Dans l'autre monde j'ai du talent
Fichtre, 153 critiques, dur dur de faire original ou d'appendre quelque chose au lecteur de cette prose. Mef aux SPOALES
Je vais donc aller à l'essentiel, pour une fois. Le format même de la série, une vingtaine d'épisode par saison pose problème : comment garder une qualité cohérente sur ne serait-ce qu'une saison ? C'est impossible. Fringe répond donc aux canons classiques : des épisodes one-shot et une trame sur le temps long. Il en résulte des livraisons moyennes, wtfesques et, parfois, des épisodes carrément géniaux. Pourquoi ce très bon 8 ?
Pour le casting ; Anna Torv a tout pour être une tête à claque, elle s'en sort finalement très bien. Joshua Jackson se traine le boulet Dawson, il fait le job, et même parfois très bien. Les seconds rôles sont de qualité, de Lance Reddick à Kirk Acevedo, de Blair Brown à Michael Cerveris, franchement, ça tient largement la route. Mais, surtout, John Noble campe un binôme totalement jouissif, rare et attachant.
Binôme ? Second atout, le scénario. Franchment, il y a du taf et de l'audace. Les déclinaisons pas possibles à la Lost, les complots à la X files, on avait bouffé. Là, 2 univers, qui se croisent ou pas, du passé, du futur, c'est de la SF audacieuse et parfois mêe vicieuse, à la tv et, ce qui n'était pas gagné ; ça tient la route.
Troisième atout, les persos : les deux mondes permettent, on le voit par exemple pour Torv, de montrer des facettes bien différentes d'un même perso. Ces derniers évoluent, sont riches, complexes, loin de la caricature quasi divinisée d'un Horacio Caine. Franchement, c'est plaisant de les suivre et de les voir évoluer au rythme des ruptures et autres tournants scénaristiques imposés.
Une série qui fourmille d'idées (parfois trop, c'est vrai), qui nous intègrent des lieux 3desques juste énormes de ... de je ne sais quelle goût étrange pour le kitch. Mieux encore, une série avec une fin, amorale, qui ne nous bassine pas de leçon, qui revisite le thème du savant fou avec finesse. Et puis, non de Zeus, revoir Leonard Nimoy, c'est pas piqué des vers !
A découvrir et déguster sans modération surtout qu'au final, ça ressemble à X-files pourtant ce n'est pas X-files mais Fringe, juste autre chose.