Luther
7.5
Luther

Série BBC One (2010)

Something is rotten in the state of London...

Days of fire Nitin Sawhney feat Natty


Bon, déjà, bien la musique ? T'as vu, je te gâte non ?


Alors cette série partait forcément gagnante dans mon cœur, la faute à Idris Elba, un acteur remarqué (et remarquable) dans le rôle de Stringer Bell, l'impitoyable bras droit d'Avon Barksdale dans l'excellente série The Wire.


Il nous montre ici qu'il est capable de jouer des deux côtés de la loi et fait de l'excellent boulot en incarnant John Luther, policier de la section criminelle de Londres qui, après avoir balancé un tueur d'enfant dans le vide parce que, franchement, c'était pas un type à la cool, se tape une petite dépression qui compromet son mariage avec la très jolie Zoe - Indira Varma tout en regards mi-langoureux, mi-craintifs - et sa santé mentale. Réintégré dans les rangs de la police, Luther utilise sa super-intelligence pour poursuivre les méchants tout en combattants ses propres démons.


Le personnage du flic à l'esprit acéré mais tourmenté, rien de tout ça n'est nouveau. Ce qui joue beaucoup pour Luther c'est l'interprétation d'Idris Elba qui porte à lui tout seul la série, les mains dans les poches, impressionnant de charisme, tout en colère retenue, dépression contenue et explosions de colère violente.


A plus d'un titre, il est poignant, juste, beau, génial - tu le sens que je suis un peu admiratif du bonhomme ? - secondé par Ruth Wilson dans le rôle d'Alice aux sourcils accrocheurs. Ils constituent ensemble un binôme curieux, entre tueuse froide et manipulatrice et policier torturé, pris dans un jeu du chat et de la souris plein de sensualité.


Tout le sel de la première saison tient en ce jeu pervers et sexy entre policier et tueur et l'amitié contre-nature qui en résulte.


Côté enquête les premières intrigues font du cent à l'heure, on est emporté par le rythme effréné, happé par le côté nerveux et oppressant des enquêtes, souvent affaire de course contre la mort. C'est bienvenu, la série nous attrapant par les tripes pour ne plus nous lâcher. Mais pas de panique, la caméra prend quand même le temps pour poser un regard sobre, presque clinique, sur une ville de Londres grise et froide, sur la saleté de la capitale Anglaise caché sous ses dehors proprets, dans ses petites allées et ses ponts oubliés jusqu'au plan sur la City embrumée. Sans être transcendant,le visuel de la série est très bon.


La série de Neil Cross est un beau petit brin d'intrigues policières portées aux nues par l’interprétation de ses acteurs principaux. Les six premiers épisodes, d'un format long - environ 55 minutes - se dévorent sans modération.


La saison deux, bien plus courte (4 épisodes), tente de renouveler la dynamique sans y parvenir complètement tant le climax final de la saison 1 te retourne, finissant sur un double épisode dopé aux amphétamines et original.
Reste quelques bonnes idées, (je pense aux deux derniers épisodes) moins d'intensité peut être et moins d'enjeux pour ce qui est du premier tueur mais la série a le mérite de ne pas se reposer sur ses acquis.


En route pour la saison 3 !


Oh et merci à toi, éclaireur qui m'a recommandé cette série. Tu te reconnaîtras (moi j'me souviens pas qui c'était :p )


Critique de la saison 3 par BarbuPetit, avec de bons morceaux de spoil dedans


Je viens de finir la saison 3, je suis mi-déception, mi-content. Bon, avant toute chose le côté paratonnerre de Luther ça fait un peu too-much. C'est Roger Gickel le mec, toute la misère du monde sur les épaules. Quand un avion s'écrase, c'est sur ses pompes quoi. Alors autour de lui c'est l'hécatombe, sa petite-amie est quand même vachement méfiante, tous les tueurs de Londres veulent lui faire la peau et en plus il a la police des polices au cul.
Y avait moyen de faire un truc cool avec cette enquête sur Luther, l'idée est classique mais c'est toujours sympa. Pourtant, ratage en beauté. La Erin elle est impiffrable, absolument pas au point tant au niveau caractérisation du perso que crédibilité de l'actrice. Puis surtout, Stark. Mais Stark ma gueule...
Le cliché ambulant doté d'autant d'expression faciale que Stallone après une injection de Botox, avec sa voix de cancéreux en phase terminal. Mais ce clicheton ambulant !!
Puis parfois, les scénaristes que tu les vois venir avec leurs gros sabots. "Oh, nous traquons un vigilante dérangé" "Oh, Justin, rentre dans ma maison, que je te présente ma girlfriend" "Justin c'est mon meilleur ami" "Je l'aimeuh" ♥
"Oh non, Justin est mort. Quelle surprise !"
...
Mais de bonnes idées. Si les deux premiers épisodes ne m'ont pas laissé de grands souvenirs - le tueur fétichiste des arpions était d'un lamentable - le double épisode final avec le Vigilante ne manquait pas de peps et signe le retour d'Alice (ça glisse) et donc forcément, je suis emballé. Bon après, quelques problèmes dans le développement. Par exemple, j'aurais préféré que le vigilante reste uniquement un tueur de pervers sans tomber dans le meurtre gratos, la conclusion aurait été plus intéressante. Puis j'ai vu la tentative de recycler la fin de la première saison là, c'était grillé et un peu raté.
Passons. 6/10 pour cette saison en quatre épisodes, j'attends bien plus de la suivante !

Petitbarbu
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les anti-héros les plus efficaces et Séries, en excluant l'animation japonaise parce que quand même, faut pas déconner !

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le 15 juin 2015

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Petitbarbu

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