Obi-Wan Kenobi
5.4
Obi-Wan Kenobi

Série Disney+ (2022)

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  • Anakin ?

  • Anakin n'est plus là. Je suis ce qui reste.

  • Je suis désolé. Je suis désolé, Anakin. Pour tout ce qui s'est passé.

  • Je ne suis pas ton échec, Obi-Wan. Ce n’est pas toi qui as tué Anakin Skywalker. C’est moi. Et je vais en faire de même avec toi.

  • Alors mon ami est mort pour de bon. Adieu, Vador.




Obi-Wan Kenobi, enfin de retour !



Obi-Wan Kenobi alias "Ben Kenobi" est l'un des meilleurs et des plus emblématiques personnages de l'univers Star Wars, rien d'anormal à ce qu'un spin off lui soit consacré. Une œuvre sérielle qui s'inscrit sous la forme d'une mini-série composée de 6 épisodes pour la plateforme Disney+, qui depuis quelque temps investi toutes les billes de la saga dans ce format. Après les séries "The Mandalorian" et "Le Livre de Boba Fett" c'est au tour d'Obi Wan de s'illustrer. Chose, pas si évidente, puisqu'une difficulté majeure pointe d'emblée de jeu le bout de son nez avec la chronologie des évènements de la licence, qui au vu de l'histoire du personnage laisse un champ de manœuvres extrêmement limité pour un nouveau périple. Une aventure située 10 ans après La Revanche des Sith, et donc 8 ans avant Rogue One et La Guerre des Étoiles, le nouvel espoir. Approximativement durant les premières lueurs de la Rébellion, quelques semaines après le film Solo. Une difficulté avec laquelle le studio va composer avec plus ou moins de réussite, explorant de nombreux éléments entrevus ou rapidement évoqués via des flashbacks, des personnages ou des allusions qui illustrent le cycle Star Wars. Après visualisation, une question légitime demeure : « Est-ce une proposition si pertinente ? »


Passé le visionnage positif de ce divertissement, on constate qu'il s'agit d'un spectacle purement gratuit qui ne change rien du tout à ce que l'on savait déjà. Il n'y aurait pas eu cette proposition que ça aurait strictement rien changé. Seul le plaisir de retrouver les personnages demeurent, ce qui en fait dès lors une série doudou caressant les spectateurs dans le sens du poil tout en prenant un minimum de risques. Une étape non obligatoire, qui parvient néanmoins à se relier à suffisamment d'éléments pour exister au sein de l'univers étendu. Obi-Wan Kenobi est un divertissement sympathique ayant sa place dans l'univers Star Wars malgré un manque d'ambition flagrant ! Une construction scénaristique par moments laborieux voire ennuyeux, qui souffre d'inégalité autant du côté de la créativité que de l'intelligence des thèmes parcourus. Le scénario global, bien qu'intrigant se montre lisse durant les deux premiers épisodes. Il faut attendre l'épisode 3 pour que ça commence un peu à s'enflammer et le 4 pour que les choses sérieuses commencent vraiment.


Constatation similaire du côté de la réalisation qui durant les deux premiers chapitres s'avère paresseuse avec une imagerie qui plus d'une fois sonne fausse dans la mise en scène des décors, malgré les écrans LED haute définition, sur lesquels sont diffusés les environnements d’une scène. Des personnages régulièrement positionnés sur des milieux vides, profonds et vastes. En découle une toile de fond irréaliste qui se conjugue mal avec les protagonistes qui laisse un sentiment de manque et d'inachevé. C'est comme s'il n'y avait pas assez de comédiens ni de moyens pour articuler l'arrière décor qui paraît frauduleux et truqué. Lorsque c'est sur un environnement désertique la technicité fonctionne, mais sur un environnement plus vivant ça ne fonctionne pas. À cela s'ajoutent quelques séquences de mauvais goût, comme lorsque "mini-Leila" (Vivien Lyra Blair), se retrouve poursuivis par trois malfrats au cours d'une course-poursuite gênante tant elle frôle le grotesque. Un démarrage inquiétant qui laisse présager le pire à venir. Survient à tous les niveaux une véritable virevolte venant tirer vers le haut la série sous un déluge de bonnes idées (toutes proportions gardées) qui laissent le spectateur circonspect devant le basculement qualitatif. Que s'est-il passé ? C'est comme un diesel auquel il faut laisser le temps de chauffer ? M'enfin on ne va pas se plaindre, car commence enfin l'expérience Obi-Wan Kenobi !



Il est vivant, Obi-Wan. Anakin Skywalker est vivant.



