Personal Taste
6.7
Personal Taste

Drama MBC (2010)

Alors voilà, tout à commencé par un petit drama de rien du tout, même pas très intéressant. Le héros s'appelait Gu Jun Pyo, et ses airs de riche héritier prétentieux avaient réussi à m'atteindre, et je m'étais mise à fondre devait sa tendre histoire d'amour avec Geum Jan Di. Ce qui s'est passé entre eux, c'est une autre histoire (si vous êtes curieux, recherchez Boys Before Flowers dans la barre de recherche en haut à droite), ce qui importe ici, c'est cet isolent de Gu Jun Pyo, incarné par le grand Lee Min Ho (grand parce qu'il fait 1m87, pas parce qu'il est spécialement exceptionnel, mettons nous d'accord). Il est toujours plus facile, lorsqu'on s'intéresse aux séries coréennes, de s'appuyer sur des valeurs sûres : soit vous choisissez un drama dont on vous a dit beaucoup de bien, soit vous choisissez un drama où il y a un acteur que vous aimez bien. J'aime bien Lee Min Ho.


Oui, j'aime bien Lee Min Ho, et il fut un temps où je le trouvais même très séduisant. Depuis, j'ai vu d'autres dramas, et mon coeur à fondu devant d'autres beaux coréens (Ha ! Goog Yoo !) alors du coup, je le trouve nettement moins hors-du-commun. Mais je l'aime bien. Il a un coté sur de lui irritant qui le rend bizarrement attachant. Bref, il était ma garantie pour mes futures 16 heures de visionnage de Personnal Taste : même si le drama se révélait pas terrible, il serait là et tout irait bien. Passons donc au vif du sujet : qu'en est-il de la qualité du drama à proprement parler ?


Commençons par le sujet. Pas de riche héritier ou héritière d'une grande compagnie haute-placée en bourse ; ici, c'est des firmes d'architectures que se font la guerre pour gagner un concours de design de galerie d'art. La compagnie de Jeon Jin Ho (Lee Min Ho donc) est une petite nouvelle, alors que celle de Han Chang Ryul est une vielle des vielles ; et entre les deux jeunes hommes c'est une rancune de longue date qui est en jeu. Park Gae In elle, crée des meubles sans franc succès niveau ventes ; mais elle fait ce qu'elle aime, et ne compte pas abandonner jusqu'à ce qu'elle obtienne enfin la reconnaissance de son papa, le grand architecte Park Chul Han, exilé en Angleterre depuis le décès de son père. Tiens tiens, ce les design de l'architecte Park qui sont la clé du concours, comme l'apprend assez vote Jin Ho : il lui faut trouver un moyen de s'inviter dans la mystérieuse maison Sanggojae où habite Gae In afin d'observer de plus près le travail du maître (vous suivez ?). Et c'est là qu'on arrive dans le noeud du problème. Car voyez vous, la Gae In en question est d'une naïveté remarquable, et d'une gentillesse sans borne, au point qu'elle ne se rend pas compte que sa meilleure amie Kim In Hee est sur le point de se marier avec celui qu'elle pense toujours être son copain, le Chang Ryul de plus tôt. Pas très cool tout ça, mais enfin bref, elle est plutôt dévastée lorsqu'elle apprend la chose, et met la brave In Hee à la porte : TADAAAAM une chambre de libre. Comme en plus, elle doit rembourser la dette d'un ami, elle a besoin d'argent, et lorsque Jin Hoo arrive pour louer la chambre vacante, elle ne trouve pas de raison de s'opposer : en effet, elle est persuadée que le jeune homme est homosexuel.
Entre eux deux, ça fait pas tout de suite des étincelles, mais on sent bien que ça va pas durer, et assez vite, le hautain Jin Hee s'attache à la misérable Gae In, tellement en manque d'affection. La suite, je vous laisse deviner : il y a des gens qui tombent amoureux, d'autres qui réalisent leur erreurs, et quelques uns qui s'évertuent sans qu'on comprenne trop pourquoi à jouer les méchants.


Bon, ça c'est pour le pitch général (j'pense un truc comme les deux premiers épisodes). Qu'en est-il de mon ressenti ?


Après avoir vu Coffee Prince (Ha ! Goog Yoo ! Pardon, je l'égare), j'étais curieuse de découvrir cet autre drama qui parlait lui aussi de l'homosexualité en Corée. Bon, faut pas rigoler, c'est pas vraiment des séries qui vont au coeur du sujet, puisque les gays en question ne le sont pas, mais c'est intéressant de voir comment réagissent ceux qui doivent prétendre l'être : l'un accumule cliché sur cliché d'une façon si grotesque qu'il devient le pitre du drama, l'autre, gêné de devoir jouer le jeu en devient d'autant plus convaincant dans le rôle de l'homosexuel qui ne s'assume pas. Un paradoxe ? Peut-être. Mais lorsque le vrai homosexuel de l'histoire se révèle (oui ! il y en a un), il est un des personnages les plus touchant, tellement seul dans cette société où l'homosexualité est tolérée mais encore un peu taboue.


