Fullmetal Alchemist : Brotherhood
8.2
Fullmetal Alchemist : Brotherhood

Anime (mangas) TBS (2009)

Voir la série

Voici l'anime qui a tout compris : ce que j'attends, ce que je demande, et même ce qui me dérange.

Étant de la génération Dragon Ball (espèce de mètre étalon de ce qu'il est convenu d'appeler « dessin animé japonais », en Europe), mais n'ayant jamais réellement trouvé ce qui faisait le sel (sans pour autant détester, loin de là) de la série selon mes amis, me voilà, à 23 ans, frissonnant devant mon écran comme j'aurais pu le faire il y a 15 ans.

Puisque tout est une question d'alchimie, laissez-moi vous expliquer comment transmuter une série passionnante, composant par composant.

- Une intrigue. Si complexe et s'emboitant si parfaitement épisode après épisode, que vous vous inclinerez devant autant d'audace et de talent. La capacité à peine croyable de créer un monde, une mythologie, autant de personnages, de liens et de conflits dans une seule œuvre, sans que jamais vous ne vous sentiez abandonné en route. Chaque intervenant est le héros d'un instant, et participe à la grandeur du scénario.

- De la gravité. Cette série est certes résolument adulte, mais ce n'est pas l'abondance du sang qui le prouve. C'est la simplicité et la résonance des sujets abordés : la mort et le deuil, le pouvoir et ses implications, l'émancipation de l'être face au divin, la fraternité, l'humanisme et ses sacrifices, pour ne citer que ceux-là.

- De l'humour. Beaucoup d'humour. Toujours teinté d'autodérision, montrant le recul des scénaristes sur chaque élément de l'intrigue. Un humour ciblé, qui s'impose jusque dans les moments de tension extrême, comme une piqure de rappel pour ne pas nous laisser prendre tout ceci trop à cœur, à s'arracher les ongles des doigts.

- Un rythme. 64 épisode d'un peu plus de 20 minutes (posologie : dévorer 4 par 4). Le début de l'histoire, à l'instar de bien des œuvres, nous laisse un peu froid quant à la capacité de créer quelque chose de complexe (et d'héroïque) à partir de l'histoire malheureuse de 2 enfants pas forcément attachants. FMA:B est lent, et va au rythme des pérégrinations de nos héros, voyageant d'un bout du pays à l'autre, prenant le temps de découvrir les habitants et la culture de chaque nouvelle contrée. C'est l'histoire d'un apprentissage. D'un voyage vers la connaissance. Et, oui : ça prend du temps.
Vous vous retrouvez à regarder la série comme un rendez-vous avec un autre monde, que vous apprendrez à connaître comme si vous y étiez. Puis soudain, alors que vous vous sentez chez vous, tout s'emballe dans les 15 derniers épisodes. Ce qui n'est pas loin d'être votre monde, tout ce que vous avez connu jusqu'à présent, est remis en question. Tout est multiplié, transcendé épisode après épisode.

- Les combats. De la chorégraphie aux petits oignons (décomposer certaines scènes est réellement bluffant), teintée de magie et toujours parsemée de dialogues intelligents, servant l'action et non pas l'inverse. Non, FMA ne vous présente pas pendant trois épisodes un méchant pas beau, avant de mettre 8 épisodes à l'anéantir. C'est peut-être bavard, mais toujours juste quand il le faut.

- Des choix graphiques, souvent à contre-courant. Des images de synthèse, parfois trop, parfois quand il n'en faut pas, mais toujours de l'originalité. C'est toujours bon à prendre.


J'aimerais vous parler plus longtemps de la culture, du respect de l'humain, de la remise en question de Dieu, du sacrifice et de l'utilité des péchés capitaux, mais je pense qu'il est plus
sérieux de vous conseiller de faire votre apprentissage seul.
Enfin, n'oubliez pas de le regarder en V.O, c'est tout de même fichtrement mieux.

Arigatō gozaimasu !
xUMi
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste

Créée

le 30 déc. 2010

Critique lue 10.8K fois

82 j'aime

13 commentaires

xUMi

Écrit par

Critique lue 10.8K fois

82
13

D'autres avis sur Fullmetal Alchemist : Brotherhood

Fullmetal Alchemist : Brotherhood
Canard-Sucrey
9

Je vous pardonne, Edward et Alphonse.

[Edit de mon ancienne critique] Quand j'évoque FullMétal Alchemist, c'est avec les larmes aux yeux. Les frères Elric m'ont fait rire et pleurer et je n'ai pas loupé un seul épisode qui passait sur...

le 23 févr. 2011

55 j'aime

2

Fullmetal Alchemist : Brotherhood
MrShuffle
5

Copie conforme

C'était vraiment sympa pour ceux qui ont toujours eu la flemme d'investir x fois sept euros pour se choper une intégrale de manga mal photocopié. Mais vraiment non, il y aura toujours une différence...

le 30 déc. 2010

51 j'aime

15

Du même critique

[REC]
xUMi
9

La nuit, pendant que vous dormez.

Avant de le voir, j'aurai tout entendu sur [REC]. Certains n'auront vu qu'un teasing original pour un film plus commun. C'est loin d'être mon cas. Voici un film qui cumule les qualités à tous les...

Par

le 29 oct. 2010

46 j'aime

1

Super Meat Boy
xUMi
9

*Spash* : "PUT**N", [retry], *Spash* : "PUT**N", [retry] ...

SMB, ça se passe comme ça, en gros : Tu en entends parler un peu par hasard. Tu vas voir une vidéo de gameplay. Tu dis "euh, ils sont dingues ou quoi, ils crient au chef d'œuvre pour une espèce de...

Par

le 23 oct. 2010

44 j'aime

6

Jesus Camp
xUMi
8

Antichrist Superstar

Avec une réalisation intimiste et sans le moindre commentaire, ce docu (j'aurais tellement aimé pouvoir dire docu-fiction, vraiment) vous montre la vie d'Américains évangéliques (merci @knock_knock...

Par

le 23 nov. 2010

32 j'aime

16