Nouvelle École
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Nouvelle École

Émission TV Netflix (2022)

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"Je ne m'attendais à rien mais je suis quand même déçu"

En voyage avec deux potes adeptes de rap, nous avons meublé les temps creux en visionnant cette série qui s'annonçait légère et divertissante.


Bon, on a vite compris qu'elle nous serait davantage utile pour tuer le temps en s'accordant sur ses énormes défauts. Pêle-mêle, en voici la liste (malheureusement non exhaustive) :


- La sélection des participants

Au départ, le niveau est faible, il faut être honnête. En effet, difficile de croire que les meilleurs talents de Paris, Marseille, et de la Belgique entière ne peuvent pas proposer de meilleurs flows/textes quand on connait le vivier de ces zones en hip-hop. Mais surtout, les membres du jury s'appliquent inexplicablement à sélectionner, dans la majorité des cas, les potentiels les plus limités. La palme revient à Shay qui fait son choix n'importe comment et malgré les conseils de gens plus compétents.

Exemple 1 : Ben, le rappeur dans le parking, est très bon et affiche toute sa détermination tout le long du freestyle. Résultat : il est jugé qu'il n'a "pas assez la dalle" selon Shay...

Exemple 2 : Shay décide de choisir une jeune femme passable face à un concurrent manifestement doué malgré l'insistance timide de Gradur, un gars qui connait plutôt bien le rap...


Bonus : les règles de repêchages n'ont ni queue ni tête et permettent de faire revenir un candidat dans la partie lorsque... ben lorsque la prod' en a envie, en fait.


- Le jury en lui-même

Mis à part SCH (je ne le connaissais pas, et je salue son intégrité face à son rôle) qui s'évertue à faire des retours honnêtes et constructifs aux candidats, les deux autres se contentent de commenter n'importe quoi, souvent la même chose ("bonne énergie", "prestation standard", "pas assez la dalle"...) dans un vocabulaire tristement limité. Quitte à faire venir des gens comme Youssoupha (qui arrive quand même comme un cheveux sur la l̶a̶n̶g̶u̶e̶ soupe), autant l'impliquer sérieusement au lieu de mettre des analphabètes en jury.


- Les candidats

Le niveau est trop hétérogène, voire complètement inégal. Certains rappeurs ont déjà fait beaucoup de scène et d'autres ont même sortis des projets pro. Mais ils sont mis en concurrence avec des jeunes qui rappent depuis un an ou deux... Ça n'a tout simplement aucun sens.


- Les épreuves

Je n'ai rien compris au déroulement des épreuves de sélection. Certains candidats font face au jury seuls, d'autres à deux ou trois. Puis au niveau suivant, de nouveaux participants apparaissent d'on ne sait où sans savoir s'ils ont passé les "castings"... Lors de l'épreuve du clash, les adversaires n'ont apparemment qu'une nuit pour écrire/répéter leur texte. Résultat : la moitié oublie tout avec la fatigue et le stress et n'est pas capable de sortir une prestation... Gros malaises. Oui, au pluriel.


- La réalisation

Attention, je suis loin d'être un expert. Mais j'ai vu suffisamment de programmes de ce type pour m'apercevoir que la réalisation n'est pas bonne : le rythme, les plans, les enchaînements des scènes... On n'est jamais happés par le contenu. Dommage, pour une série qui a pour thème la musique.


- Les instru

À deux-trois exceptions près, bienvenue dans le monde de la trap. Pas de boom-bap, pas de boucles originales, pas de mélodie qui sort du lot.... Trap/Drill, period, démmerde-toi avec ça ! En fait, c'est tristement à l'image de Shay et Niska. D'ailleurs, étonnamment, dès que quelque chose de différent est proposé, ces deux-là tirent la gueule et rappellent que "ça ne leur parle pas". Bonjour l'ouverture artistique...


De tête, voici donc ce que l'on a relevé entre les tournées de bières. Si les moments gênants (et Dieu sait qu'ils sont nombreux) ont réussi à nous arracher quelques rires gras et méchants, on a quand même passé la plupart du temps à déplorer le très bas niveau de tous les éléments cités. Et comme c'était parfois douloureux à voir, il fallait bien une critique pour exorciser ces (très) longues minutes de visionnage.

Comme nous l'apprenait Dewey, il est malheureusement tout à fait possible d'être déçu alors que l'on ne s'attend à rien.

Lardon
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le 8 mai 2023

Critique lue 56 fois

Lardon

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