ado, face à une vie qu'elle ne maîtrise pas et échappe le plus à l'influence colérique de la saison pour une forme de recherche de sa voie (qu'elle finie par trouver dans une fac d'artiste à la fin de la saison.)


Saison 3 : Le Marchandage (Et surtout "le compromis.")


Ici, c'est plus subtil. Là encore, c'est moins dû à la mort du patriarche des Fisher (que l'on reverra assez peu cette saison) qu'à la façon de gérer sa vie.


Nate passe son temps à négocier sa vie avec Lisa et à faire des concessions tant elle est difficile sur tout : sur la nourriture de sa fille, sur ses ex, sur ses habitudes. Celui-ci trouve un refuge dans la clope et tente de se consoler en se disant qu'il fait tout ça pour sa fille. Il y a des hauts et des bas avant de trouver un compromis bien plus agréable lorsque Lisa décide de se décoincer un peu. Dommage, ça aurait pu fonctionner.


Comme la saison dernière, il est présent particulièrement dans le couple de Dave & Keith qui acceptent le marchandage et la négociation de leur couple, quitte à passer par un conseiller conjugal. (Chose moqué par Lisa en début de saison.) Pourtant, à force d'effort et de concessions, cela fini par fonctionner et le couple semble repartir sur de nouvelles bases à la fin de la saison.


Ruth tente de trouver un compromis avec Arthur, le nouveau colocataire de la maison. Ça marche tellement bien qu'ils deviennent amis et qu'une forme de "romance" s'installe entre eux. Mais celle-ci s'arrête immédiatement lorsqu'elle s'aperçoit que le garçon ne fera pas de concession avec sa vie mormone.


Quant à Claire, le marchandage aurait pu être dû côté de son prof de fac, l'insupportable Olivier, mais ça tourne court assez vite et de toute façon, Claire est un personnage trop franc pour marchander. (Quand celui-ci lui propose de se noter elle même, elle l'envoie chier.)


Rico tente de négocier la dépression de sa femme, tandis que Brenda fait des efforts pour supporter sa famille de taré. Échec complet de ce côté là.


Saison 4 : La Dépression


Cette saison est celle que j'aimais le moins et à la revoir, je comprend aussi pourquoi, notamment à cause de certains choix scénaristiques que le thème de la saison oblige à faire, parfois totalement maladroitement. La phase dépressive est la phase la plus longue du processus de deuil et c'est intéressant de voir que la plupart des thématiques abordée cette saison ont été amorcées en fin de saison 3 (l'épisode 10 clôt pas mal d'arc-narratifs...) et ont des répercussions en saison 5.


De plus c'est la phase la "plus reloue" et celle où on est dans une sorte d'indécision : On pense être dans l'acceptation et en fait, non, ça rechute. D'où une impression que les personnages font des va et vient permanent, qui confine avec l'impression de ne jamais évoluer. Et je l'accorde aux scénaristes : montrer des gens dépressif n'est pas très intéressant (cf : Vanessa en saison 3) c'est sans doute pour ça que c'est la saison des choix que je trouve les plus hasardeux.


Pour Nate, c'est la mort de Lisa. Difficile de passer par dessus un truc aussi gros. Elle lui fait faire n'importe quoi, comme aller voir une voyante ou coucher avec la femme de Walter White. Et les tentatives pour s'en sortir échouent, comme celle de travailler dans une animalerie pour se couper d'un boulot trop déprimant. Puis ce sont ses beaux parents qui pètent les plombs en fin de saison. A chaque fois qu'il pense qu'il en a fini avec l'histoire de Lisa, il replonge dedans. C'est finalement une confrontation (tragique) avec sa belle famille qui le libérera.


Pour Dave, normalement, ça aurait dû être le train-train quotidien, mais un rebondissement scénaristique très cliché ("je suis un auto-stoppeur drogué et je vais te torturer émotionnellement et physiquement pendant 20 minutes pour aucune autre raison que "je suis défoncé" ") va le faire enfoncer dans la déprime. Comme pas mal de gens dépressif, il fait croire que tout va bien et qu'il peut s'en sortir tout seul, ce qui provoque une crise de panique. Ceci dit, c'est l'occasion de voir à quel point la famille Fisher, très dissoute en première saison, devient une force en saison 4 et à quel point le couple qu'il forme avec Keith fini par être soudé. C'est aussi lui qui propose de se confronter avec son agresseur : une confrontation.


