"La" série incontournable pour les amateurs de loup-garou et d'horreur !


Il y a deux types d'individus sur Terre : ceux qui croient aux soucoupes volantes et ceux qui n'y croient pas. J'ai toujours été du genre à croire ce que mes mains pouvaient serrer. Mais il y a deux semaines encore... je ne connaissais pas Eric Cord. Dans la mesure où j'ai du sang indien, j'eusse dû prêter plus attention aux anciennes superstitions, aux démons et autres créatures de la nuit. J'ai passé mon enfance à Brooklyn, les seuls monstres que j'ai croisés étaient des loubards, des membres de gang, des dealers et des usuriers. J'ai appris très tôt à traquer ce genre de gibier. Leçon de mon père : "On peut tenir tête à n'importe qui si on a le cran de le regarder dans les yeux." Encore faut-il le pouvoir. Enfant, je me souviens d'avoir lu "Alice au pays des merveilles". Une fois Alice descendue dans le terrier, une fleur lui parle. Sacrée surprise... Pas besoin d'un psy pour comprendre que si une fleur vous parle, vous avez de quoi être terrorisé. Quand le monde se met à différer de nos croyances, nous vivons un cauchemar. Et il n'y a rien de plus effrayant qu'un cauchemar dont on ne peut se réveiller...




Vous n'êtes pas un homme se transformant en loup, mais un loup déguisé en homme !



"La Malédiction du loup-garou" est une série doudou créée par Frank Lupo, sortie à la fin des années 80. Une proposition qui se démarque fortement des séries de loup-garou contemporaines qui pullulent aujourd'hui sur le petit écran. Ces séries récentes ont souvent tendance à suivre un schéma similaire, mettant en scène une bande d'adolescents confrontés à la malédiction du loup-garou, au milieu d'un triangle amoureux, et mêlant diverses autres créatures surnaturelles, telles que des vampires ou des sorcières. Malheureusement, elles sont souvent entravées par des intrigues romantiques prenant trop de place, des sous-intrigues centrées sur l'adolescence qui nous laissent indifférents, des effets spéciaux peu convaincants, ou encore des costumes et des maquillages peu crédibles pour représenter le loup-garou. En revanche, "La Malédiction du loup-garou" opte pour une approche différente en se focalisant uniquement sur le loup-garou, sans y intégrer des éléments étrangers qui n'apportent rien et risqueraient de dénaturer l'ensemble. La série aborde cette créature diabolique avec une perspective qui se démarque à la fois dans sa forme et dans son contenu, tout en adoptant une approche sérieuse et sombre. Elle présente une représentation authentique de l'essence de cette créature mythique, tout en ajoutant une touche d'originalité qui enrichit, sans altérer la nature du loup-garou. Une proposition engageante, qui s'éloigne des conventions télévisuelles actuelles autour de cette créature, assurant ainsi la satisfaction des amateurs du genre, en particulier des passionnés d'horreur.


En effet, "La Malédiction du loup-garou" s'inscrit profondément dans la lignée des classiques de l'horreur, en empruntant le chemin tracé par le film "Hurlements" de Joe Dante, sorti en 1981. Dès son épisode "pilote" d'une durée de 83 minutes, la série nous catapulte dans l'atmosphère horrifique emblématique des années 80. Elle se caractérise par un récit immersif et angoissant, dénué de toute concession. Ce premier épisode nous plonge dans une réalité où la terreur est omniprésente, à travers le destin tragique de notre héros. Les loups-garous qu'il rencontre sont d'une férocité redoutable, et leur présence évoque une terreur pure, sans artifices. Ce point de départ captivant pose des fondations solides pour le reste de la série. Composée de 28 épisodes de 25 minutes chacun, elle offre une durée idéale, évitant ainsi de s'enliser dans des longueurs superflues. Rapidement, elle emprunte un autre chemin qui rappelle les programmes des années 90 telles que "Highlander", avec un épisode équivalant à une histoire autonome. Le traitement du loup-garou dans la série présente des similitudes avec la série "L'Incroyable Hulk", mettant en scène un homme qui, dans un moment de colère, se transforme en un monstre surpuissant, déchirant ses vêtements, perdant le contrôle de ses actions. Toutefois, à l'inverse de notre monstre vert précédemment citée, ici, les agresseurs connaissent une fin tragique, et même les personnages bienveillants ne sont pas à l'abri de la menace, aussi bien de la part de l'agresseur que du loup-garou lui-même, le protagoniste central.


