Luz à Osville
7.9
Luz à Osville

Dessin animé (cartoons) Disney Channel (US) (2020)

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Présentation :

Si je devais résumer les 10 premières minutes du premier épisode, ça ressemblerait à ça :

on fait la rencontre de notre protagoniste : Luz, une jeune fille excentrique malheureusement incomprise par sa mère et son entourage. Alors qu'elle va être envoyée dans un camp de redressement, Luz va se faire aspirer par un portail magique qui la transportera jusqu'au royaume des démons : un monde aussi féérique qu'étrange. Là bas, elle y fera la rencontre de nos deux autres personnages principaux : Eda (aka "The Owl Lady") une sorcière en marge de la société autoproclamée la plus puissante du royaume, et King (le petit compagnon d'Eda) disant être un ancien roi démon tyrannique qui aurait perdu sa puissance après qu'il se soit fait voler sa couronne. Luz et Eda vont alors passer un pacte : si Luz les aide à récupérer la couronne de King et à restaurer ses pouvoir, Eda réouvrira le portail vers le monde des humains et laissera Luz rentrer chez elle.

[ Mais n'est-ce pas là une occasion parfaite pour Luz de fuir sa réalité, d'enfin réaliser ses rêves et de partir à l'aventure pour découvrir ce monde bizarre qui semble lui correspondre tant ? ]


Saison 1 (7/10) :

La première saison de la série est vraiment sympathique malgré une structure épisodique assez classique : on commence avec une situation problématique, un personnage essaiera de la résoudre de manière malhonnête, péripéties qui tournent mal, le personnage fautif se rend compte de son erreur et va s'excuser, tout le monde redevient pote et tout se finit bien sur une morale souvent prévisible.

L'animation de la série est fluide et contribue beaucoup à faire "vivre" les personnages, notamment avec certaines expressions faciales qui sont vraiment collector. Les designs sont imaginatifs, les décors sont vraiment magnifiques et regorgent de petits détails. Les doublages de la VO sont vraiment sympa (j'ai pas écouté la VF) et la musique, même si un peu discrète, fait vraiment le taff.


Si cette première saison ne brille pas par sa structure d'épisode, ce qui fait le charme de la série c'est son univers et ses personnages. A la manière de Gravity Falls, le Royaume des démons est un endroit mystérieux et plein de magie, où côtoient étroitement le merveilleux et l'horrifique. On se plaira à découvrir ce monde étonnant et bizarre mais étonnamment cohérant avec lui-même.

Concernant les personnages, c'est pour moi l'un des aspects les plus réussit de la série. Notamment Luz, la personnage principale qui contribue énormément à la superbe du show : une gamine extrêmement attachante, curieuse, parfois un peu maladroite mais toujours de bonne humeur. Tout le temps à fond dans tout ce qu'elle entreprend, c'est une véritable petite héroïne qui donne vraiment son âme à la série, et que l'on prendra plaisir à suivre dans ses aventures loufoques. Mention spéciale aussi à Eda, la mentor de Luz, un personnage drôle qui malgré sa roublardise et ses méthodes peu orthodoxes, saura se montrer touchante et souvent de très bon conseil.

Avec un humour parfois très efficace (je n'ai pas écouter la VF, je ne sais pas comment les blagues ont supporté la traduction en français), on s'attache très rapidement aux différents personnages et on arrive à se sentir facilement concerné par leurs problèmes. Je ne vais pas détailler tous les différents protagonistes, mais la série saura proposer son lot de personnages intéressants et hauts en couleurs, souvent plus profonds qu'il n'y paraît.


La saison gagnera en qualité sur la fin : avec l'arrivée de l'antagoniste, charismatique et assez flippant, la série va nous proposer un final plus rythmé et avec plus d'enjeux. C'est sur cette fin de saison que l'histoire va vraiment prendre son envol et le moment où personnellement j'ai commencé à beaucoup apprécier la série.


The Owl House saison 1 c'est les bases d'un univers intéressant, des personnages attachants et une histoire touchante, mais qui malgré de très bons épisodes et une fin de saison prenante, a une exécution peut être un peut trop classique voir niaise pour vraiment se démarquer des autres show du même genre (surtout avec les nombreux parallèles que l'on peut faire avec Gravity Falls). Il manquait un chouillat pour que la série devienne vraiment excellente, et c'est la saison 2 qui allait s'en charger !


