In the Flesh
7.2
In the Flesh

Série BBC Three (2013)

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Si vous ne vous êtes pas encore décidé à adopter un gentil petit zombie contestataire lors de mon précédent exposé, celui-ci pourrait bien vous faire changer d'avis.
[saisons 1-2]

Ca change, de voir un zombie qui pense et qui parle. Ca change, de voir un zombie dépressif, un zombie frappadingue, un zombie qui veut faire croire qu'il n'en est pas un, un zombie gay, un zombie... Pardon. On me signale que dans un élan britannique de « politically correct » on ne dit pas zombie pour ne pas heurter ces...Ces quoi ? Personnes ? Non, le mot est peut-être un peu fort...Bon, ok, ok. Partially Deceased Sufferer. PDS. Remplacez le mot en « Z » par PDS et relisez le paragraphe au-dessus, moi j'ai la flemme de réécrire.

Kieren Walker, gentil jeune homme disparu trop tôt pour tout le monde – sauf peut-être pour lui - a eu la bonne idée de faire partie des hordes de morts-vivants qui se sont réveillés, tous ensemble, quelques années avant les événements présentés dans In the Flesh. Heureusement, les médecins ont trouvé un super médicament qui permet de rendre les fonctions cognitives à ces tas de chair ambulants. C'est bien pratique car cela les rend beaucoup moins dangereux, puisqu'il est bien connu que quand on réfléchit, on ne mange plus tout ce qui bouge – je me demande bien pourquoi, d'ailleurs.

Comme soigner et entretenir tous ces zom...PDS, ça coûte quand même vachement cher à l'Etat et que ces machins là sont redevenus quasi inoffensifs – quoique, quand on réfléchit on peut être vachement offensif mais bon – on se dit que le meilleur moyen de s'en débarrasser à moindres frais c'est de les réintégrer dans la société, les renvoyer dans leur famille. Ils ont passé les dernières années à attaquer et tenter de manger tout le monde mais qu'à cela ne tienne, le monde oubliera. Ils ne vont quand même pas s'énerver pour si peu, ça manquerait vraiment de flegme britannique !

L'idée est appétissante. Les personnages aussi, d'ailleurs. La folie d'une Amy Dyer compense bien la dépression chronique d'un Kieren Walker dont la famille tente de faire comme si de rien n'était quand c'est évidemment impossible – devrais-je dire encore plus pour lui ? Les acteurs sont bons voire très bons et nous servent des personnages développés, aux caractères assez complexes et subtils. Bien plus que le scénario. Si Luke Newberry (Kieren Walker) m'a filé des frissons ou tiré une larme à plusieurs reprises, l'histoire ne m'a pas fait bondir de mon canapé.

Après une première saison qui se digère aussi bien qu'une tartine de brandade de Nîmes au goûter – si ce n'est un troisième épisode un chouia trop « drama » - la deuxième saison apporte de nouveaux enjeux et renouvelle un peu l'histoire sans trop nous surprendre. Je n'irai pas plus avant sur le terrain du scénario, il serait dommage de ne pas vous laisser le découvrir, surtout que vous devinerez sans doute ce qui va se passer tout seul avant que ça n'arrive. Oui, voilà le problème, c'est prévisible. Et c'est dommage car certaines scènes sont très bien écrites, passent en un instant de l'humour British aux moments poignants. A côté de ça, certains rebondissements se sentent à des kilomètres, un peu comme si l'on avait laissé un poisson pas frais dans un coin de votre maison et qu'on vous demandait de le retrouver sans même vous bander les yeux pour que ce soit un peu marrant.

Alors voilà, on suit le truc parce que les acteurs sont bons et que l'histoire est pas mal, même si l'on devine une bonne partie de ce qui va se passer à l'avance. On suit le truc pour les quelques fulgurances et la p***** de scène du repas de famille de l'épisode 2.4 en espérant qu'il y en aura d'autres comme celle-là. Et on attend la suite parce que, ben...

J'adopterais bien Kieren Walker pour manger des tartines de brandade avec moi, même s'il ne digère pas la nourriture. Bon, il n'est pas brun mais il est anglais, ça compense.

Je vous laisse les autres. Il y a plein de zom...PDS cools à adopter, dans In The Flesh. Vous trouverez bien votre bonheur.

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le 14 juin 2014

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