Après avoir apprécié la série Antidisturbios, dense et palpitante, j’étais curieux de découvrir cette nouvelle production espagnole, centrée elle aussi sur une unité spécifique, quoiqu’imaginaire, de la police.
Je ne regrette pas mon immersion. Il flotte sur cette série comme un parfum de Zero Dark Thirty (2012), les méthodes de l’unité concernée restant toutefois moins brutales. Bien sûr il faut se laisser happer par le rythme lent des six épisodes proposés (d’une cinquantaine de minutes chacun) et accepter de suivre une enquête complexe et dense. Il s’agit de démanteler un réseau international de terroristes dont les connexions, telle une pieuvre, s’infiltrent de Melilla à Toulouse, du Laos à Vigo, de Toulouse au Maroc. Ici point de coups d’éclats tonitruants ou de héros sur vitaminés. Les personnages, tour à tour fragiles ou déterminés, sont de simples policiers, des infiltrés de l’ombre, des analystes penchés sur leurs écrans. Ils tentent d’accomplir leur travail malgré la pression (hiérarchie, médias, situations de crise) et le manque de moyens humains. Mais le regard porté par le réalisateur n’est pas misérabiliste. Soudés par un objectif commun, sauver des vies, ils font preuve d’une cohésion réjouissante.
Les scènes d’action, efficaces, ne sont pas un prétexte pour accrocher le spectateur mis un moyen de faire avancer l’histoire. Elles s’insèrent naturellement dans une trame où la tension est rarement absente. Atout supplémentaire les pauses sentimentales restent suffisamment courtes pour ne pas parasiter le schéma global même si le recours à un cancer semble relativement superflu.
La réussite de cette série tient beaucoup au choix des acteurs. Ils jouent tous juste, policiers comme terroristes et, lorsque l’on à la possibilité de basculer en V.O, on savoure avec plaisir le mélange des accents et des intonations.
Une série donc intelligente qui ne cède pas aux facilités du genre et qui, pour autant que l’on ne s’attende pas à des explosions, des poursuites ou des bagarres en cascade pourra séduire une partie des spectateurs.