Bien, bien, bieeeeen !

Le saviez-vous ? Je n'aime pas vraiment "perdre mon temps" devant une oeuvre. Que ce soit un film, un livre, un animé, une série, j'aime à prendre de bonnes choses. C'est parce que j'aime le genre et que je pense qu'on a beaucoup à y apprendre que je me tape une tétra-chiée de nanars et autres mauvaises comédies. Ou tout du moins on a beaucoup à apprendre des potes avec qui on regarde ce genre de p'tite perlouze de nullité. Mais si tu veux, c'est le médiocre navetisant qui m'insupporte. On s'ennuie, c'est mou du genou, jamais drôle, édifiant, enrichissant ... juste abominablement longuet et terriblement ennuyeux.

Je range Seven Deadly Sins dans cette catégorie et pourtant j'ai poussé le masochisme jusqu'à le regarder intégralement, même l'insipide seconde saison avec son lot de clichés shonen-nekketsu, son animation à la ramasse - constante dans les oeuvres estampillées netflix, je m'étais penché sur Devilman CryBaby et c'était grosso-modo le même souci - j'ai souffert jusqu'au bout en adorant insulter cette chose mal dessinée et pétrie de clichés, en conchiant allègrement sur le créateur et ses assistants manchots payés au lance-pierre ... et je crois que je viens de comprendre quelque chose sur les spectateurs de Plus Belle la Vie, Dolmen ou autre niaiserie du genre. Je pense que Seven Deadly Sins a été ma série stupide de l'été, un no-brainer accumulant tellement de poncif que ça en devenait aussi lisse qu'un parquet Louis XIV à Versailles. J'ai perdu du temps devant quelque chose qui ne m'apportera rien, qui n'avait aucune ambition, un machin calibré pour vendre à l'extrême avec des ficelles scénaristiques aussi grosses que prévisibles ... risibles, même.

Alors mes p'tits amis, ça va spoiler un peu, mais avant pour que vous ne partiez pas sans une forme de conclusion, voila en bref ce que j'en pense. C'est correct pour qui n'aurait vu que peu ou pas du tout d'anime ou de manga, même si je conseillerai personnellement autre chose je pense sans peine qu'à l'instar d'un Fairy Tail ça possède un quelque chose dans le rythme et un nombre suffisant de plans nichons, animaux mignons et mec ténébreux/situations clichetons pour que ça marche sur un ado' lambda. Pour les habitués, pas besoin de vous le dire, passez votre chemin. Moi qui personnellement me refuse un p'tit peu au genre Shonen, je ne partais pas déjà conquis là dessus. Vraiment, quand j'ai téléchargé ce machin, j'avais juste pas d'idées.

Alors, à partir de là, je vais bâcher un p'tit peu Seven Deadly Sins qui mérite fort probablement trois mais auquel je vais mettre quatre; Je pense déjà que le matériau de base est un brin putassier, même si j'espère qu'il est au moins mieux dessiné que cette adaptation. Du Chara-design éculé de nos personnages qui ne sont en plus définit que par leur(mascotte cochon mignon, jeune pom-pom girl à la colossale poitrine, badass immortel amateur de souffrance, nerd sans émotion, géante amoureuse du héros bla bla blaaaaaaaaaaa ). Le rythme est si nerveux que l'enchaînement des clichés parait se faire coup sur coup, les épreuves vécues et les personnages décédés nous font bien plus marrer qu'autre chose et, oh, ridicule suprême, les morts - qu'on sent toute fictive - de certains héros nous arracherons même un rire narquois accompagné d'un "tu veux pas crever pour de bon ! ". Les héros sont bons, trop bons, même lorsqu'ils doivent être cruels ils sont lisses et sympathiques. Même les démons sont bons (Fraudrin là, toi je te retiens en prince de la cruauté tu te poses là). Les histoires d'amûuuuurs entre les protagonistes sont forcées (le pire pendant le fameux duel à Vaizel, saison deux, mes amis ça vaut quelque chose c'est vraiment la télé-novela du japon) et l'idylle malsaine entre une loli -une fée millénaire donc ça va, elle est majeure, HEIN ! comme notre héros au visage poupon mais vieux de 3 000 ans -et notre ami BDSM me colle une gerbe pas croyable tant elle est niaiseuse. Et c'est la romance la plus crédible de ce bousin.

Si la B-O est quelconque - Hiroyuki Sawano qui m'avait plus marqué sur Kill La Kill - c'est vraiment côté animation/dessin que j'ai un reproche à faire. C'est le studio A-1 Pictures ici aux manettes. Filiale d'Aniplex, ce studio fut remarqué dans le très beau (mais très insipide) Sword Art Online, et un Fate/Stay Apocrypha que je suis curieux de voir. Pour le reste on s'étonne de voir à la réalisation de cet assez médiocre Seven Tomokazu Tokoro qui avait bossé pourtant sur Haibane Renmei et Hellsing Ultimate (j'aime bien ces deux animés) et Tensai Okamura que je connaissais personnellement pour un Darker Than Black sympathique où il fait figure de scénariste et de réal'/créateur mais qui est connu pour avoir commis une partie de Memories qu'il faudra que je me fasse à l'occasion. Pour tout dire Okamura je suis moins fan, il n'a pas officié sur des productions qui m'ont captivé.

Résultat du budget ou bien du tempo, Seven Deadly Sins se retrouve avec une animation saccadé parfois à la limite de l'amateurisme et des perspectives changeantes, des personnages qui se transforment d'un plan à l'autre. La palme à Merlin, quand elle est arrivée à l'écran j'ai d'abord beaucoup ri puis arrêté l'animé pendant trois mois. Parce qu'en plus d'être vulgos et pas très creusée - accessoirement complètement fumé comme personnage, comme tous les Deadly Sins qui sont si puissants qu'ils en ruinent le suspens à l'instar d'un Steven Seagal impavide sauvant un cuirassé en péril !
Cerise sur l'étron la deuxième saison est si précipitée que j'ai par de nombreuses occasions cru manquer un épisode tellement l'enchaînement est artificiel et les déplacements dans l'espace non-sensiques. La géographie, sérieusement les gars ...

Allez, pour conclure franchement j'en viens presque à vous recommander Fairy Tail, encore plus putassier dans son fan-service et dans le déroulé de son action mais au moins mieux réalisé. Pardon par avance aux thuriféraires de Seven, je comprends que ça puisse plaire c'est calibré pour ça mais c'est pour moi trop mal réalisé et sans aucun enjeu, sans suspens.

Tensai Okamura