Renaissance d'une culture oubliée

Sous ses airs de série pour adolescent, sous son titre abruti et son trailer déjanté, Love Death & Robots est un vrai hommage à une culture pop qui se meure depuis longtemps.

Depuis la fin de Métal Hurlant (magazine Français de bande dessinée de science-fiction), Ghost in the shell et autres projets du genre, les oeuvres de science fiction intelligentes, gores, violentes, décalés (Mad Max, Borderlands, Evil Dead, Terminator,...) se font bien rares.
S'en est fini de cette culture trash et has-been des années 80-90, ce qui marche maintenant ce sont les oeuvres de super-héros, les films de romance, les films qui traitent de racisme et d'homosexualité...

Au milieu de toute cette purée conventionnelle, 18 court-métrages d'animation voient le jour.
Tout part de l'idée de deux hommes : David Fincher (Mindhunters, Zodiac, Fight Club, Gone Girl) et Tim Miller (Deadpool, Terminator 6,..) ces deux hommes ont fait germer l'idée de donner leurs chances à des studios des 4 coins du mondes (France, Corée, Hongrie, Etats-Unies, Canada,..) et de laisser libre cours à leurs talents et leurs imaginations dans des décors tantôt SF, tantôt horreur, tantôt les deux en même temps.
C'est de ce postulat-ci que l'on va se laisser entraîner par le talent d'animation des dit-studio, à travers des décors toujours changeant, mais pas sans similitudes. Ne soyez pas surpris de passer d'un court-métrage qui narre la difficulté d'un Artiste en quête de raison d'être à un court-métrage angoissant dans une ambiance thriller sur un meurtrier pourchassant une jeune femme témoin du meurtre, en passant par la remise au bout du jour d'un conte de fée Japonais du maître Yei Theodora Ozaki (remise au bout du jour qui implique univers S-F).

Un vent de fraicheur souffle sur le catalogue Netflix avec l'arrivé de Love, Death & Robots qui mélange parfaitement bien les éléments grossiers, gores, fantastiques et futuristes qu'on a pu apprécier dans notre jeunesse et qui manquait clairement au décor cinématographique actuel.
Mais qui dit court-métrage dit scénario minimaliste, il vous faudra donc vous contenter de ce que l'on vous donne. On sera forcément déçu que Derrière la faille ne fasse qu'effleurer son potentiel maximum, mais ce scénario minimaliste peut aussi asservir le propos d'un court-métrage comme par exemple celui sur Lucky 13 qui narre avec justesse et délicatesse l'aventure de la pilote et de son navire de guerre favoris ou encore L'oeuvre de Zima qui de manière très courte arrive à nous scotcher devant tant de poésies et de narration intelligente.
L'humour burlesque est aussi au rendez-vous. J'aime la façon dont l'humour est mis au bout du jour pour suivre les standards actuel tout en se prêtant parfaitement à l'ambiance rétro pop des années 80. Evidemment, on aura quand même quelques réticences à rigoler aux blagues de chats digne d'un compte Facebook d'humour pour adolescent mais globalement je trouve les court-métrages d'humour assez réussi et même dans certains un peu plus sérieux on peut quand même y retrouver des pointes d'humour (c.f La Décharge qui m'a fait penser au genre d'humour qu'on peut trouver dans un Borderlands ).

Niveau réalisation on peut vraiment être sur le cul par la justesse et l'ingéniosité de certains court-métrages notamment le premier L'avantage de Sonnie qui vous fera peut être pensé à un Gunnm (manga de Yukito Kishiro ) tant les phases de combat sont retranscrites avec finesse et intelligence grâce à une animation 3D incroyablement fluide et qui représente superbement bien la gravité des monstres en mouvement qui se battent dans une arène et une ambiance très sombre qui encore une fois fait pas mal penser aux manga de SF des années 90.

Bref vous l'aurez sûrement lu à travers les lignes mais j'ai complètement adoré cette série de court-métrages, étant de base un énorme fan de Memories, Manie-Manie, Animatrix et autres projets court d'animation que je vous invite à voir si ce n'est pas déjà fait.

Merci d'avoir lu ma critique @Juste_Sandman sur Twitter et à bientôt !