Saison 2 (9/10):

La saison 2 représentera un véritable bon de géant dans la qualité de la série (alors que la première saison était déjà sympa) : Les épisodes vont perdre leur formule épisodique classique pour proposer un fil rouge plus présent et plus sérieux. Dès le début de la saison, on sent que nos personnages ont perdus beaucoup de leurs repères, et que le ton de la série commence légèrement à changer.


Au fur et à mesure que la saison avance, avec les enjeux qui prennent de l'ampleur et une échéance qui ne cesse de se rapprocher, on ressent une pression qui va venir peser sur la conscience des protagonistes : il faut maintenant assumer les conséquences des choix qui ont été fait ! Certains personnages auront des développement très appréciables et d'autre auront de profondes remises en question (notamment King et Willow que je trouvais un peu trop monodimentionnels). Les personnages doivent grandir, se trouver eux-même et devenir plus fort. De nouveaux personnages apparaîssent, les relations se complexifient et de nouvelles alliances se forment... Toutes ces évolutions amèneront à des moments vraiment touchant voir carrément émouvant : je suis sûr que chacun aura son épidode qui ne le laissera pas de marbre. Un côté plus sérieux à la série qui amènera le spectateur à vraiment s'accrocher au scénario et à s'attacher encore plus aux personnages.


La saison gardera évidemment des épisodes plus légers à but humoristique, à base de tranches de vie forts appréciables, mais qui sauront tous apporter leur lot de de character development et de détails sur le monde. Donc pas d'épisodes de remplissage en vue. C'est aussi dans cette saison que la série va pleinement explorer son côté LGBT : les personnages avec de gros sous entendus (on avais plus de doutes à ce point) arriveront à s'assumer complètement, dans une romance bien amenée et cohérente avec leur développement personnel. Et ça, ça fait plaisir !


Avec le lore qui grandit, les révélations qui s'enchaînent mais le mystère qui semble toujours plus épais, cette saison semblera passer à toute vitesse pour proposer un final aux conséquences colossales pour le Royaume qui laissera les personnages, comme le spectateur, complètement ébranlé. J'ai été très agréablement surpris que cette saison 2 ne s'est pas contentée de se reposer sur sa fanbase et de surfer le succès de la première saison. Elle à su prendre des risques pour se forger un récit et une identité qui lui sera propre. Il ne restait plus qu'à voir comment la série allait pouvoir gérer son final et ses ambitions.


Saison 3 (9/10):

J'ai beaucoup appréhendé la saison 3 : avec les évènements de la saison précédente, les galères de production, l'équipe qui bataille contre la censure de Disney et la série qui se fera finalement cancel, cette saison partait très mal avant même de commencer. Il restait tellement de questions à résoudre, d'idées à explorer et de choses que j'avais envie de voir ! Et avec seulement trois épisodes accordés par Disney pour finir la série, allait on avoir une conclusion satisfaisante à The Owl House ?


La saison s'ouvrira sur un montage des plus touchant (composé de ce qui sont sûrement des vestiges d'épisodes qui auraient dû voir le jour), où l'on va suivre en quelques minutes l'évolution de nos personnages depuis leurs dernières péripéties. Et directement, ça a été un soulagement : le ton de la série est resté le même que dans la saison 2, on a encore gagné en qualité d'animation, tous les éléments qui nous plaisaient sont là et on est plus que content de retrouver nos amis qui ne sont pourtant pas sortis de leurs galères.


Ce premier épisode de la saison mettra en place la fin de la série : les derniers éléments s'assemblent, on met en place les dernières intrigues, et les héros, toujours marqués par les évènements qu'ils ont subis, sont déterminés à en découdre. Un épisode qui malgré quelques rapidités, arrivera à bien mettre en place le grand final que constituera la fin de The Owl House : la série a une histoire à terminer, et elle veut y arriver !


