Horimiya
7.1
Horimiya

Anime (mangas) Tokyo MX (2021)

Quand la conformité est synonyme d’insipidité

L’animé n’invente rien, mais alors vraiment rien. Je n’ai pas eu l’occasion de regarder beaucoup d’animés dans le style Romance-School Life, mais après avoir visionné Horimiya, j’ai l’impression d’avoir vu ce que j’ai déjà vu, et en moins bien. Rien n’est original, que ce soit :

  • Les personnages

-Hori, une tsundere on ne peut plus classique amoureuse du personnage principal.
-Miyamura, un jeune otaku introverti qui se révèle être un beau gosse d’une gentillesse excessive .
-Violet (et oui j’utilise la couleur de leur cheveux pour les nommer tant les noms les personnages sont oubliables), le pote de Miyamura qui est amoureux le Hori (vous le sentez venir le triangle amoureux, et les «blagues» sur la concurrence entre lui et son pote).
-Verte, l’introvertie mignonne à lunette qui se trouve moche et qui est secrètement (très très secrètement je vous assure) amoureuse de Violet.
-Noire, elle est lesbienne (il en fallait bien une).
-Jaune, la future copine de Violet, qui ne se définit que par ça, tant son utilité est inexistante.
-Rose, l’enfant dans sa tête, censée être mignonne mais insupportable, amoureuse de Rouge.
-Rouge, amoureux de Rose.
-Rose bis, il est bigleu et.. c’est tout.
-Vert bis, il a la santé..?

Sans compter la famille de Hori, avec la mère gentille et attentionnée, le père un peu décalé qui va faire honte à sa fille et le petit frère qui considère Miyamura comme son grand frère. En bref, c’est la famille type dans ce genre d’animé, celle de Saiki Kusuo mais en pas drôle.

L’auteur préfère introduire un maximum de personnages en créant un maximum de liaisons amoureuses, par des ficelles scénaristiques de bas étage, qui remplissent bien des épisodes d’une vacuité sans nom. Les personnages sont clichés et mal écrits, ducoup on en crée un grand nombre où chacun a sa spécificité : le timide, la lesbienne, le brun introverti, la gentille, le couple, la jalouse, l’amour non réciproque, la populaire, l’immature, l’intello, l’impopulaire et j’en passe… Comme ça le spectateur se reconnaît forcément dans tel ou tel personnage et il pourra faire sa petite tier list et sa fan fiction wattpad en demandant à ses copines «Tu préfères Miyamura ou Ishikawa ? Moi je préfère Miyamura, il est timide et trop meugnooon, en plus il est trop bg quand il enlève sa chemise hihi !». C’est vraiment le genre de message qu’on peut lire dans les commentaires de certains épisodes, on comprend tout de suite le public cible de la série.

  • Le scénario

Tout se construit autour des triangles amoureux et des relations ambiguës entre les deux protagonistes. Miyamura va venir squatter chez elle à longueur de journée pour des prétextes aussi ridicules les uns que les autres : À commencer par leur première rencontre où le petit frère de Hori se blesse dans la rue, Miyamura, qui ne connait ni lui ni sa sœur, va l’aider, le raccompagner chez lui et se faire inviter dans leur maison.
À partir de là il restera les 3 quarts du temps chez elle pour des raisons brumeuses. Ils se rapprochent et tout le monde les croit en couple ce qui va faire rougir à de nombreuses reprises Hori (les protagonistes ne voient évidemment pas qu’ils sont l’un l’autre amoureux). Tout l’animé se fonde donc sur différentes situations censées être drôles, mignonnes ou romantiques, mais qui en réalité sont plus irritantes qu’autre chose, sachant que c’est des situations qu’on voit dans absolument tous les mauvais animés à savoir :

-L’étonnement, totalement surjoué dès qu’il y a une révélation du style : «tu as les oreilles percées !» ou alors «Tu es dans ma classe !?». Présenté sous une seule image pendant 3 secondes qui se contente d’un zoom dégueulasse, où l’on voit la fille hurler avec une bouche béante et des énormes yeux, sans compter les rayures blanches autour de sa tête pour faire genre que c’est vraiment saisissant. En somme, une mise en scène à en couper le souffle..

-La «gêne», manifestée par l’intégralité des personnages dans l’intégralité des scènes de la série (à chaque compliment, quand une fille se fait appeler par son prénom, à chaque allusion aux sentiments amoureux ou simplement dès que les regards se croisent). Présentée avec des pommettes écarlates, un regard de côté et une bouche en forme de vague, tout en balbutiant sur chacun des mots prononcés. Et quand c’est la tsundere qui s’y met, on a le droit à des visages littéralement dessinés comme ça (>w, tout en débitant des «Baka baka baka !». Je n’ai même pas besoin d’expliquer pourquoi c’est aussi pathétique qu’horripilant.

-La colère, de la part de la tsundere dès que son ami se rapproche d’une fille ou dès qu’elle se sent mal à l’aise et tant d’autres raisons aussi futiles les unes que les autres. Là on a le droit à des pleurs, puis on passe au quart de tour à la rage (non parce que vous comprenez, c’est forcément hilarant quand un personnage change d’émotion aussi brutalement). Une rage qui est représentée par un plan fixe sur des gros yeux rouges avec des flammes derrière elle (pour changer).

Rien n’est subtil, on donne aux spectateurs ce qu’il y a comprendre de façon grossière sans sortir des conventions des mauvais animés de romance. Les déclaration d’amour sous la neige avec un fond arc-en-ciel sont plus risibles que touchantes. Le passages introspectif où Miyamura discute avec lui-même dans le passé, n’est qu’une facilité scénaristique maladroite qui n’apporte absolument rien à l’histoire si ce n’est «Regardez il a eu une enfance difficile parce que les autres ne voulaient pas jouer avec lui, ayez de la compassion pour lui, c’est un pauvre Dark Sasuke». Et puis je ne parle même pas de cette façon insupportable dont les personnages appréciés de tous finissent par complexer et se dire «Je ne mérite pas d’être à côté de toi parce que je suis moche et maladroit..».

Je dois admettre que certains passages sont touchants et comiques (surtout vers la fin de la série), on voit que Hori a gagné en maturité ce qui la rend moins désagréable. On arrive même à prendre plaisir à suivre les mésaventures des personnages qui se révèlent attachants par moment.
Mais je crains que ce ne soit assez pour compenser la médiocrité de la mise en scène, la puérilité des personnages mal-écrits ou encore le manque cruel d’originalité de l’ensemble de l’œuvre.

Au final, Horimiya n’a pas grand chose à offrir aux gens qui n’ont vu ne serait-ce que 15 animés dans leur vie. «Les apparences sont trompeuses» nous confesse Hori dans le premier épisode, mais on comprend alors assez vite que les apparences ne le sont pas toujours : Ce premier épisode ne fait qu’annoncer avec justesse la médiocrité des 12 épisodes suivants.

Lightsworn
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le 16 mars 2023

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