Pour Brenda et Ruth, leurs arcs sont parallèles : pensant qu'elles vont mieux, elles se mettent en couple avec quelqu'un et s'aperçoivent à mi-chemin, qu'en fait, ça ne leur plait plus trop : l'une parce qu'elle s'est un peu trompée sur la marchandise, l'autre parce qu'elle n'est pas prête pour ça. George, parfait gentleman devient un vieux raseur, quant à Joe, il pourrait offrir une vie "normale" qui fait peur à Brenda. Une nouvelle impression de "ne pas savoir ce que l'on veut" avec Brenda et de "ne jamais s'en sortir" avec Ruth qui découvre qu'il y a toujours un problème avec George qu'elle ignorait. Elle tente même de se séparer temporairement de son couple pour le reconstruire, mais rien y fait. (La fin de saison est plutôt amère pour Ruth qui découvre que son mari souffre lui aussi d'une autre forme de dépression, paranoïaque cette fois-ci.)


Quant à Claire, elle découvre qu'elle n'a jamais vraiment joui. Ça pourrait paraître vaguement idiot comme ça, mais l'un des symptômes de la dépression est aussi de ne pas réussir à s'épanouir sexuellement. De plus, il y a une sorte de retour en arrière, avec ses amis de la fac qui se comportent finalement en miroir de ses amis du lycée (ils se défoncent n'importe comment, font n'importe quoi, sa meilleure copine ressemble beaucoup à une version brune et adulte de Parker, sa copine de lycée.) Claire n'a plus aucun scrupule à se défoncer et dit même sur la fin de la saison "qu'il n'y a que ça qui la rend heureuse."


Rico, quant à lui, réussi à définitivement briser son couple en ne sachant "pas trop ce qu'il veut" entre sa vie avec Vanessa et celle avec Sophia. A la fin, il se fera jeter par les deux.


A noter qu'à plusieurs point de la saison, chacun des personnages va avoir une crise de larme (parfois inattendue) et parfois une crise de panique.


Saison 5 : L'Acceptation


C'est en re-regardant la saison 5 que je me suis rappelé pourquoi j'aimais cette série : le travail psychologique de l'évolution des personnages est quand même bien foutu et ils semblent avoir appris de leurs erreurs et de ce qui leur est arrivé au cours des saisons passées. Ainsi, nous sommes dans l'acceptation. L'acceptation ne signifie pas le bonheur ni l'absence de soucis, mais la capacité de ne pas se voiler sur ce qui nous arrive et d'y faire face.


Le ton est mis dans le premier épisode de la saison avec un repas de famille qui se passe bien, où les trois enfants Fischer se retrouvent dehors pour fumer un joint et blagues sur les "vieux dossier". Le même épisode voit un problème arriver entre Brenda et Nate (Une fausse couche) qui malgré les larmes réussi à être maîtrisé par les deux sans drames et sans que cela ne remette en question leur couple. Face aux difficulté, les personnages vont de l'avant.


A noter que cette saison-ci, les morts dont s'occupent les Fisher sont assez souvent des personnes âgées, des gens ayant déjà une forme de "vécu" derrière eux ou mourant après avoir vécu une expérience épiphanique (que ce soit grimper une montagne ou dévaler une pente en roller.) Bon, ça n'inclue pas le mec qui se fait bouffer par un puma.


Du côté de Nate, c'est son mariage avec Brenda, sa vie de parent qui n'est plus vue comme une pénibilité en soit. Il a accepté le fait d'être adulte et d'avoir à gérer une vie de famille même s'il se sent déposséder. En fait petit à petit le problème d'Acceptation va passer de Nate à Brenda, qui doit, en fin de saison, accepter d'avoir une enfant après la mort de son mari sans savoir si celui-ci l'aura aimé ou pas.


Keith et Dave ont enfin acceptés de vivre ensemble et font face à une nouvelle épreuve, celle d'être des parents. La saison tourne autour de leur parentalité avec les difficultés que ça incombe avant qu'ils n'adoptent deux enfants. Les choses ne se passent pas pour le mieux au départ (notamment avec l'un des enfants qui est une forte tête) mais elles finissent par évoluer pour le mieux. C'est ensemble qu'ils font face à ce choix et résolvent les différents problèmes.


Ruth quand a elle reste encore en retrait et n'a toujours pas accepté que son mariage avec George la rende malheureuse. En réalité, elle ne s'accepte pas et devra attendre la fin de la saison (et une tentative foireuse de se remettre avec Iram) pour prendre enfin son indépendance.


Claire quant à elle fait sa gamine et commence la saison de façon très énervante, encore persuadé que Billy soit l'homme de sa vie. C'est celle qui va le plus évoluer de la saison, passant du statut d'adulescente complètement dans la désillusion à adulte indépendante à la fin de la série. (Devenant finalement l'héroïne de la série dans le dernier épisode en étant la première à sortir de la dépression post-Nate.) La fin de la série est vague sur le fait qu'elle ai accomplie ou non son désir d'être artiste et c'est finalement tant mieux.


