Police, ses cours...

Val Cancun, autre critique de SC (que je salue au passage), résume à merveille ce que je pourrais dire de cette émission (et que j'ai pu déjà écrire par ailleurs) que je regarde, plus ou moins régulièrement depuis sa création...
Souvent imitée (par des chaînes jalouses) mais jamais égalée ! Elle me rappelle le journal "Qui Police" ou "Détective" (édité en gris et bistre jadis) que mes aïeux dévoraient avidement, et que je lisais "en douce" (tout comme "Paris-Hollywood" du reste, mais ça c'est une autre histoire) !
Et c'est vrai que Christophe Hondelatte a été pour beaucoup dans le succès de cette série lors de son lancement ! Il racontait avec passion chaque aventure, et nous faisait vivre intensément chaque histoire. Quels regrets à son départ, quel manque de nerf ensuite !
Je ne dirai pas autant de bien de la chroniqueuse actuelle genre Robocop qui semble avoir signé un bail de trente ans avec France 2 : avec elle, ce serait plutôt : "Accusé, continuez à dormir sur votre chaise" Elle met en effet autant de passion à décliner son récit qu'un poulpe en train de tricoter une serpillère... Quant à son look, si certains vieillissent bien, d'autres font avec !
Heureusement que Dominique Rizet vient de temps à autre mettre un peu d'enthousiasme dans ses commentaires qui sinon ressembleraient à des soliloques soporifiques...
Qu'attend donc France 2 pour changer de présentateur (euse) ?
Heureusement, les enquêtes, elles, sont toujours menées avec autant de sérieux, de références, de réalisme, par tous ceux qui travaillent en coulisses ! Bravo ! On ressent même en ce début 2018 comme un nouveau coup de matraque dans les récits avec des dossiers bien choisis, et en France de surcroît et non sur une autre planète où la justice n'est pas la même !
Le magazine mériterait huit étoiles, si ce n'était l'écrin, c'est à dire la présentation glaciale que je viens d'évoquer. On a l'ivresse, quant au flacon, hélas..
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*France 2 le 04.02.2018 : "Dominique Aubry, le mystère de la péniche" (90 mn)
La réalité dépasse souvent les fictions, et voici une histoire qui pourrait inspirer plus d'un scénariste en manque d'imagination lors de l'écriture de romans-policiers ! Voici le récit d'un couple" plein aux as", qui a élu domicile sur une superbe péniche aménagée et amarrée sur les rives de Neuilly...
"Libé" comme on appelle la dame, a une trouille bleue d'être cambriolée et une passerelle mobile qui relie le bateau à la terre ferme, est en permanence relevée après chaque utilisation. Les soutes renferment entre autres objets précieux, des toiles de maître de grande valeur !
Le couple est souvent en relation avec deux amis, et tous se livrent à des libations fort arrosées, ce sans compter. L'époux dont le ménage vivaitt harmonieusement (le couple s'adorait) vient à décéder, et sa veuve tombe en déprime. Un jour, on la découvre pendue à l'escalier hélicoïdal de la péniche : elle avait 2,4 gr d'alcool dans le sang ! Un taux proche du coma mais un addictif à l'alcool peut résister à de telles doses,mieux que d'autres ! Appelée, la Police conclut au suicide.
Un des deux amis évoqués plus haut hérite de la totalité des biens du couple Aubry : une fortune !
Mieux, c'est l'autre qui l'a aidée à rédiger son testament et accompagnée chez le notaire chargé de la succession. Il n'en a parlé à personne, pas même à son ami de beuverie !
Le couple désormais décédé avait rompu toutes relations avec sa famille ! Celle-ci a appris avec surprise les volontés testamentaires et entendent s'y opposer ! Elle remet en cause les conclusions de la première enquête de police et crient à l'assassinat !
Je passe sur la suite où les deux amis de libation du couple, vont être mis en examen, écroués alors qu'ils clament leur innocence. Mais l'avocat général semble d'un entêtement rare, le juge va mener une enquête uniquement à charge, mais les preuves lui font cruellement défaut, mais ils sont aidés par les avocats de la partie civile (la famille) !
Heureusement, parmi les défenseurs, il y a Dupont-Moretti qui, lorsqu'on lui donne un os à ronger, n'arrête que lorsqu'il a atteint la moelle ! Rien de plus simple pour quelqu'un, même qui a bu, que de faire un noeud coulant selon lui, surtout pour une femme, et il en fait aussitôt la démonstration en joignant le geste à la plaidoirie ! Il a mandaté aussi un médecin-légiste réputé qui vient réduire à néant les expertises fantaisistes qui ont eu lieu ! Toutes les présomptions de preuve son anéanties les unes après les autres. Parmi les experts, l'un d'eux revient sur ses conclusions, s'excuse d'une faute de frappe qui lui fait écrire le contraire de ce qu'il avait constaté ! Le juge machiavélique ira quand même même jusqu'à procéder à une reconstitution du supposé crime avec le dalmatien (chien le plus stupide de la race canine) du couple pour voir comment il va réagir face à un défilé de témoins dont les meurtriers présumés !
Cette farce qui fait bondir les avocats de la défense, sera relayée par les journalistes sous le titre suivant : "levez la patte et dîtes je le jure" ! Bref, le rouleau-compresseur de la justice veut que les deux accusés soient coupables et s'acharne à trouver des preuves bidon, pourrissant ainsi la vie de deux hommes pendant dix ans. Selon les plus fins limiers de la Police ayant remis en cause l'instruction initiale, il manque des choses dans le dossier, tout n'a pas été dit, mais de là à en conclure à un assassinat...
A ce stade, je ne vous dévoilera bien évidemment pas les conclusions des jurés, les différents appels formulés par le parquet sur les jugements. Mais au final, cette sordide affaire aura valu à ses mis en cause d'être menés en bateau (en péniche) pendant dix ans de procédure, et pas moins de 42 expertises ! Je ne vous dirai pas non plus à qui a profité finalement le fabuleux héritage des époux Aubry. L'argent ne fait pas le bonheur...

