Misaeng
8.1
Misaeng

Drama tvN (2014)

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Misaeng est un drama qui sort du lot par son thème et son parti-pris : durant vingt épisodes, on suit le quotidien d'une entreprise d'import-export aux domaines d'activité confus, et on laisse de côté le glamour des séries à la coréenne pour vraiment s'immerger dans un réalisme douloureux.

Compétition, conditions de travail, misogynie et pressions psychologiques marquent le quotidien des équipes de One International. Et ça, je crois que quand on a travaillé dans des bureaux, on a rencontré un de ces aspects au moins une fois, qu'on vive en France ou en Corée du Sud. Et même si ces deux pays divergent sur de nombreux points, y compris en termes de conditions de travail, il y a une ambiance propre aux tâches administratives et commerciales qui s'étend par-delà les frontières et qu'on retrouve avec beaucoup de fidélité dans Misaeng.


On se reconnaît, on y reconnaît son quotidien, et alors on se demande comment on va bien pouvoir faire pour accrocher à un drama qui veut simplement nous en rappeler le pire.

Mais c'est là que les scénaristes font fort : au milieu du chaos, on nous présente des personnages attachants, profonds, bien pensés et bien écrits, qu'on va prendre plaisir à suivre.

D'abord le jeune Jang Geu-rae, qui débarque dans cet univers complètement nouveau pour lui. Après un début de vie complètement aux antipodes du milieu traditionnel du travail, il va devoir cravacher dur pour s'intégrer dans l'entreprise, et faire face à nombre de discriminations. Sa résilience force le respect : moi, à sa place, je ne suis pas persuadée que j'aurais tenu. Mais pourtant, il se retrousse les manches, et il offre sa manière de voir les choses si rafraîchissante. Réservé, il n'en reste pas moins attachant et ses collègues ne s'y trompent pas.

Il séduit rapidement son chef, Oh Sang-sik, perspicace et bienveillant, vraie figure paternelle sous ses airs bourrus et son assistant, Kim Dong-sik, trentenaire débonnaire et compétent. Malgré des débuts compliqués, la complicité qui émane de ce trio va vite devenir une bouffée d'air frais pour Jang Geu-rae comme pour nous. Et cela va également l'aider à grandir auprès des trois comparses qui viendront gonfler les rangs des nouvelles recrues de One International en même temps que lui.


Les protagonistes sont incroyables dans leur humanité. On assite en effet à une des évolutions les plus drastiques qu'il m'ait été donné de voir grâce au personnage de Han Seok-yool, qui passe du type détestable et incroyablement cringe à la figure du mec qu'on veut comme ami. Les autres ne sont pas en reste, évidemment, et chacun avance à sa manière et selon les obstacles qui lui sont imposés pour parvenir à trouver un équilibre et à affronter la vie adulte et ses travers.


Vraiment, je me répète, mais les scénaristes ont construit des personnages incroyables de justesse, dont les acteurs et actrices ont su tirer le meilleur potentiel. Suivre leur évolution, apprendre à les connaître et à les comprendre, les voir céder aux difficultés, ou s'accrocher, tenter de nouvelles choses ou récupérer la monnaie de leur pièce : chaque personnage apporte quelque chose à cette vie de bureau mouvementée.


Je regrette peut-être parfois la redondance de certains ressorts de l'histoire (au bout d'un moment, je n'en pouvais plus de les voir monter sur le toit), et une certaine propension aux flash-backs sur les épisodes de fin. Je regrette aussi un dernier épisode un peu plus chaotique, et qui tranche trop brutalement avec l'évolution de la série. Il n'y a pas de romance, et mon coeur de midinette en a été un tout petit peu déçu, mais les relations sont si satisfaisantes que finalement, ça ne manque pas à l'histoire.


Bref, Misaeng c'était une expérience à laquelle je ne pensais pas accrocher, mais si. Et je m'étonne franchement de ne plus voir les membres du casting dans les productions plus récentes, car il me semble qu'ils ont prouvé dans ce drama l'étendue de leur talent.

Leasaur
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le 6 sept. 2022

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