Pennyworth
6.5
Pennyworth

Série Max (2019)

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Belle prise de risque (et sacré investissement financier, ça se voit à l'image !) que de raconter les origines d'un personnage somme toute très très secondaire de l'univers DC.
Londres opprimé, guerre civile qui pointe son nez -d'acier-, factions prêtes à toutes les violences et à tous les coups tordus pour s'assurer la domination des îles Britanniques... Et au milieu de tout ça, le brave Pennyworth, jeune encore, mais déjà ex SAS (malgré une tronche un peu trop fraîche pour le rendre crédible dans ce rôle de vétéran) ! En plus, on nous promet le futur couple Wayne, toutes les luttes qui président à leur rencontre, à leur union, et qui prédestineront Bruce à devenir...enfin, vous savez quoi.


J'avais vraiment envie de m'embarquer dedans. La déception était au rendez-vous. Pas virulente, pas une claque : juste cette sensation de fadeur lancinante, et de bêtise continue.


Bon déjà, mettons nous d'accord : niveau contexte, c'est supra naze. Attention, je suis fan des uchronies, et je comprends qu'ici Londres est une sorte de proto-Gotham. Mais y'a des limites à la bêtise : les auteurs ont fait une série sur les îles Britannique...en oubliant L'EMPIRE Britannique !


On a donc droit à des scènes hilarantes où il suffit qu'un boiteux conçoive un potentiel, possible et éventuel projet de gaz mortel (vous êtes sérieux les gars ? ppffffrt) à droper de part et d'autre de la Tamise pour que le plus grand empire planétaire s'effondre, Inde, Australie et Canada compris, avec tout ce que ça compte de pactes et d'alliances internationales. C'est...grotesque. Même les USA sont réduites aux 10 pauvres mètres carrés d'un bureau à moquette, où un Wayne minable sue sur sa moustache dès que sa supérieure lui file un coup de cravache.


On a donc droit à un "Sherlock inversé" : contrairement à une série qui parvenait à inclure de compromettants éléments de modernité (téléphone portable) dans un récit ancien...ben Pennyworth fait l'inverse. Il semble que dans les années 40 ou 60 (non parce que même la chrono est pourrie, pour une uchronie, un comble), Londres vivait à l'âge de pierre : pas de téléphone, pas d'avions, pas de bateau, ni de radio. Londres est seule, assiégée, sans aucun secours -et surtout, sans aucune explication.


Au grand chapitre des incohérences, n'oublions pas la transition saison 1 - saison 2 : absolument débile, et jamais expliquée.


Bien sûr que c'est du Comics, et bien sûr qu'on s'inspire de Gotham pour recréer un Londres imaginaire. Mais bon sang, même chez Nolan, le Joker avait un peu de respect pour le spectateur : il prenait en otage, menaçait de mort, jouait avec la vie de passagers sur le fleuve, menait les autorités dans une situation impossible. Là, rien. Rien qui justifie les actions ou inactions des différentes antagonistes, partis, et même Etats-Nations. Pennyworth est à la suspension d'incrédulité ce que Green Lantern est à l'image de synthèse : une rencontre impossible, accouchée aux forceps, sauf que moi je voulais rester tranquille dans mon canapé, merci bien la torture du vendredi soir.


Pour les personnages, c'est la recette habituelle des 10 dernières années : on teinte la mythologie héroïque d'une crédibilité/vraisemblance/humanité qui fait tâche. Ah, merci, merciiiiii, enfin Martha et Thomas Wayne sont réalistes, humains et faillibles ! Euh...par contre, c'était vraiment obligé d'en faire des beaufs veules, sans motivation, intéressés, mesquins et stupides ? (et pour ceux qui ont vu la série, oui, je parle bien des DEUX : Martha n'a de cesse d'exposer les failles de Thomas, alors qu'elle est tout aussi stupide et étroite d'esprit que lui). Vous vouliez les origines du credo de Batman, ce qui a forgé la mentalité de ses parents, les épreuves qui firent d'eux d'immortels exemple aux yeux de leur orphelin ? Dans quelles circonstances terribles et oppressantes, au coeur d'un Londres ravagé, ces deux êtres se sont connus et aimés ?


"...ben j'avions juste mis ma main dans ton slip, donc on est pô vraiment en couple, hihihi".


Non, je plaisante pas : c'est ce niveau là de construction de personnage.


C'est bien simple : j'en suis à 15 épisodes, et on ne sait toujours pas pourquoi Thomas Wayne est là où il est, pourquoi il fait ce qu'il fait. Bizarrement un millionnaire (pif) kiffe auto-détruire sa morale (paf) en recevant des ordres contradictoires de supérieurs qu'il méprise (pouf). Pourquoi ? Pasque. Pasque moustache.


Oh et cherchez pas : Pennyworth aussi est un c***ard prétentieux, avare, idiot, buté, méprisant, lâche. Pourquoi ? Pasque. Pasque gomina.


Ok, déconstruire c'est bien. Mais encore faut-il avoir des idées, non ?


Pennyworth : des personnages minables, pas même des anti-héros. Allez, ça reste mieux que pas mal de trucs, et les décors, la photo, etc., sont bien réussis (sauf ce foutu bunker de la saison 2, le budget tire apparemment), donc mettons la moyenne. Généreusement, surtout quand on compare avec les fréquemment excellentes productions qui traitent de l'Outre manche.

Jean_Barbara
5
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Créée

le 26 juin 2021

Critique lue 739 fois

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Jean_Barbara

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