Try again

Grosse déception que ce documentaire Netflix sur "l'âge d'or du gaming". Au passage, drôle d'idée que d'appeler les décennies 80 et 90 un âge d'or, alors que le secteur du jeu vidéo n'a jamais été autant important qu'aujourd'hui (c'était plutôt une ère de pionniers), mais soit, passons. Le documentaire m'a agacé à la fois dans sa manière de traiter du secteur, ainsi que ses protagonistes.

En effet, High Score (2020) dépeint l'évolution du jeu vidéo d'une manière finalement assez superficielle. Ainsi, le grand crash de 83 est présenté uniquement par le prisme un peu facile du célèbre E.T. (1982) sans s'attarder sur ses raisons profondes. À peine nous dira-t-on en une seule phrase que les éditeurs étaient tellement avides qu'ils produisaient des jeux de trop faible qualité. Idem pour la guerre des consoles entre SEGA et Nintendo, qui ne couvre que l'arrivée de la Mega Drive. D'un épisode à l'autre, je suis globalement resté sur ma faim.

Mais après tout, qu'importe si l'Histoire avec un grand H passe au second plan si l'on nous montre des gens intéressants, authentiques, attachants ou fascinants. Le génial documentaire King of Kong (2007) sur les rescapés de l’âge d'or des salles d'arcades l'avait bien compris (ou dans un autre domaine l'ahurissant Tiger King, 2020). Sauf qu'High Score part avec un sacré désavantage : ses protagonistes s'enchainent et ne restent que peu de temps à l'écran. Pire, les invités sont présentés avec un ton très politiquement correct "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" et participent à des mises en scènes cringe au possible. Certains pourront y être réceptifs, personnellement j'ai détesté. J'ai eu l'impression d'assister à un concours de qui arriverait le mieux à s'auto-turluter.

Que reste-t-il, dans ce cas ? Une collection d'anecdotes dont certaines sont véritablement intéressantes. Ça passe le temps, mais c'est un peu faible.

Bref, High Score est un documentaire qui sonne creux, même s'il peut valoir le détour pour qui ne connait absolument rien à l'histoire des jeux vidéos et n'est pas réfractaire à son style mièvre. Bien sûr, je ne peux que recommander en sus l'excellent King of Kong.