Liar Game
7.3
Liar Game

Drama tvN (2014)

Comment exprimer de façon sensée ce que j'ai ressenti en regardant Liar Game ? Si je n'écoutais que la vague de sensations qui me submerge en repensant à certaines scènes, j'écrirais quelque chose de ce genre : « !!!!!!!!!!!!!!!!?! ». Ce n'est certes pas très intelligible mais cette ponctuation rend le mieux compte de mon émoi. Pour ceux qui préfèrent les mots, je vous invite à lire la suite.

Il faut savoir que Liar Game version Corée est l'énième adaptation du manga homonyme de Shinobu Kaitani ; ce drama sort après deux séries, deux films et un spin-off japonais... Connaître les deux séries est déjà un bon début (pour ma part, je n'ai pas vu le dernier film et le spin-off) mais ce n'est absolument pas indispensable pour apprécier Liar Game KR. D'ailleurs, la version coréenne est une adaptation assez éloignée de l'histoire d'origine, avec des « jeux » (expliqués plus loin) et des personnages différant des variantes japonaises.

Le principe de la mini-série est comme suit : des hommes et femmes de tout âge et de tout milieu sont « forcés » (les sélections sont perverses et font du refus de jouer une décision périlleuse...) de participer à un nouveau genre de jeu télévisé, dont le prix pour le vainqueur est une monumentale somme d'argent. Parmi eux, Nam Da-Jung est une jeune femme hardie mais naïve, que la vie n'a pas vraiment gâtée. Son père, proie d'usuriers aux dents coriaces, l'abandonne sans remords apparents à son triste sort (le foyer étant déjà privé de figure maternelle). Nam Da-Jung s'imagine alors remporter le Liar Game afin de rembourser les dettes de la famille. Elle fait plus tard appel à Cha Woo-Jin, ancien professeur en psychologie de génie et détecteur de mensonges sur pieds, afin de l'aider à avancer dans l'émission, laquelle est présentée par le dangereux Kang Do-Young.

Les trois personnages ci-dessus nommés sont, évidemment, ceux présents sur l'affiche et les posters individuels (que j'ai joints aux images). Le jeu des acteurs est irréprochable tout du long du drama, notamment celui de Shin Sung-Rok. C'est à lui que revient le rôle abscons de Kang Do-Young, l'animateur, porteur de temps à autre d'un masque doré, et atteint du « god complex » (soit en résumé : il se comporte comme un dieu). Son interprétation provoque un saisissement constant chez le spectateur, pour un peu que ce dernier soit sensible à la Folie. Shin Sung-Rok est le grand personnage du drama, sans pour autant qu'il ombrage les deux autres. Ennemi naturel du machiavélique présentateur du Liar Game, Cha Woo-Jin est la Raison (ou il essaie de l'être). Il est incarné par Lee Sang-Yoon, qu'enfin un rôle semble correspondre parfaitement (il était moyen dans Angel Eyes). « Ne faites confiance à personne » est son credo... C'est un solitaire, que la compagnie de Nam Da-Jung rend cependant davantage sociable. Elle (personnifiée par Kim So-Eun) est l'équilibre entre les deux personnages masculins. Elle n'est ni complètement folle, ni complètement sensée. Elle ne suit que ce que lui dicte son propre cœur et fait aveuglément confiance à autrui. Si dans la version japonaise, l'héroïne donnait parfois envie de se cogner la tête contre un mur, ici elle n'agace pas autant et son évolution est correctement maîtrisée.

Le drama en lui-même se compose de 12 épisodes, appairés entre eux, c'est-à-dire que les épisodes 1 et 2 vont ensemble, les 3 et 4 pareil, et ainsi de suite. Il est donc conseillé de les regarder deux par deux (sinon quatre par quatre, voire plus...). La tension est constante, il en va de même pour les retournements de situation. Il est impossible de prédire la fin de la mini-série, ni même le résultat des divers jeux. Ces derniers sont donc au nombre de six : « 500 Million Game », « Minority Game », « Layoff Game », « President Game », « Smuggling Game » et « Last Man Standing », et aussi frustrant que cela puisse être, il est parfois nécessaire de regarder une deuxième fois un épisode pour comprendre les règles en intégralité. Chapeau bas au scénariste qui a inventé ces jeux et les astuces pour les remporter, ils ont fait chauffer mon cerveau quelque temps (j'ai parfois pris un crayon pour essayer d'établir un moyen de gagner...).

Liar Game est donc un thriller de haute qualité, avec une vraie attention portée au développement du récit. Il n'y aucun ralentissement dans le déroulement et, malgré quelques histoires secondaires pas assez creusées à mon goût, le drama nous fait le plaisir de répondre à toutes les questions qu'il a soulevées (ce n'est pas souvent le cas). La scène finale laisse présager une deuxième saison, ce que j'espère de tout cœur !

Hillja
9
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le 6 janv. 2024

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