Mannix
5.1
Mannix

Série CBS (1967)

Une bonne série américaine c’est d’abord et avant tout un bon générique. Et côté générique Mannix c’est du grandiose, de l’inoubliable. Lalo Schifrin est à la baguette, les saxos et les trompettes jouent le thème à la fois cool et rythmé, langoureux et violent. Après quelques mesures, le maître se met au piano et envoie ses arpèges sur le thème en sourdine. J'ai dix ans. Je décolle de ma chaise, j’ai envie de monter le son à fond mais je n’ose pas, on va me prendre pour un fou. Qui peut comprendre que cette musique a été écrite rien que pour moi ? Qui peut comprendre pourquoi je raffole de ce feuilleton ?

L’écran aussi est en folie, il se divise en plusieurs morceaux. Un kaléidoscope d’images, le split screen, ou l’on voit Mannix dans tous ses états, en train de courir, de se battre et d’embrasser une jolie blonde, tout cela en même temps, je ne sais plus ou donner de la tête.

L’autre facteur de réussite pour une série c’est l’acteur principal. Mike Connors c’est la grande classe. La classe américaine.

La dégaine de Gary Grant dans La mort aux trousses, le cheveu noir et brillant de Dean Martin, le sourire de Franck Sinatra et la fausse décontraction de Steve Mac Queen…Il a tout pour lui le Mike. Ses bras trop longs et sa veste en tweed trop courte lui donnent l’air un peu empoté des ex basketteurs universitaires, adroits avec un ballon mais malhabiles avec tout les autres objets.

Mannix est détective privé, c’est un pacifique, il privilégie le dialogue mais attention il ne faut pas lui marcher sur les pieds. Si on l’agace un peu, c’est la prise de judo. Si on le cherche beaucoup, c’est un crochet au foie suivi d’un uppercut à la mâchoire.

Le dernier recours c’est le revolver et Mannix le sort à contrecœur. Il a fait la guerre de Corée où il a du tuer un paquet de chinois. Ancien tireur d’élite, il peut éteindre les deux phares d’une Cadillac à plus de cent mètres de distance.

Il a un petit Smith et Wesson à barillet, s’il doit s’en servir il met une balle dans le bras ou le gras de la cuisse du malfrat récalcitrant.

Au fil des épisodes Mannix est amnésique, aveugle, paraplégique, sourd, accusé de meurtre, père intérimaire…Enfin toutes les galères quotidiennes du privé américain assoiffé de justice qui défend la veuve et l’orphelin.

Justement, une veuve, il y en a une dans Mannix : Peggy, la secrétaire noire, que l’ami Joe aime en secret.La belle Peggy qui n’a pas le temps de penser à la bagatelle car elle a un fils à nourrir et des factures à acquitter.

Mannix s’est battu pour les droits civiques des gens de couleur, de plus il n’est pas du genre à abuser de sa secrétaire vite fait dans un motel.

Et je visionne dans ma tête l'épisode final, celui qui n'a jamais été tourné...

Un jour Mannix épousera Peggy, ce sera le plus gros Bar Mitzvah de Los Angeles, avec pièce montée géante, l’orchestre jazz de Lalo Schifrin en fond sonore et Jerry Lewis en stand-up pour assurer les enchainements.

Générique de fin

Créée

le 14 mars 2024

Critique lue 8 fois

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