Sur un scénario de Frank Lupo, Allan Cole, Chris Bunch, Craig Tepper, Christian Darren, Tom Blomquist, Mark Jones, Sidney Ellis, Dennis Foley et Norman Spinrad, on suit Eric Cord (John J. York) qui se retrouve transformé en loup-garou par son meilleur ami Ted, qui un peu plus tôt lui avait donné un pistolet chargé de balles en argent et lui ordonné de le tuer avec, chose qu'il refusa car le prenant pour un fou, sauf que la vérité fini par lui sauter à la figure ne lui laissant comme aucun autre choix que de l'abattre, mais se faisant mordre auparavant. C'est ainsi qu'il se retrouve accusé du meurtre de son meilleur ami qui n'est autre que le frère de sa bien-aimée, qu'il va devoir quitter pour essayer de trouver une solution à son problème de loup-garou en trouvant le loup-garou "alpha", Le capitaine Janos Skorzeny (Chuck Connors), qu'il doit tuer pour reprendre sa forme humaine. Mais le problème c'est qu'il est devenu un fugitif et qu'il est poursuivi par un chasseur de primes impitoyable, Joseph « Alamo Joe » Rogan (Lance LeGault). Une série de traque, c'est de ça qu'il est question, entre la traque du male alpha, la traque du chasseur de primes, et la traque du héros par l'alpha. Un vaste jeu du chat et de la souris qui prend à de multiples reprises des tournants, la plupart du temps bienvenus, maintenant l'attention du public jusqu'à sa toute fin. Cela offre une gamme de surprises, tant positives que négatives. En effet, à la suite de l'échec de la première saison de "La Malédiction du loup-garou", la série n'a malheureusement pas été renouvelée. Toutefois, et heureusement, bien que nous n'ayons pas eu la résolution de la malédiction d'Eric via un nouveau ressort scénaristique qui aurait été au centre de la deuxième saison, au moins nous avons eu droit à une conclusion avec l'affrontement impitoyable entre Eric et le capitaine Janos. Cela permet de mieux accepter le sort réservé à la série, bien que forcément on est un peu déçu, surtout si on a apprécié.




  • Ce que je vais te dire, je ne peux le raconter à personne. Et... j'espérais ne jamais avoir à le faire et pouvoir me débrouiller seul, mais je ne peux pas. Je n'arrive plus à garder tout ça pour moi.

  • Je ne te vois pas en assassin, vraiment. Si tu veux me faire avaler ça, t'as intérêt à avoir une bonne explication.

  • Je suis un loup-garou.



"La Malédiction du loup-garou" offre des épisodes constamment dynamiques, où l'action est omniprésente avec une empreinte horrifique en appuie. Globalement, les épisodes sont de qualité, bien que l'on puisse noter quelques exceptions moins convaincantes, mais jamais véritablement médiocres. En parallèle, d'autres épisodes se démarquent en étant particulièrement réussis, voire excellents, offrant des bons moments de tensions aussi bien sur le plan visuel que psychologique. Le moment fort de la plupart des épisodes survient invariablement lorsque Eric se métamorphose en loup-garou pour intervenir. Les épisodes les plus captivants sont généralement ceux où Eric se retrouve en confrontation avec le capitaine Janos Skorzeny ou affronte d'autres loup-garous, ce qui représente environ la moitié de la série. Néanmoins, même sans affronter des forces occultes, la série regorge de surprises et de rebondissements. Certains épisodes se distinguent lorsque la bête fait face à de simples humains, comme lorsqu'elle se confronte à un groupe de bikers qui ont pris en otage les propriétaires d'un restaurant, ou encore lorsque la bête doit faire face à un chasseur obsédé par la traque, qui pousse le zèle jusqu'à revêtir la peau d'un animal pour se métamorphoser en grand fauve chassant d'autres chasseurs. La série aborde également des thématiques sociales graves de l'époque, plongeant dans des sujets sensibles tels que la prostitution et la violence conjugale, offrant ainsi un regard ouvert sur les préoccupations sociétales de cette période. Cela démontre qu'à cette époque, il y avait déjà une prise de conscience de ces problèmes, et que l'on ne se limitait pas qu'à des stéréotypes machistes, mais que l'on pouvait être capable de nuances et d'émotions. "Dingue, hein ?"


Rick Baker, un expert dans la conception de masques, de maquillages, et de prothèses traditionnelles pour le cinéma fantastique, ayant travaillé sur des films emblématiques tels que Le Loup-garou de Londres, Star Wars, la trilogie Men in Black, Greystoke... est le talent derrière les costumes et les maquillages qui transforment les personnages en loups-garous. Son travail est indiscutablement impressionnant, en particulier lors de certaines transformations qui se révèlent véritablement effrayantes. Les designs sont à la fois réussis et terrifiants, capturant parfaitement la bestialité démoniaque de ces créatures. Toutefois, il est parfois possible de déceler les contraintes budgétaires dans quelques plans, mouvements de caméra et scènes de confrontation, notamment lors des affrontements entre deux loups-garous. Malgré cela, le résultat global demeure satisfaisant. Certains choix de réalisation agaçants, comme les ralentis qui entravent l'action au lieu de l'améliorer, ainsi que le volume sonore excessif à ces moments, sont à déplorer. Néanmoins, il est possible d'apprécier la qualité de la photographie signée Rick Bota et Jon Kranhouse, qui propose des plans horrifiques mémorables. La musique de Sylvester Levay accompagne le récit de manière efficace, renforçant la tension et l'horreur. Elle offre également des morceaux rock entraînants caractéristiques des années 80, apportant des moments plaisants pour les oreilles des spectateurs.


