Merlin
5.4
Merlin

Série BBC One (2008)

"In a land of myth, and a time of magic, the destiny of a great kingdom rests on the shoulders of a young man. His name... Merlin !"

Cette série de 5 x 13 épisodes est un onctueux mélange blasphématoire des légendes arthuriennes pour qui serait passionné par celles-ci. Ne connaissant ces légendes qu'au moyen de vagues souvenirs de lectures d'enfance, la manière dont évoluent les personnages, la teneur de leurs relations et l'exploitation des situations épisodiques n'eurent qu'un faible impact sur mon appréciation globale de la série.

Celle-ci met en scène le jeune Merlin lorsqu'il arrive au château de Camelot pour servir le physicien de la Cour, Gaius. Camelot est dirigé d'une main de fer par Uther Pendragon (Anthony Head) lequel a depuis le début de son règne instauré une chasse aux Hommes de magie dans son royaume. Tout individu reconnu coupable de liens avec "the Old Religion" se voit jugé de façon expéditive puis exécuté publiquement. C'est donc dans ce contexte que notre jeune Merlin, mage inné, se voit révéler son destin : protéger la vie d'Arthur (Bradley James) que les prophéties voient comme le seul homme capable d'amener Albion à une harmonie sociale, un royaume idyllique dans lequel Hommes et magie peuvent s'épanouir en paix. Le chemin est certes très long, mais Merlin accepte son destin, accepte de protéger son prince dans l'ombre pour l'aider à transformer en réalité cette utopie.

Bien entendu, Arthur étant le fils d'un tyran coupable de massacres innommables dans sa quête d'éradication de la magie, les ennemis du jeune prince sont nombreux, et Merlin aura beaucoup à faire, de surcroît sans jamais recevoir la moindre gratitude, pour parvenir à protéger la vie d'Arthur. Ainsi les scénaristes ont décidé que cette série reposerait sur la relation Merlin / Arthur tout en considérant qu'il serait intelligent (nos divergences commencent ici) de construire toute cette saga sur le secret de Merlin. D'ailleurs le comportement de celui-ci n'est pas sans rappeler un certain Clark Kent mis en scène en 1979 par Richard Donner, lequel n'a de cesse de passer pour un demeuré aux yeux des influents. Aux yeux des influents, car tout de même certaines personnes connaissent ses pouvoirs, même si dans Camelot, il s'agit seulement du Dragon et de Gaius.


Le reste du casting est égayé par la beauté glaciale et vertigineuse non dénuée de talent de Katie McGrath (Morgana), le choix osé mais réussi de Angel Coulby pour incarner une Gwen (Guenièvre) aux teintes des îles, ainsi que par quelques piliers de la série tels Gaius, le grand Dragon, Mordred ou encore Lancelot. Mais outre ses personnages féminins toujours bien mis en valeur et présents à chaque épisode, outre de beaux paysages, une réalisation correcte, des musiques du même niveau, la relation Merlin / Arthur est bien la clé de cette série arthurienne. De nombreux défauts entourent les épisodes (prévisibilité des scénarios, situations rébarbatives, parfois aussi mièvres que niaises, manque de moyens criant pour certaines situations, effets parfois cheap à l'écran, qu'il s'agisse d'effets spéciaux ou simplement du visuel des situations, manque d'imagination incroyable au niveau de la magie de destruction / combat), certes, mais il y a un je-ne-sais-quoi qui m'a fait accrocher pour voir ce "Merlin" dans son intégralité.

Ce qui m'a plu ? Le personnage de Morgana dont le charme m'a envoûté, certaines tenues féminines et présences de ce sexe sympathiques, le Dragon (avec la belle voix de John Hurt), Lancelot (qui n'apparait malheureusement que pour 6 épisodes, l'acteur jouant dans une autre série à côté), et bien évidemment les 2 piliers de la série, Arthur et Merlin.

Colin Morgan, qui interprète avec brio Merlin / Emrys (autre nom de Merlin), porte incontestablement la série sur ses épaules. Sans son talent, les producteurs couraient à la catastrophe. D'ailleurs, sans lui je ne m'y serais moi-même jamais intéressé. Il ne m'a fallu qu'un seul épisode (en V.O., comme toute la série) pour que cette bouille étrange me convainque. Il ne plaira pas nécessairement à tout le monde, mais je l'ai trouvé parfait pour ce rôle. Dommage que les scénaristes ne se soient pas plus concentrés sur son personnage, il y avait de quoi faire avec lui. Simple, naturel, touchant, drôle, je me suis pris d'empathie pour lui, et je me répète, il est bien le seul à y être parvenu. Avec un autre Merlin, la série aurait certainement pris un 2 ou 3 de ma part, mais là je suis plus tolérant, car j'ai passé de bons moments.

Au-delà des défauts énoncés, un seul regret toutefois : les scénaristes ont décidé de ne pas exploiter plus de la durée d'un seul épisode la relation Merlin / Arthur avec le fait que ce dernier soit au courant des pouvoirs de son ami. Ils estimaient plus intéressant la relation de ces deux personnages si Arthur ignorait qui était réellement Merlin. Je ne partage pas du tout cet opinion, et je ne peux que spoiler ceci aux intéressés : non, Arthur ne saura jamais qu'au dernier épisode de la série qui Merlin est en réalité.

De bonnes idées, un casting principal de qualité, un Merlin impressionnant de simplicité et de talent, de l'humour, du loufoque, du léger, de l'épique, de l'aventure, du complot.... Même si tous ces aspects ne sont pas maitrisés, l'humour, une poignée de personnages et la fraternité parviennent tout de même à présider la qualité de la série, aux côtés du remarquable Colin Morgan, qui porte tranquillement la série sur ses épaules avec un sourire ingénu et ses yeux de Merlin frit.

For the love of Camelot !
Taurusel
6
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Créée

le 5 janv. 2013

Modifiée

le 5 janv. 2013

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Taurusel

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