Flash
5.6
Flash

Série The CW (2014)

Voir la série


• SAISON 2 (8/10)



[Critique du 07 juin 2016]


Après une excellente première saison qui nous avait surtout laissé sur un cliffhanger apocalyptique, cette année les scénaristes de The Flash ont mis les bouchées doubles pour embrasser à fond tous les éléments SF qui font le sel du superhéros et de l'univers DC. Ultra-jouissive en à peine une poignée d'épisodes, cette saison se fait surtout marquante dans le choix de son antagoniste : Zoom. Un bad-guy diabolique, limite effrayant à chacune de ses apparitions. L'intensité du show parvient à s'allier à une émotion touchante et superbement gérée, a contrario de chez Arrow qui, pour le coup, n'en devient que plus niais. C'est peut-être aussi parce que ces moments, dans The Flash, sont à l'image du personnage et que la puissance de ses convictions et de sa bonté d'âme a su être parfaitement instaurée auparavant.


Également car les acteurs sont convaincants et attachants. Les voir alors puiser rage et émotion au fond d'eux-mêmes ne rend l'ensemble que plus fébrile et prenant, même du côté des méchants. Le retour d'Harrison Wells en tout début de saison a été particulièrement plaisant, grâce à la prestation mystérieuse de Tom Cavanagh et son alchimie hilarante avec Cisco, qui évolue - lui aussi - pour le mieux au cours de la saison. De nouvelles têtes s'ajoutent à la troupe, ainsi que de nouveaux bolides référencés ou personnifiés, au profit d'un fan service toujours plus savoureux, comme la présence désormais constante des Terres parallèles. Le show parvient sans cesse à surprendre et enchaîne les moments de gloire dignes des grandes heures du comics.


On passera les facilités scénaristiques et quelques épisodes moindres (dits "villain of the week") pour garder la trame principale du combat de Flash vs. Zoom qui donne lieu à des séquences de plus en plus impressionnantes, et à certains des meilleurs moments de toute la série (ep. 11 & 13). Malgré du CGI évident sur quelques séquences, les FX parviennent à être bluffants, surtout pour faire vivre King Shark et Grodd. L'épisode crossover est toutefois décevant, mais vaut surtout pour ce qu'il annonce, soit la série Legends Of Tomorrow et les ramifications temporelles qu'elle peut engendrer. Par contre, de ce côté, de nombreuses libertés sont permises. Si, dans la S1, les théories de voyage dans le temps étaient plutôt cohérentes, cette saison en fait fi et prend celles qui lui conviennent pour le simple loisir de faire des twists et embrouiller le téléspectateur, à l'instar de l'utilisation incompréhensible des "Time Remnants".


Autre écueil, imputable à la diffusion hebdomadaire : les pauses aléatoires à rallonge (vers les eps 15-18) qui ont plus ou moins tué dans l’œuf l'excitation grandissante des événements du show. Précisons aussi que ces épisodes apportent leur lot de changements et révélations vis-à-vis de certains persos et montrent parfois un scénario un peu faible. Pour ce qui est du finale, qui parvient à être épique, il n'est toutefois pas au niveau des épisodes de mi-saison, et offre un ultime affrontement assez frustrant. Par contre, le cliffhanger est sacrément alléchant, non seulement pour l'avenir de la série, mais aussi pour l'ensemble du "Arrowverse", surtout maintenant que Supergirl a rejoint l'écurie CW.



• SAISON 1 (8/10)



[Critique du 21 mai 2015]


La chaîne The CW peut d'ores et déjà féliciter son duo créatif - Greg Berlanti et Andrew Kreisberg - qui, avec cette adaptation du super-héros Flash a, contre toute attente (on se rappelle la série des années 90), littéralement fait exploser l'univers de DC sur le petit écran. Si Arrow s'est montré hésitant et décevant sur sa troisième saison, The Flash a immédiatement embrassé tout le potentiel du personnage, et sa mythologie, pour offrir une première saison des plus excitantes, intense en tous points, et sacrément émotionnelle. Rarement les vingt premiers épisodes d'une série de ce genre n'auront été aussi puissants, découlant d'une écriture fluide, et offrant un finale dantesque. Et si le show est parvenu à devenir aussi impressionnant et touchant, c'est essentiellement à travers son casting des plus attachants. Grant Gustin réussit rapidement à nous faire aimer son Barry Allen, plein de défauts mais aussi de bons sentiments. Les sidekicks comme Joe, ou le duo Cisco/Caitlin, sont également très agréables, et permettent souvent de contrebalancer avec humour, et émotion, les implications plus sérieuses de l'intrigue, tout en développant des histoires annexes. Comme d'habitude, avec The CW, les persos principaux féminins (Iris West, ici) finissent parfois par agacer et entraînent quelques échanges plus niais. C'est sans compter l'implication exceptionnelle de Tom Cavanagh - Harrison Wells, le scientifique mentor de Barry, cachant de nombreux mystères - qui élève assurément chaque épisode. L'acteur délivre une prestation forte, pleine de subtilités, rappelant par moment le Loki de Tom Hiddleston, et impose son personnage comme pilier central de la série.