Du côté de la distribution, on retrouve une variété de personnages parmi lesquels trois se démarquent de manière remarquable. Lance LeGault, dans le rôle de Joseph « Alamo Joe » Rogan, incarne un personnage d'une grande prestance qui insuffle une traque obsessionnelle au héros principal dès le premier épisode, lorsqu'il découvre sa condition de loup-garou. À travers la découverte de cette créature diabolique, il renoue avec ses racines indiennes, se révélant ainsi un adversaire coriace, déterminé à poursuivre sa traque, quittant tout pour se consacrer à cette obsession implacable. John J. York, dans le rôle d'Eric Cord, incarne de manière impeccable ce personnage. C'est un homme malchanceux à qui il arrive constamment des mésaventures, mais qui, malgré tout, ne se laisse pas abattre et tente de lutter contre le destin inévitable qui le guette. C'est un défenseur des plus vulnérables, toujours prêt à intervenir en faveur des opprimés, même s'il ne parvient pas toujours à être le héros qu'il aspire à être en raison de sa condition de loup-garou. La série réussit à dépeindre de manière exemplaire la malédiction qui l'entoure, nous montrant comment il la subit jusqu'à frôler la folie. Vient ensuite le personnage le plus remarquable, incarné par l'acteur qui incarne l'un des méchants les plus emblématiques de tous les temps : le capitaine Janos Skorzeny, le loup-garou alpha. Chuck Connors offre une interprétation incroyablement terrifiante, glaçante, jouissive et perfide de ce personnage. À mon avis, il campe le loup-garou le plus charismatique et effrayant que j'aie jamais vu. Avec son cache-œil, sa voix menaçante et son sourire sadique, il personnifie le prédateur ultime. Son incarnation est véritablement cauchemardesque, ses transformations en loup-garou sont uniques et glauques. Les meilleurs épisodes sont invariablement ceux où il apparaît, offrant des moments de tension extrême et se révélant être un adversaire redoutable pour Eric. C'est vraiment dommage que l'acteur ait eu des désaccords avec le studio en cours de tournage, le poussant à être licencié pour être remplacé par un autre comédien qui fait de son mieux mais ne parvient jamais à égaler l'incarnation magistrale de Connors. C'est indéniablement une perte regrettable pour la série.



CONCLUSION :



"La Malédiction du loup-garou" se distingue par sa capacité à revenir aux origines du mythe du loup-garou, en proposant un contraste fort entre les années 80 et la transition vers les années 90. Alors que de nombreuses productions récentes tendent à diluer ce mythe dans des intrigues romantiques ou fantastiques, cette série fait le choix audacieux de se concentrer exclusivement sur la créature et son aspect horrifique. Elle plonge les spectateurs dans un univers sombre et impitoyable, où les loups-garous incarnent véritablement la terreur. L'interprétation charismatique de Chuck Connors dans le rôle emblématique du maléfique capitaine Janos Skorzeny contribue grandement à l'impact de la série.


Une série qui mérite d'être redécouverte par les amateurs d'horreur et de loup-garou.




  • Pourquoi veux-tu me voir ?

  • Je vous l'ai dit, je cherche du travail...

  • Tu veux quoi, petit ?

  • ...

  • Tu fais partie de ma lignée... Oui. Tu as rencontré un de mes rejetons, ça se voit !

  • Alors vous savez ce qui m'arrive...

  • Tu es venu frapper à ma porte... mais j'ai senti ta présence bien avant que tu te pointes. Tu crois tes instincts plus développés que les miens ? Réponds.

  • Mon copain est mort, et je l'ai tué.

  • Vraiment ? Tu as délivré ton ami de sa terrible existence. Mais avant de mourir, il t'a filé une carte du club...

  • Je ne veux pas être comme ça !

  • Alors suicide-toi ! Un loup peut mourir de trois façons : il peut prendre sa vie, périr d'une balle d'argent ou des crocs d'un autre loup-garou. Serais-tu venu me tuer ? Hahahahahaha !!!! Tu es venu pour ça, hein ? Hahahahahaha !!!! Mais pas ce soir. Pas ce soir, non. Parce que ce soir... on chasse !

  • Non, non !

  • Si, et ça a déjà commencé. Tu peux le vérifier... Héhéhé !!! Tu refuses de le croire, car tu ne sais pas encore... Mais crois-moi, ça va venir. Je n'ai pas besoin d'attendre le signal. Je sais que le cycle a commencé. Ça monte en moi de plus en plus fort. Et ce soir... nous allons bâfrer, ensemble ! Nous choisirons nos victimes, ensemble ! Héhéhahahaha !!!!



Ma critique de la série en duo sur la chaîne youtube de Venom-31 : https://www.youtube.com/watch?v=gNQPaElB73E

B_Jérémy
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le 17 oct. 2023

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