Souvent trop caricaturale, la série politique d'Eric Benzekri n'est pas inintéressante, mais...
S'emparer des sujets brûlants comme les réseaux sociaux, les fake news, les idéologies, la politique, les médias et j'en passe, n'est pas une mince affaire. Surtout en seulement 6 épisodes.
Pourtant, La Fièvre, parvient à livrer une critique constructive et intéressante des dérives et dangers des réseaux sociaux et de tout ce qui l'alimente, notamment les médias qui joue sur les peurs. Et comment cet engrenage peut entraîner le pire et faire naître des idées qui au départ pourrait nous sembler impossible à concevoir (l'exemple Overton est brillant).
Mais voilà, malgré de bonnes intentions (et louables, qui plus est), la série devient vite trop caricaturale, avec d'un côté les méchants et de l'autre les gentils. Les personnages ne sont pas très profonds et même si on s'attache à eux, force est de constater qu'ils ont parfois du mal à convaincre (le personnage de Kenza Chelbi est une vrai tête à claque).
Après la tempête médiatique, vite balayée, la série hésite par moments et semble parfois vouloir aborder trop de points à la fois. En résulte une guerre médiatique entre Marie Kinski (Ana Girardot, intéressante et à contre-emploi) et Sam Berger (Nina Meurisse, touchante), pour façonner l'opinion publique et politique, afin d'accélérer, ou éviter certains évènements catastrophiques.
Le problème, c'est que ça devient vite ennuyeux. Certes, il y a des choses intéressantes, mais l'ensemble semble plus venir combler un vide scénaristique qui s'installe progressivement.
Une série trop alarmante (et alarmiste) à mon goût, qui comporte de belles qualités et une critique intelligente des problèmes des réseaux sociaux et de la surmédiatisation. Mais qui s'essouffle bien vite, dont le casting est mi-figue mi-raisin (Benjamin Biolay ne sait toujours pas jouer) et qui veut en dire trop à la fois.
6.5/10