Mobile Suit Gundam
7.9
Mobile Suit Gundam

Anime (mangas) TV Asahi (1979)

~Spoil~


S’il y a bien quelque chose qui fasse défaut à Gandamu, c’est son rythme. Comme un fan me le disait : « Dans toute les œuvres de Tomino, il y a un putain de problème de rythme, soit c'est trop lent, soit trop rapide. Sur 43 épisodes, ça ne m’étonnerai pas que l'équivalent de 10 soit en trop. ».
Voilà, je démarre Gundam par la première série, il fallait bien que je m’attende à trouver ce genre de défauts dans un anime de 79. C’est très pénible une longue partie de l’anime, on ne fait que suivre les péripéties du White Base jusqu’à destination. Il y a un schéma typique dans chaque épisode qui amènera forcément à un combat à la fin. C’est si répétitif… et ces combats ne sont pas très intéressants car tous les ennemis sont écrasés par la toute-puissance du Gundam. Je trouvais que c’était intéressant au départ que le héros soit plus puissant que ses ennemis, contrairement à des œuvres plus classiques. Mais malheureusement, cette supériorité ne faiblit jamais. Je crois que c’est Ramba Ral qui le souligne un moment, que si le combat était un peu plus égal Amuro ne tiendrait pas deux secondes. Ainsi, nous avons là des combats déloyaux où des génies militaires sont vaincus par le progrès technique. Imaginez un jeu de combat contre un boss super fortiche. Vous êtes bien plus entraîné que lui, mais un coup de sa part et vous êtes mort. Eh bien c’est un peu ça les combats dans Gandamu, chaque fois le Gundam ira combattre ses adversaires, se ferra bien maraver mais ressortira toujours victorieux, et ses « blessures » serons guérites dès l’épisode suivant. Je me suis donc régulièrement ennuyé la plupart du temps tant l’issu de ces combats était évident dès le départ, mais qu’il fallait quand même dix minutes pour en arriver à bout. Il n’y a guère que quand Char est l’adversaire qu’on peut s’attendre à un peu plus qu’une énième victoire du Gundam.
Parfois heureusement, il y a des épisodes qui font exceptions, je pense par exemple à celui du désamorçage de bombes. Après bon, comme les épisodes sont presque indépendants l’un à l’autre (on retourne ainsi régulièrement au statu-quo à chaque fin d’épisode), ça manque de véritables retournements de situation, et il faut quand même attendre l’épisode 35 pour avoir enfin un épisode en deux parties. Les batailles ainsi, beaucoup trop nombreuses, manquent souvent de véritables enjeux, de tactiques préétablies…
Il y a quand même des surprises parfois, le récit étant globalement antimanichéen en plus, on a droit à pas mal de morts au fil des 43 épisodes. C’est un avantage comme un défaut car si je trouve certaines morts bien choisies, il y a une trop grande partie à mon goût dans des personnages qui viennent juste d’apparaître, qui n’ont tenu que deux, trois épisodes. Des personnages qui souvent ont créée des débuts de romances, qui sont ainsi étouffé dans l’œuf. Le real robot n’est décidément pas le genre de l’amour (dommage ?).


Allons un peu plus loin que ça cependant et faisons remarquer que pour la série qui a créé le sous-genre du Real Robot, Mobile Suit Gundam est remarquable dans le fait d’avoir réussi à aller plus loin que d’avoir juste posé les bases. C’est quand même fort de voir une série aussi mature autour de toutes les japoniaiseries qui peuple l’animation japonaise, ça fait du bien aussi. Si évidemment, Gandamu n’est pas aussi impressionnant qu’un Gineiden (mais il est très probable qu’il en a été une inspiration majeure), il y a des points déjà très bien faits, à commencer par le héros, Amuro. Sa mère qui l’a renié, son père qui est devenu fou (quel passage !), ses amours qu’il perd les unes après les autres, et lui, l’espoir des terriens qui tue chaque jour des centaines de Zeons. Vous avez déjà lu les paroles du magnifique et patriotique opening (une belle chanson, je l’aime beaucoup. Les chœurs sont vraiment superbes) : « Abat ton immense ennemi, tire, tire, tire ! Détruit-les avec ta fureur juste, Gundam ! ». C’est assez ironique tout ça, vous ne trouvez pas ? Comme le dit Lalah (ils auraient pu trouver un meilleur nom franchement…) : « Tu n’as rien qui puisse te pousser à te battre, personne que tu cherches à protéger ! », ce à quoi Amuro répond : « Qu’est-ce que ça change ? ».
Quel message Tomino cherchait-il à transmettre par Amuro ? Le symbole d’un héros porteur de l’espoir pour la Fédération ? Mais dans ce cas, Zeon serait-il vraiment un ennemi à abattre ? Etant donné qu’il n’analyse jamais clairement les deux camps, et qu’on est pris directement au vif de la guerre, on ne peut pas vraiment se faire une idée concrète. Je pense toutefois qu’Amuro est un personnage très contrasté, assez désagréable car il ne fait que ce qu’on lui demande sans vraiment poser de questions (il n’est qu’un « jouet » dans les mains de la Fédération), mais son jeune âge lui excuse aussi beaucoup de choses. Il est perdu, il ne sait pas vraiment quoi faire et est dépassé par le fil des actions, par son rôle prédominant dans cette guerre. C’est un personnage intéressant dont la personnalité aurait pu être encore plus torturée (car il a une capacité de résilience épatante il faut le dire), mais c’est déjà très bien comme cela, encore plus pour l’époque. Hâte de voir ce qu’il en sera dans Zeta (s’il y apparaît évidemment).
Des autres qualités de Gandamu, il y a évidemment cette proximité avec notre époque, qu’une partie de l’aventure se passe sur Terre, et que surtout on retrouve des enjeux qui peuvent nous parler. Ainsi, Mq’ve m’a fait froid dans le dos quand il utilise une bombe atomique pendant la bataille d’Odessa (qui aurait dû être en plusieurs parties) car il ne veut pas « perdre la guerre »… Combien de temps avant qu’un pays qui possède l’arme nucléaire dise la même chose ?


Gandamu présente quelques traits communs avec le lointain Evangelion. Ils partagent ensemble des qualités dont justement le héros torturé, mais également les défauts (ces musiques médiocres qui reviennent sans arrêt d’épisode à épisode pour chaque scène d’action, pour chaque combat, pour chaque scène de tension, JE DETESTE CA). Ils ont aussi fini de la même manière : Une coupure de budget. Ce n’est pas un mal pour Gandamu cependant car l’action a enfin accélérée et le nombre d’épisodes inutiles, nombreux au milieu de la saison, fut largement réduit. J’ai trouvé cette dernière partie à ma surprise véritablement passionnante, même si elle était aussi rapide et donc un peu bâclée (ça ne m’a pas dérangé). De plus, tel Evangelion, Gandamu s’est dit de finir dans le surnaturel en utilisant ces « newtypes » qui permettent l’usage de pouvoirs psychiques. On a donc droit à quelques expérimentations dans l’espace (certaines font tout de suite penser à 2001), j’ai surkiffé. Cerise sur le gâteau, les derniers combats étaient très bien rythmés !
Du coup, cette dernière partie m’a fait reprendre goût à cette série qui mérite finalement sa réputation. Mais elle mérite aussi le flop qu’elle a reçu à sa sortie. Je ne les ai pas vus, mais on me les a suffisamment conseillés pour que je recommande davantage les trois films récapitulatifs à la série.


6.25/10

stevenn33
6
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Créée

le 28 juin 2015

Critique lue 776 fois

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stevenn33

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