Genius Party
7.1
Genius Party

OAV (2007)

Cette purge était sponsorisée par Godard

Il y a deux choses que je déteste en ce monde :
- Le symbolisme gratuit
- Les enfants en bas-âge
Autant dire qu’avec Genius Party, j’ai été amèrement servie. Pris individuellement, ces courts-métrages m’auraient sans doute ennuyée, exaspérée au pire. Mais leur enchaînement m’a tout simplement donné la nausée, et j’en ai fait des cauchemars toute la nuit… Détails court par court :
Genius Party - 5 : Le premier métrage, qui dans ses premières secondes m’a tout de suite enthousiasmée. Graphismes très beaux, personnage énigmatique, on a envie d’en découvrir plus sur l’univers. Eh bien non, on n’en découvrira pas plus. On aura juste droit à du graphic porn sans motif apparent. Mais c’est le premier court, alors passe encore : on ne sait pas encore que le film ne sera presque fait que de ça.
Shanghai Dragon - 4 : Ce n’est pas fameux-fameux, mais ça va encore. L’histoire est simpliste et pas très originale, mais pour un court de 15 minutes il n’y avait de toute manière pas grand-chose à attendre de ce côté-là. En revanche, le personnage principal est un gamin de 4 ou 5 ans avec la morve au nez, qui n’ouvre pratiquement la bouche que pour brailler, et ça, franchement, même avec la meilleure volonté du monde, c’est insupportable.
Deathtic 4 - 3 : La triple omniprésence du glauque : celle de la couleur glauque, c’est une chose ; celle de l’ambiance glauque, c’est intéressant ; celle de la sensation glauque, liée aux personnages et leur animation qui me mettent profondément mal à l’aise. Les personnages n’ont manifestement aucun intérêt si ce n’est celui de leur apparence, qui elle-même est mise à mal par une façon de bouger qui semble si maladroite qu’elle en devient angoissante.
Doorbell - 3 : Pas inintéressant, un des quelques courts que l’on aurait peut-être envie d’explorer un peu plus, d’autant qu’on regrette qu’il ne creuse pas les pistes qu’il lance. Mais étant au quatrième court, on perçoit déjà confusément qu’ici on ne nous donnera rien à comprendre. En outre, j’ai détesté le chara-design de ce court, que j’ai trouvé moche en plus d’être bâclé.
Limit Cycle - 1 : On atteint des sommets d’inanité. Un quart d’heure d’un gars qui déblatère des phrases sans queue ni tête avec une illusion de profondeur, sur Dieu, la nature et l’immortalité. A un moment donné je me suis même demandé s’il ne s’agissait pas d’une vidéo maudite dans le genre Ring, qui viserait à nous faire adhérer à une secte. Mais en fait, c’est juste épuisant d’essayer de suivre ce discours digne de Godard.
Happy Machine - 5 : A nouveau, un personnage de bambin à qui j’ai profondément envie de coller des claques, mais au moins celui-ci n’a pas un filet de morve accroché au nez en permanence. A nouveau, une absence de sens qui à ce stade-là du film devient (littéralement) cauchemardesque. Mais quelques éléments vaguement poétiques qui donnent au moins un intérêt, bien qu’ils ne me touchent pas.
Baby Blue - 5 : Sans doute le moins problématique de ces courts, le moins original, aussi, dans le fond comme la forme, mais il a au moins l’avantage de n’être pas un viol de cerveau – et à ce stade-là, c’est tout ce qu’on demande. Hormis cela, le chara-design semble bâclé, l’image morne. Mais cela n’a plus d’importance : la purge est enfin terminée.

Shania_Wolf
5
Écrit par

Créée

le 9 avr. 2015

Critique lue 526 fois

Lila Gaius

Écrit par

Critique lue 526 fois

D'autres avis sur Genius Party

Genius Party
Moot70
6

Critique de Genius Party par Moot70

Vu dans sa globalité, j'aime les initiatives comme "Genius Party" : omnibus définitivement original et créatif de l'excellent Studio 4°C. Ca fait plaisir de voir ce genre d'animation -expression...

le 20 juil. 2016

Genius Party
Shania_Wolf
5

Cette purge était sponsorisée par Godard

Il y a deux choses que je déteste en ce monde : - Le symbolisme gratuit - Les enfants en bas-âge Autant dire qu’avec Genius Party, j’ai été amèrement servie. Pris individuellement, ces...

le 9 avr. 2015

Du même critique

Split
Shania_Wolf
5

Fin de course ?

On a bien du mal à s’imaginer que la même personne se trouve derrière l’ambiance dosée et maîtrisée de Sixième Sens ou Signes et la mise en scène facile et sans personnalité de Split. C’est que le...

le 19 févr. 2017

134 j'aime

12

La Tortue rouge
Shania_Wolf
7

Une île de poésie dans un océan de blockbusters

Extrêmement épuré, dans l’histoire, l'image comme le son, La Tortue Rouge promet une expérience apaisante, suspendue au-delà du temps. Un instant de poésie dans ce monde de brutes, mais dont les...

le 28 juin 2016

104 j'aime

3

The Assassin
Shania_Wolf
4

Ôde à l'esthète

La forme sans le fond. C'est un regret amer, celui d'un parfum somptueux qui s'évapore aussitôt, d'arômes riches qui ne tiennent pas en bouche. On frôle le sublime mais ne reste que la...

le 18 févr. 2016

101 j'aime

18