En fait, j'ai envie de mettre 10.

Le feuilleton qui ferait passer Les Feux de l'amour pour une superproduction d'HBO, pire que le pire des romans-photos que vous pourriez avoir lu dans les années 80, pire qu'une pub Vanish Oxyaction, pire que les séquences émotions de De Feux et de Glace (Cf. Lorie patineuse à la dérive).

Des dialogues d'une efficacité redoutable, jalonnés de longs chapelets d'insultes d'une violence inouïe "Quelle crapule !", "Nous aurons ce malheureux !" échangés entre de VRAIS méchants et de VRAIS gentils pour le plus grand bonheur de chacun. Mais nous n'irons pas jusqu'à parler de manichéisme enfantin : non ! Car après tout, le héros ANGEL n'a-t-il pas pour surnom EL DIABLO ? N'est-ce pas là une preuve de finesse ? N'EST-CE PAS ?!

Des acteurs très très investis qui offrent au public leurs regards vides et leurs mimiques faunesques sans concession. L'Oscar est tout de même décerné à la délicate Virginia, aka le sosie autoproclamé et toxicomane de Charlie Chaplin, qui donnerait bien du fil à retordre au docteur Lightman avec ses 60 micro-expressions /minutes. L'actrice, sorte de Fratellini sur le tard, incarne avec une grande force comique ce personnage de businesswoman bafouée.

Des décors som-pe-tu-eux, marqués de la patte remarquable d'une Valérie Damidot au zénith de son art : stickers de taxi new-yorkais, murs couleur "taupe", meubles conforama, tout y est. Et grâce à cette panoplie du parfait petit studio, il fait bon vivre dans le monde profondément complexe d'Angel Salvador et ses amis.

Un scénario coupé au cordeau dont les ficelles nous sont cependant montrées dès le début du tour. Quelle adorable attention ! Le synopsis de la série donne déjà tous les nœuds de "l'intrigue" afin que nous puissions suivre les épisodes sans nous poser de questions <3 Un concept à développer dans les années à venir, bien sûr.

En bref : J'adore. Et je le recommande.