Au début de la saison, le couple entre Rico et Vanessa semble faire face à une forme d'acceptation, les deux vivants bien le fait d'être séparés et de voir l'autre tentant de se recaser. Toutefois, il va y avoir des hauts et des bas dans cette histoire, le couple finissant par se reformer lentement et durement. (Rico zappe même la fête d'anniversaire de Nate au dernier moment afin de rester avec ses enfants.)


A noter que c'est aussi une forme de "saison bilan" où l'on revoit des éléments issues des saisons passées (Rico couche avec Angela, la condamnation de Dave pour avoir couché avec un prostitué refait apparition, on revoit la soeur de Ruth, Claire revoit ses anciens camarades de fac, la tumeur refait son apparition et quelques clins d'oeils sont fait à d'autres saisons.)


Après la mort de Nate, les trois Fisher restant subissent un contre-coup violent mais celui-ci ne les renvoie pas à l'étape n°1 mais à ce qu'ils étaient à la saison précédente : Claire boit de façon irresponsable, Dave a des attaques de panique et Ruth déprime. C'est même parfois pénible de les voir revenir à cet état mais c'est finalement l'épreuve nécessaire qu'ils doivent surmonter, quitte à se remettre enfin les idées en place. A noter que Brenda vit elle aussi une crise similaire où elle voit Nate l'insulter, et se retrouve à la fin pleinement intégrée à la famille.


Ah, un petit bémol concernant le clip de fin : les prosthétiques ont salement vieillies et ça fait un peu raté par moment là où ça passait bien il y a dix ans. Le côté "futur blanchâtre" passe moins bien aussi. Mais la musique est toujours aussi poignante.


** A ne lire qu'après avoir vue la série dans son ensemble **


Je me suis aperçu que le "point noir" que Nate avait au cerveau n'apparaissait pas en saison 2, mais bel et bien dans le dernier épisode de la saison 1. Ce qui me fait dire que symboliquement la série peut être vue comme les 5 étapes du deuil de Nate... envers sa propre mortalité :
Dans la saison 1, il est dans le déni. Il ne sait pas qu'il va mourir et attribue les potentiels troubles liés à la tumeur à de la fatigue, ou au stress. Il faut attendre la toute fin de la saison 1 pour qu'il prenne conscience de celle-ci. Et encore, sa première réaction est de croire qu'il s'agit d'une radio de Brenda et non la sienne.
Dans la saison 2, il est dans la colère : son médecin ne sait pas ce que c'est et ne peut pas lui fournir de réponse précise. Il s'emporte contre lui. Il tente de vivre sa vie mais la tumeur l'empêche de pleinement s'épanouir et lui fait peur. S'ajoute à cela le fait qu'il passe son temps à se maudire de certaines actions (comme coucher avec sa coloc) et le fait au final que Brenda le trompe.
Dans la saison 3, il tente de négocier : Il se dit que s'il mène une vie seine en tant que mari et père cela va fonctionner. Il fait des concessions envers Lisa. La dure réalité lui tombe dessus 3 épisodes avant la fin de la saison.
Dans la saison 4, il déprime : Lisa est morte et il ne sait pas quoi faire. Sa reconstruction en tant qu'individu est lente et n'aboutit qu'en fin de saison avec la vérité sur le drame qui l'a marqué. Lors d'un enterrement en fin de saison Nate à l'impression qu'une personne lui hurle "tu pense que c'est fini, mais ça ne sera jamais fini."
Dans la saison 5, il accepte : Sa vie (et celle de son entourage) va mieux. L'ombre de la mort plane sur lui, mais elle ne provoque pas ce même sentiment de colère qu'auparavant. C'est assez flagrant dans le deuxième épisode où il dit a un ancien camarade de classe que la quarantaine ne le travaille pas, qu'il est heureux chaque soir d'être en vie et que la mort peut surgir à tout instant. Il y a aussi tout un motif avec les oiseaux qui reviennent, symbolisant le retour de la tumeur : dans le premier épisode Nate aperçoit un oiseau en train de manger son gâteau de mariage et dans le 5eme il pète un câble face à un oiseau totalement insaisissable qui gâche sa fête d'anniversaire, passant de pièce en pièce. Même si sa mort est brutale, la série le laisse voir ses proches (sauf Ruth) une dernière fois avant de mourir. Leur rapport est complètement différent de la saison 1 : il est proche de sa soeur, sur un pied d'égalité avec Rico et est très proche de Dave.


De plus, on pourrait faire une analyse rétrospective avec les amoureux de Ruth (déni = Iram Le coiffeur, Colère = Nikolaï, Le marchandage = Arthur, La dépression = George, acceptation de vivre enfin seule= Le célibat.)

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le 14 août 2016

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