Les Tortues Ninja
5.8
Les Tortues Ninja

Dessin animé (cartoons) Nickelodeon (2012)

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La première série remonte à loin, quand même. Mais que de souvenirs ! Je me souviens qu'avec tous mes amis, on était bigrement fan du show, au point de s'être alloué à chacun un surnom issus d'une tortue. J'étais Raphael ! Enfin, tout ça, c'est bien loin tout de même et les choses vieillissent, le vernis de la nostalgie vient même parfois à rompre et c'est quand même là qu'on subit le plus franchement le poids des ans. Cette nouvelle série donc, pilotée par Nickelodeon, avait pour but de dépoussiérer le mythe (et de faire apparemment oublier une série de 2003 dont j'ai eu des échos mitigés). On reprend le vieux pot, c'est celui dans lequel on fait les meilleures soupes (de tortues !) : Hamato Yoshi, ancien maître d'un clan de ninjas exilé aux Etats-Unis, se retrouve donc aspergé de Mutagène, lui ainsi que les quatre tortues qu'il venait d'acheter et ainsi, tous les cinq se retrouvent dans les égouts, où le Maître, à présent renommé en Splinter, enseigne à ses quatre disciples à carapace l'art secret du ninjutsu, afin de faire régner ordre, justice et mauvaise vanne dans les rues de New York.

Première chose, très importante en ces temps de reboot cinématographique : le design. Celui de 1990 était comique à souhait, tout à fait adapté et pour avoir maté deux trois images de 2003, on était quand même déjà dans une mouture plus sérieuse. Le film d'animation, entre temps, avait quand même présenté des tortues manquant cruellement de rondeurs. Là, la nouvelle venue s'en tire parfaitement : le design est top, les tortues sont suffisamment similaires pour assurer la cohésion et suffisamment différentes dans certains détails pour parvenir à les distinguer les unes des autres. Entre un Raphael trapu et musculeux et un Donnatello élancé, on fait directement la distinction. D'autant que les caractères sont bien trempés et chacun des ninjas y va de sa remarque, blague, intérêt, le tout dans des dialogues souvent fluides. Bref, de bien bonnes tortues, qui méritent rien que par leurs personnalités, de s'intéresser à la série !
Question histoire, on commence bien avant ce qui était raconté dans l'histoire initiale : les tortues sont encore des teenagers, les Krangs ne sont pas du tout alliés à Shredder et il n'y a pas de Technodrôme (mais restez, c'est bien quand même !). Du coup, ça permet une pluralité de méchants, de factions antagonistes même entre elles. On a quelques épisodes qui sont encore marqués par le "obstacle-leçon-mise en pratique-ah, j'en sors grandi", mais globalement, l'intrigue se dessine correctement, la situation évolue. Les Krangs et leur syntaxe horribles sont particulièrement cool. Shredder, à mon sens, n'a pas encore révélé tout son potentiel, même si on a eu l'occasion de le voir défoncer pénard les tortues. C'est un autre point assez agréable : non, les héros ne sont pas tout-puissants. Parfois, ils se prennent des baignes et doivent battre en retraite. Ces gentils-là perdent et lorsqu'ils gagnent, c'est souvent à la sueur de son front. Cool à nouveau de voir un dessin-animé qui échappe à la logique du bon invincible ! Le tout coiffé par les vannes des tortues, ça donne un mélange fascinant de marrade et de tension dramatique (n'ayons pas peur des mots !) plutôt bien dosé.
Bon, on pourrait faire quelques reproches à la série. Les décors ne sont pas toujours très inspirés et c'est le New York le moins vivant de l'histoire de la grande pomme : pas un personnage qui ne serve à l'action ne se balade jamais en ville. Ca fait assurément vide, d'un coup. Cela dit, tant pis : pour faire passer la pilule, on a des bastons dynamiques et de supers idées de mises en scène mêlant ingénieusement 2D et synthèse, avec des résultats toujours inspirés et probants. Et en prime, on a même droit à des références pas du tout lourdingues à l'ancêtre, la vieille série de 1990. Mais que demande le peuple enfin ?

Simple : ce que demande le peuple, c'est plus d'épisodes. La série défonce vraiment. Tout y est bon, et vraiment, mais alors vraiment, ce qui en fait tout le charme pour moi : les quatre tortues sont super bien campées. Les blagues sont toujours classes (même les pires) mais surtout, elles mettent très souvent en avant la cohésion du groupe, les liens entre ces quatre frères ninjas. C'est quatre frangins, un peu teenages sur les bords, qui se balancent des vannes et viennent se filer des coups de main quand ça pue. Ca défonce, y'a des ninjas, des bastons, des pizzas. Nuff said, il faut maintenant mater tout ça. Et vite.

EDIT : Début de la deuxième saison. Le final de la précédente était une tuerie intersidérale, qui vient même raccrocher doucement à la mythologie de la première série. Y'a un souci de tout mettre à plat, de revisiter l'univers des tortues ninjas vraiment cool, et surtout vraiment bien fait, ce qui permet aux anciens d'apprécier la série - et, j'imagine, au nouveau d'apprécier cet univers WTF mais complètement classe !
0eil
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le 26 juin 2014

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