Donc, pour la partie "réflexion sur la société d'aujourd'hui" c'est pas gagné. Et pourtant, Personnal Taste ne s'en tire pas si mal : c'est un peu cabotin, mais pas bien méchant, et ça a le mérite d'essayer.


Quoi d'autre ? Comment justifier ma note ?


Et bien, il y a ces personnages, plutôt bien croqués.


D'abord Gea In, si seule, si triste, si désireuse d'être aimée, et si désespérée de n'être pour les hommes que le "chiot trempé abandonné par un jour de pluie", vous savez cette petite boule de poils qu'on prend en pitié et dont on s'occupe malgré nous, sans jamais vraiment la prendre au sérieux : voilà ce qu'est Gae In aux yeux des autres, et voilà ce qu'elle veut à tout prix changer. Et elle est pleine de bonne volonté. Parce qu'elle a que ça, de la bonne volonté, de la gentillesse, des sentiments purs.


C'est à se demander comment elle a pu devenir amie avec In Hee au départ (vous savez la garce qui doit se marier avec son copain ?), elle tellement vile, manipulatrice ; seule aussi, dans sa rancune, sa jalousie inexpliquée qui la pousse à tout foutre en l'air dans la vie de Gae In. Quelles sont ses véritables motivations ? On ne le saura jamais. Elle est juste la méchante rêvée, et elle se complaît dans se rôle qui lui va si bien. Si pathétique qu'on ne parvient pas à la détester.


Alors du coup, on s'acharne sur le lâche Chang Ryul (le petit copain qui s'a pas osé dire à Gae In qu'il allait se marier avec sa meilleure amie), si misérable. Il est le pire, il est vain, il est sans coeur : et pourtant, il ne fait que subir, le pauvre. Comment ne pas le prendre en pitié, ce pauvre bougre qui aimerait tellement rendre tout le monde heureux, mais qui ne peut pas, parce qu'il en a pas les ressources. Le pauvre bougre, qui essaie de réparer ses erreurs coûte que coûte, qui s'attache, qui s'acharne. Mais personne ne l'aime le pauvre bougre. Ni son papa, ni In Hee, ni Gae In, et surtout pas Jin Hee alors ça non de non, lui il le déteste. Alors le pauvre bougre subit, se laisse guider par son papa, par In Hee, par Gea In, et se retrouve manipulé par tout le monde sans plus de sentiments. On lui dira pardon, peut-être, n'empêche qu'on s'en fout un peu, de Chang Ruyl, et c'est dommage. Moi je l'aime bien, le pauvre petit. Mais c'est sur qu'il a de la concurrence.


Parce que Jin Hee, lui il devient de plus en plus charmant. Coincé dans son mensonge (c'est lui qui prétend être gay, pour ceux qui n'ont toujours rien compris mais sont arrivés jusque ici), il fait tout pour aider Gae In, pour la "transformer en femme". Mais si c'était sa maladresse, sa naïveté qui faisait son charme ? Crac boum, elle est vachement séduisante la cocotte, et elle le fait même pas exprès. Alors lui, avec ses grand airs, ses costumes bien taillés et hyper stylés, c'est vrai qu'il jure un peu à coté des salopette mario bros de la demoiselle, mais bon, c'est pas les apparence qui compte, c'est le coeur. Et du coeur, il en a. Il le dissimule bien, avec ses manies limite machistes de vouloir protéger les demoiselles en détresse, mais il en a : n'est-ce donc pas sa principale motivation pour gagner le concours ? Sauvez ses employés, leur assurer un revenu ? Si c'est pas un grand coeur ça, sachant qu'il sait très bien qu'il ne pourra pas s'en tirer sans égratignures : n'oublions pas qu'il est enfermé dans un mensonge, et que toute la bonne volonté de Gae In ne peut pas lui promettre se s'en sortir indemne. Ah, que la vie est dure !


Heureusement que pour alléger l'histoire, on a le droit à quelques personnages secondaires un peu plus fun. Et d'autres bien sûr, beaucoup plus lourds. Il faut de tout pour faire un drama.


Bref, plus que l'histoire (qui comporte des longueurs incontestables), je pense que j'ai apprécié les personnages. J'ai aimé la façon dont chacun d'eux, enfermé dans sa solitude, essaie de s'en sortir. Certains y vont à l'arrache, sans se soucier des dommages collatéraux ; d'autres usent de délicatesse et de gentilles attentions ; certains s'y complaisent et sont surpris d'en sortir ; d'autres crient leur mal-être sans être entendu ; certains y restent ; d'autres en sortiront. C'est beau, c'est touchant. Et ça mérite le coup d'oeil.




EDIT : je n'avais pas comme but premier d'écrire un roman fleuve. Pardonnez moi si vous avez eu le courage de tout lire :)

mirlitons
6
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Créée

le 28 déc. 2011

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mirlitons

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