Noir par Ryo_Saeba

Voici donc Noir, la série dont on a tant parlé et qui s'est imposée comme une série animée majeure de ses dernières années. Alors qu'est-ce qui différencie vraiment Noir des autres séries ?

Tout d'abord ses qualités artistiques, Noir possède un character design de toute beauté avec des graphismes « manga » pour les héroïnes et des graphismes plus bandes dessinées européennes pour les personnages secondaires et la plus part des ennemis. L'histoire se passant en grande partie en France avec quelques passages en Italie également, ce choix n'est donc pas due au hasard.

En ce qui concerne les décors c'est pareil, c'est sublime, chaque plan à des airs d'aquarelle et on pourrait regarder ça durant des heures. Par contre le « Paris » tel qu'il est représenté dans la série, même si l'action se passe dans les beaux quartier, ressemble plus à un Paris de Disneyland qu'à la réalité de la ville, elle même. On remarquera au passage parfois quelques fautes sur les enseignes des magasins comme « Solon de thé » au lieu de Salon de thé.

Autre gros point fort de la série : la musique de Yuki Kajiura. Que ce soit la petite mélodie de la montre pour les 1er épisodes ou la musique des combats qui mélange chanteuse d'opéra sur fond de guitare électrique, qui n'est pas sans rappeler d'ailleurs celle d'Avalon, c'est vraiment que du bonheur. La musique arrive à varier et prendre l'ambiance de chaque pays où se déroule l'histoire, la Sicile, Paris ou encore Taiwan, on peut connaître la destination rien qu'en écoutant la musique.

Et au niveau du scénario ? Et bien on retrouve un peu l'ambiance des polars noirs français des années 50 en y associant un peu de mythologie et d'historique. Pas de place à l'humour donc mais pas mal d'action et une pointe de nihilisme ainsi que la quête d'identité sont au programme de la série. Pourtant une chose étonnante, si la série comporte un nombre assez impressionnant de morts par épisode, il n'y a jamais une goûte de sang que ce soit sur les impact ou sur les cadavres et c'est quelque peu regrettable car si pour une série comme Najica par exemple ça passe, ici pour une série assez noire et réaliste (toutes proportions gardées), parfois ça choque un peu.

Il y a donc une absence totale de violence graphique. Alors que les " héroïnes " font un métier pas très propre et ambiguë, même si l'accent sera mis plusieurs fois au long de la série sur le fait que les cibles ne sont jamais en dessous de tout soupçon, et qu'il y a un nombre de morts impressionnant sur la totalité des 26 épisodes (une 100e au minimum), il n'y a jamais une seule goûte de sang qui coule comme si les auteurs n'assumaient pas totalement ce côté " noir " justement de la série. Les seuls moments où l'on peut voir du sang sont les blessures des héroïnes ainsi que les flashback concernant Mirelle.

Je dois dire avoir été déçu par le dénouement final du dernier épisode, qui n'est pas assez " noir " je trouve, pour conclure la série en beauté. Car oui, comme je l'ai dit plus haut, on a l'impression que les auteurs de la série n'assument pas cette ambiance qu'ils ont installé tout au long de la série. Ce petit point qui pourrait paraître insignifiant est pour moi bien important, car ce qui jusque là faisait de Noir une série un peu plus adulte que la majorité de la production actuelle est remis en cause, et dans une vue d'ensemble de la série, on se rend compte que Noir n'est finalement pas si éloigné du shonen de base...

Cependant malgré cette fausse note, Noir reste une série importante et bien agréable à suivre, nul doute que qu'elle a contribué à ouvrir la voie vers des séries d'un ton plus adulte dont on peut dire que Evangelion a été le détonateur. Et aujourd'hui, lorsqu'on regarde une série comme Gunslinger Girls, l'influence de Noir est indéniable à la différence que la violence et le côté sombre de la série sont complètement assumés.