Secret de famille

La série est plutôt très documentée et les témoignages sont nombreux.

Journalistes, avocats, reporters, photographes, commissaires, policiers, greffière...

La disparition du tristement célèbre petit Grégory reste 40 ans après l'affaire judiciaire qui passionne le plus les Français avec celle des Dupont de Ligonnès.

Outre la peine profonde que l'on peut ressentir (mais difficilement imaginer) en visionnant cette mini-série documentaire c'est certainement la colère qui domine. Oui, la colère d'avoir commis l'irréparable, à savoir attacher pieds et mains liées une bouille d'ange puis l'avoir jeté dans la Vologne. Mais surtout, surtout celle d'avoir eu des incapables pendant des dizaines d'années pour juger, raconter, expertiser, interroger, diriger ou simplement obtenir la vérité. Tous sont à leur manière responsable de la non élucidation de l'affaire.

• Le "Petit Juge" Lambert qui préfère partir en weekend plutôt que de s'occuper des témoins. Un homme naïf, incompétent et que le professionnalisme n'étoufferait pas. Certainement responsable en très grande partie du fait qu'aujourd'hui encore l'affaire reste sans réponse. Son récent suicide ne vient que conforter cette thèse.

• Le photographe reporter, qui ne trouve rien de mieux à faire que de confier les rapports de police au père du petit garçon qui évidemment, restera intimement persuadé des années après encore, de la culpabilité de son cousin. S'en suivra l'assassinat de B.Laroche.

• L'étrange Muriel Bolle qui n'a finalement jamais eu de version officielle pour sa défense. Mystérieuse, taiseuse, apeurée et simplette, semble t-il limitée mais suffisamment intelligente pour ne jamais craquer.
• Les photographes charognards, tout aussi méprisables que méprisant vis à vis des familles, des victimes, cherchant une larme, jusqu'à la tombe de l'enfant heureusement fermée car s'il avait été possible d'y pénétrer, l'occasion aurait été trop belle pour s'en priver.
• Les """journalistes""" (qui n'ont pas changé avec les années) amateurs de sensationnalisme, de misérabilisme pour vendre des torchons en pleine conscience de ne même pas croire à ce qu'ils y écrivent. Certaines images sont choquantes et déplorables. (Mention spéciale à l'homme accompagnant Christine V au parloir qui décoche un superbe crochet du droit au journaliste/photographe et une jolie balayette à son confrère. Plaisant de le regarder 2/3 fois de suite)

• Les Laroche sur lesquels des zones d'ombres n'ont jamais été éclaircies et pourtant, bien moins trainés dans la boue que la famille Villemin.
• Un commissaire davantage perturbée par les tenues de Christine Villemin qu'il trouve excitante plus que part le fait d'obtenir la vérité.

• Une Marguerite Duras plus répugnante que jamais qui ne savait rien et qui pourtant est responsable par ricoché du lynchage publique de la mère de cet enfant.

Il a certainement manqué de fermeté et de condamnations pour diffamation pour nombreux d'entre eux.

Forcé de constater le courage, la force, la dignité des parents qui n'ont jamais (et encore aujourd'hui) cessés de se battre sans relâche pour qu'éclate la vérité de cette sordide histoire. Une abnégation, une détermination à toutes épreuves. Le visionnage de l'enterrement du petit Grégory est particulièrement difficile à regarder, d'autant plus avec les cris d'une mère que rien ne pourra consoler. Des cris qui d'ailleurs, seront considérés "comme un vrai cirque" par la piète journaliste âgée acariâtre persuadée de la culpabilité de la mère bien qu'aucune charge ne pèse désormais sur elle.

Les protagonistes décèdent les uns après les autres, les chances d'obtenir un jour la vérité sont infimes et il est probable que le secret reste enfoui pour toujours dans les eaux de la Vologne.

Conclusion: A voir, bien que des longueurs cela permet à chacun aujourd'hui encore d'obtenir de nombreux informations jusqu'alors secrètes, certainement car plus rien n'est aujourd'hui de trop pour croire encore en la petite flamme de l'espoir, d'un possible dénouement, de la vérité.