Si Arrow se réservait à du DC sombre et réaliste, façon Nolan, The Flash devient le bastion des super-pouvoirs, ou méta-humains comme ils sont appelés dans le show. C'est plus fantastique, bourré de références aux comics et à la culture populaire, et surtout, les effets spéciaux sont impressionnants pour une chaîne de cette envergure. Ce travail visuel permet du coup de crédibiliser la série, grâce à un rendu admirable de la vitesse de Flash, et l'engage également dans des instants de bravoure et combats dignes de scènes de comics. Il y a d'ailleurs tellement d'ampleur dans certains épisodes, qu'ils auraient pu en faire des films. On trouve donc nombre de méchants hauts en couleurs et en pouvoirs ; les plus marquants à l'écran sont sans doute Girder, Weather Wizard, Grodd (tout en CGI), Captain Cold joué par un Wentworth Miller remarquable et débordant de charisme, ainsi que l'antagoniste absolu de Barry : le Reverse-Flash, qui propulse le show dans des possibilités inimaginables et épiques. Notons aussi les croisements récurrents avec des personnages de Arrow, qui font parti des points forts de la saison. Et quand on sait que les créateurs de The Flash s’inspirent et tendent vers des histoires de l’envergure de Flashpoint ou Crisis On Infinite Earth, il n'y a rien d'étonnant à voir la série devenir de plus en plus ambitieuse et spectaculaire. Le choix d'un spin-off du type de Legends Of Tomorrow (un pre-Ligue Des Justiciers), se basant sur le team-up et les voyages dans le temps, n'est que plus cohérent avec le succès énorme qu'a été The Flash, qui montre que le public est clairement réceptif à ces histoires clés des comics, sans forcément les rationaliser et pousser le réalisme plus que de raison.


Avec ce spin-off, The CW s'est dépassée, et a montré qu'au niveau sériel, elle pouvait clairement rivaliser avec les longs-métrages brouillons et formatés de l'actuel MCU, notamment en termes de connexions, d'enjeux, d'intrigues possibles, de fan service, et parfois même d'effets spéciaux. Malgré une touche parfois ado, le show reste vraiment fun, bourré de bons sentiments, et plaisant pour le fan de comics. Tout comme Daredevil cette année, The Flash est une série qui - de sa ferveur et sa passion - a certainement su se faire une place parmi les adaptations de comics les plus mémorables.

AntoineRA
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 21 mai 2015

Critique lue 937 fois

5 j'aime

2 commentaires

AntoineRA

Écrit par

Critique lue 937 fois

5
2

D'autres avis sur Flash

Flash
Hypérion
6

Le pulp décomplexé est de retour !

Flash, parmi la ribambelle de séries dédiées aux super-héros servies sur un plateau cette année (Arrow, Gotham, Daredevil) a été mon petit plaisir régressif télévisuel quasi sans nuages. Flash...

le 6 juil. 2015

39 j'aime

5

Flash
Olivier_Languila
5

C'est de la merde, mais on en redemande!

Le premier épisode de The Flash est pour moi un épisode sans saveur; l'humour y est fade et les personnages donnent l’impression d'être des marionnettes, sans âmes, répétant à la perfection leurs...

le 31 déc. 2014

34 j'aime

7

Flash
Black_Adam
3

Flunch: Avis éclair

C'est de la merde, mais c'est séduisant donc ça se laisse suivre. Il y a trop d'incohérences, de défauts, de négligences, de lissage markétés pour plaire à toutes les cibles jeunes pour avoir la...

le 27 oct. 2015

29 j'aime

4

Du même critique

Caldera
AntoineRA
9

Critique de Caldera par AntoineRA

Il y a des jours, comme ça, où on tombe sur des courts-métrages d'orfèvres. C'est le cas de Caldera, découvert via une news sur le site Allociné. Réalisée par Evan Viera, l’œuvre a déjà récolté...

le 5 avr. 2013

14 j'aime

2

Minutes to Midnight
AntoineRA
7

Critique de Minutes to Midnight par AntoineRA

C’est étrange comment on peut en venir à renier, voire haïr un groupe pour, la majorité du temps, se faire bien voir parmi la communauté Metal. C’est le cas de LINKIN PARK. Le nom vous donne des...

le 27 oct. 2012

14 j'aime

Marvel's Daredevil
AntoineRA
8

Critique de Marvel's Daredevil par AntoineRA

• SAISON 1 (9/10) [Critique du 1 mai 2015] Très loin de la mièvrerie, du fan service forcé, et du kitsch cheap et Disney-ien des films de Marvel depuis Avengers, Daredevil a su s'émanciper de ces...

le 1 mai 2015

13 j'aime

2