Les deux derniers épisodes, même si aussi très rythmés, prendront le temps de plus se poser, et deux petites heures plus tard, le final de la série sera délivré : ce sera beau, touchant et éclatant. On passera du rire aux larmes, avec des blagues qui personnellement ont vraiment fait mouche, et des moments émotionnels où j'avais les yeux humides. L'animation se permettra même quelques fulgurances, surtout dans le dernier épisode qui est un pur plaisir visuel à regarder. La série se terminera sur un épilogue/scène de crédit qui durera près de 10 min : un moment qui fera très chaud au cœur, pour finir la série sur un dernier feu d'artifices de couleurs et de personnages.

Une dernière saison qui apportera une très belle résolution à notre histoire et qui conclura définitivement la série.


Malheureusement, je peux rejoindre les gens se plaignant que la fin peut faire un peut "rushée" : en effet, le premier épisode de la saison 3 aurait bien nécessité 20-30 min supplémentaires pour vraiment explorer la tourmente qui pèse à ce moment là sur les personnages. Et le dernier épisode aurait lui aussi dû bénéficier de quelques dizaines de minutes en plus, pour peaufiner ce final qui peut sembler un peu "facile" sur certains aspects.

Par manque de temps, certains mystères (secondaires) resteront des secrets :

Le passé de la Bat Queen, comment Eda et Hooty se sont rencontrés, comment l'empereur est devenu "ce" qu'il est, qu'est-il arrivé au deuxième Grimwalker, les révélations autours du père de King qui aurait mérité qu'on s'y attarde plus...

Enfin, je ne peut pas m'empêcher de ressentir de l'amertume envers Disney de nous avoir privé d'une saison entière et de me dire que j'aurait adoré voir en épisode les évènement que l'on peut apercevoir dans les différents montages de la saison 3 :

la bande d'amis qui se balade dans le monde humain, Luz et Vee qui tissent des liens fraternels, la rencontre entre Carmila et Eda, le rapprochement d'Hunter et le groupe...

Le show avait encore tellement à raconter !


Je regrette aussi que l'on ai pas pu voir davantage certains personnages secondaires : si notre trio principal aura une conclusion appropriée, certains personnages secondaires auraient mérité qu'on s'attarde un peu plus sur eux. (grosse tristesse pour le personnage de Vee, un personnage à la personnalité et aux motivations à la fois très proches et différentes de Luz, à la backstory super intéressante et dont les pouvoirs ont un énorme potentiel, mais qui restera malheureusement inexploitée par manque de temps).


Mais ne vous y trompez pas : malgré ces derniers paragraphes qui sont un peu amer, je trouve que nous avons eu la conclusion parfaite à la série. Je vois difficilement comment avec aussi peu de temps et autant de contraintes, nous aurions pu obtenir une meilleure fin. Ne soyez rebutés à regarder ce show à cause de sa conclusion hâtive car la pointe de sel que je ressent se fait littéralement ECRASER par toute l'exaltation que j'ai ressenti en regardant la dernière saison. C'est justement parce que ces derniers épisodes aient été si bons que je ressent cette tristesse de ne pas en avoir eu plus ! On ne peut qu'admirer le travail de l'équipe de production qui n'à rien lâché jusqu'au bout, pour nous donner la meilleure conclusion possibles (d'autant plus que l'on peut clairement comprendre que l'équipe a dû en baver, avec la multitudes de messages subliminaux disséminés un peu partout dans les derniers épisodes).


Bref, je ne peux que remercie Dana Terrace et son équipe pour le travail extraordinaire qui à abouti à cette série, qui à su me faire rêver et m'apporter du réconfort dans une période de ma vie où j'en avais besoin. Pour moi, The Owl House s'inscrira en tant qu'incontournable : il à su parfaitement saisir ma corde sensible et s'est donné à cœur joie de jouer avec mon âme d'enfant. Je me suis rarement attaché aussi rapidement à des personnages et ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant investi dans une histoire.

Je suis vraiment heureux d'avoir découvert cette pépite, un univers dont j'ai encore du mal à tourner la page et qui, comme Gravity Falls en son temps, m'a énormément touché d'une manière que je ne peux expliquer.


Je n'ai pas l'habitude de donner mon avis comme ça sur les sites en lignes, mais j'imagine que c'est ma manière d'éprouver ma gratitude envers ce show. Enfin si cette critique a pu permettre à quelqu'un d'autre de se lancer dans cette aventure, alors j'ai tout gagné.

_lolotte_
9
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Créée

le 24 sept. 2023

Critique lue 44 fois

3 j'aime

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