Après les premiers épisodes tremblants nous réintroduisant dans l'univers auprès des personnages phares, survient le véritable défi pour Obi-Wan : " Dark Vador. " Dark Vador, le seigneur Sith le plus réputé et redouté de toute la galaxie, qui évince le nom de l'Empereur Palpatine lui-même, et dont Kenobi n'a jamais entendu parler... Attends, quoi !? Pas grave, passons. Si Vador est dans un premier temps secondaire laissant la place aux Inquisiteurs, il devient le centre du spectacle avec Kenobi vers la moitié du récit. S'ensuit alors un spectacle dramatiquement fort qui fait sens au passif tragique liant les deux hommes et qui va trouver une résultante dans des scènes à couper le souffle. Une implication émotionnelle abondante via des interactions saisissantes qui seront à l'origine de confrontations marquants dont une particulièrement épique au sabre laser. Enfin ! Oui, enfin ! Le premier duel au sabre laser mémorable pour l'écurie Disney. Après tant d'années je n'y croyais plus. Dans l'ensemble, les trois derniers épisodes cumulent les qualités nécessaires pour faire d'Obi Wan un spectacle positif, avec un épisode final qui se présente comme le meilleur de la série.


Un Star Wars essentiellement condensé dans sa seconde moitié dans laquelle l'on va retrouver des éléments propres à la saga et qui font sa richesse, comme des rebondissements multiples, un contraste politique chargé avec des populations sous le joug de l'Empire, des méchants charismatiques, une réalisation inventive, un traitement dramatique intense, des décors variés parmi lesquels "Mustafar", la planète de lave où se trouve la demeure de Vador : un château lugubre avec un trône décidément impressionnant. Mais aussi, Tatooine, avec la demeure familiale des Skywalker. Ça fait toujours plaisir, mais un moment donné marre des décors désertiques dans Star Wars. Enfin Alderaan, qui fera partie des rares décors nouveaux à découvrir, ce qui est un peu dommage. Passé les titres musicaux officiels, la composition sans être mauvaise marque peu l'esprit. On a droit à une tentative de reprise appréciable lors du duel final entre Vador et Obi-Wan, mais rien d'aussi impactant que les thèmes de John Williams.


Au niveau des protagonistes on retrouve avec un immense plaisir Ewan McGregor sous les traits d'Obi-Wan Kenobi que le comédien porte avec crédibilité et conviction. Si au début il n'est que l'ombre de lui-même (sur le moment j'ai eu peur d'avoir droit à un Skywalker dépressif au lait vert bis), celui-ci retrouve vite la grandeur de son personnage culte. Un autre comédien mythique de l'univers s'invite avec le retour de Hayden Christensen, en tant que Anakin Skywalker, ainsi que Dark Vador. Acteur totalement snobé durant la trilogie catastrophique Star Wars Disney : retrouver Hayden fait sacrément plaisir. Il nous offre un Vador particulièrement charismatique, intimidant et effrayant qui se pose comme une menace crédible autour de laquelle l'on peut faire tourner une licence entière. Les petites apparitions de Bail Prestor Organa (Jimmy Smits), Qui-Gon Jinn (Liam Neeson) et de l'Empereur Palpatine (Ian McDiarmid) par les comédiens originaux sont un point supplémentaire à mettre du côté du positif. Pareil pour Joel Edgerton, qui nous avait offert un très bref Owen Lars dans La Revanche des Sith et qui ici nous en dévoile beaucoup plus sur son personnage. Gros gâchis du côté des Inquisiteurs qui malgré une présence quasi-constante s'illustrent peu. Ils ne font que grogner au point de devenir des caricatures du mal. Seule la troisième sœur : " l'Inquisitrice Reva Stevander '' par la comédienne '' Moses Ingram '', s'affiche durablement par son caractère impitoyable, irrascible, ambitieux et impatient, au point de presque devenir le personnage principal de la série. Une approche étonnante qui à le mérite d'offrir un antagoniste travaillé intéressant mais loin de rivaliser avec les plus emblématiques. Vivien Lyra Blair en tant que princesse Leila âgé de 10 ans est trop mignonne. J'ai beaucoup aimé son personnage qui apporte énormément de vitalité au récit. Constat presque similaire pour l'actrice Indira Varma en tant que Tala Durith que j'aurais aimé découvrir davantage.



CONCLUSION :



Obi-Wan Kenobi est une mini-série de l'écurie Star Wars que l'on prend un immense plaisir à découvrir malgré deux épisodes d'introduction extrêmement branlant, qui heureusement ne seront pas le reflet de l'entièreté du spectacle. Un divertissement qui trouvera son envol durant la moitié du récit offrant alors un périple dramatiquement fort sur lequel s'articulent des rebondissements mémorables. Une aventure qui met du temps à trouver sa régularité et qui prends son essor en délaissant ses personnages secondaires pour se concentrer davantage dans la dualité de ses symboles : " Dark Vador " et " Obi-Wan Kenobi ".


Une promesse aux fans presque tenus pour une série dont on était certainement en droit d'en attendre plus, mais qui parvient malgré tout à graviter dans la galaxie lointaine, très lointaine de Star Wars.




  • Tu es venu pour me détruire, Obi-Wan ?

  • J'accomplirai mon devoir.

  • Alors, tu mourras.


B_Jérémy
7
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le 16 juil. 2022

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