Les fans du personnage adoreront, les autres trouveront matière à se divertir

Pas très connu en France, Adventures of Superman fut une des séries phares des années 50 aux States, faisant de George Reeves une célébrité du petit écran. Il faut dire que le show est bâti autour du personnage titre. On découvre ainsi une multitude d'histoires à la qualité globalement bonne, nécessitant tôt ou tard l'intervention du héros volant. Si le fantastique est toujours présent via les super-pouvoirs du kryptonien, la série va au final piocher dans tout les registres, et surtout dans des contextes plus terre à terre.

Superman n'affronte ainsi pas de méchants emblématiques aux pouvoirs improbables mais seulement des escrocs en tout genre dans un Metropolis très mal fréquenté. Les scénaristes se creusent ainsi la tête avec des scénarii ingénieux aux coups de théâtre en tout genre. On passe donc par toutes les branches de la famille cinéma, allant du braquage au policier, du thriller au drame, de la comédie à l'aventure, du western à l'horreur. Si plusieurs épisodes affichent des faiblesses certaines, les premières saisons (surtout la 1 et 2) restent dans le haut du panier.

Parmi les épisodes marquant, je pense ainsi à The Human Bomb et son suspense étouffant, The Evil Three et son huit clos horrifique évoquant le futur Psychose d'Hitchcock, The Wedding of Superman qui frôlerait le chef-d’œuvre sans son twist final rageant, et mon préféré dans le tas, Five Minutes to Doom qui rappellera le Jugé Coupable de Clint Eastwood, avec une trame identique et un final haletant.

Après deux saisons en noir et blanc, le couleur fait son apparition. Le show reste l'un des témoins de l'évolution technique télévisuel. Les effets spéciaux évolueront avec le temps. Si au début, on voit les fils qui attachent Superman en vol ou les tremplins pour les scènes d’envols, la production n’ayant même pas fait l'effort de dissimuler les artifices, probablement en espérant que le piètre noir et blanc permettra de cacher tout ça, l'arrivée de la couleur poussera à plus de soins dans les trucages.

Le casting n'évoluera qu'entre les deux premières saisons, l'excellente Phyllis Coates étant remplacée pour cause d'indisponibilité par la vétérane Noël Neill, interprétant déjà le rôle de Loïs dans les sérials. Malheureusement, on y perd. Trop timide au début, l'actrice commence à imposer sa présence avec le temps mais l'on ne retrouve jamais l'aura de Coates. Pour le reste, George Reeves est excellent en Clark et prend moins de pauses ridicules en costume moulant, sauf quand on lui tire dessus. Jack Larson en Jimmy tout lisse arrive à faire sourire une fois sur deux et John Hamilton en rédacteur chef impose sa grande gueule et son superbe jeu d'acteur.

Après quelques années de bonnes factures, les scénaristes arriveront malheureusement à cours d'idées et enchaineront sur la saison finale des histoires trop empruntes de fantastiques, rendant certains retournements de situations trop faciles. On ne retrouvera plus le sel qui faisait de la série un divertissement plaisant. Ce qui est fort dommage au vu des nombreuses idées de scénarii dans lesquelles des productions futures iront piochés. La preuve en est qu'il y avait de la qualité.