France 2 le 11.02.2018 "Sylviane Fabre, la colère d'une femme blessée"
Ca se passe (pour de vrai) en 2011 dans une petite ville tranquille du Var où Colette Deromme, paisible habitante aimée de tous, disparaît subitement de son domicile, y laissant armes et bagages, ou plutôt voiture, téléphone et sac à main...
La police explore les multiples pistes tandis qu'alertés par des odeurs nauséabondes, des promeneurs découvrent en contrebas de la route, le corps de la disparue en décomposition, non loin de là, sommairement recouverte de rocailles...
A ce stade de l'enquête, j'arrête ma description pour ne pas dévoiler la fin de l'histoire ni le coupable. L'article "le" étant à interpréter au sens neutre, car on l'oublie trop souvent, il n'y a pas que le masculin ou le féminin dans la langue française, mais le sens neutre qui évoque l'un et (ou) l'autre. Exemple : le médecin qui ,'a rien à voir avec la médecine !
Deux conseils à France 2 : Plutôt qu'essayer de nous faire ingurgiter des polars aux scénarii neu-neu genre "meurtres à", les plumitifs feraient bien de s'inspirer de ce genre d'émissions où la réalité dépasse souvent la fiction ! Deuxio : quand va-t-on changer Salamé et Lantieri, pas au diapason de leurs émissions, au profit de réels commentateurs ou journalistes ?

France 2 le 18.02.2018 : Liaisons fatales.
Philippe Gletty est un autodidacte auquel tout a souri. Mécanicien, il décide de créer son entreprise de menuiseries en aluminium pour portes et fenêtres. Il va même recevoir l'aide de sa banquière qu'il va épouser. L'usine Princeps prospère et le nouveau patron est adoré de ses employés et de sa secrétaire qui considère l'entreprise comme son bébé : elle en connaît tous les rouages.
Le patron est donc un homme comblé : Il a néanmoins deux pêchés (nul n'est parfait en ce bas monde) : il adore les voitures de luxe, et les jolies femmes auxquelles il ne peut résister. Même les "travailleuses du sexe" qui obéissent à ses désirs particuliers...Son premier mariage a fait les frais de ces adultères, mais il s'est remis en ménage avec une jolie blonde ; mais à la longue, chacun semble admettre d'avoir des aventures chacun de son côté....
Et à la surprise générale, il disparaît un jour au Pilat, près de Saint-Etienne. Or, on ne lui connaît pas d'ennemis... Un jour, on découvre un pied dépassant d'une broussaille... C'est son cadavre semi-enterré au détour d'un sentier isolé et désert... Une découverte presque miraculeuse car le corps aurait pu entrer en décomposition : il ne passe quasi-personne à cet endroit.

De fausse piste en mises en examen, la juge enquêtrice est persuadée que ce crime n'est pas celui d'une femme : la victime a en effet été tuée dans le dos de trois balles de 8 mm. Deux ont été fatales et ont atteint le crâne. La troisième a échoué dans le thorax sans s'écraser : elle a fait tomber l'homme avant qu'il soit achevé. Cette balle va "parler" car les spécialistes en balistique vont découvrir qu'il s'agit de la balle émanant d'une arme de type MAS (Manufacture des armes et cycles de Saint-Etienne) assez ancienne et d'un maniement difficile. Or, il se trouve que l'antiquaire, époux de la secrétaire de Philippe Glety, détient de telles armes...
A ce stade et pour ne pas ruiner le suspense de ceux qui reverraient ce dossier, je ne vous dirai pas si le (ou les) coupable ont été trouvés puis jugés, mais une fois encore, la réalité dépasse souvent la fiction...

France 2 le 25.02.2018 : Didier Lacote, la dose mortelle !
La dose mortelle, c'est Frédérique Lantieri qui nous l'impose toujours avec cette passivité désintéressée et désespérante qu'elle affiche en commentant les meurtres les plus inavouables avec la froideur d'une ourse polaire !
Voudrait-on lui faire battre le record de longévité de Julien Lepers ? Car on continue de regretter les narrations passionnées de Hondelatte !
Voici donc un meurtre banal comme on en a déjà vus en ce début d'année : la disparition mystérieuse dans le département de l'Allier d'un ouvrier de PSA . Docteurd Jekyll et mister Hyde : le jour, un employé sans histoires, et en dehors du boulot, un affamé de sexe.(Je vous passe les détails salaces)
Et pourtant de l'avis d'un de ses collègues, il ne prendrait pas le risque de ne pas se rendre au travail sans motif ni donner de ses nouvelles : trop peur de se faire virer ! Le disparu est marié et a deux enfants. Le couple mène une vie un peu bizarre : il fait chambre séparée, et chacun mène sa vie sexuelle de son côté !
L'enquête des gendarmes ne sera pas simple tant les pistes à suivre sont nombreuses ! Et puis une chaussette à liserés tricolores sera d'une utilité précieuse aux enquêteurs... retrouvée en même temps que le cadavre de l'ouvrier. Coupé en deux dans le coffre de sa 308 (Peugeot) quatre semaines plus tard. Curieux que dans l'Allier on puisse abandonner un véhicule comme ça sur la voie publique sans que personne ne s'en émeuve ! D'autant que ça devait cocoter !
Curieux aussi qu'on ait pris le risque de ne pas dissimuler le véhicule ou faire disparaître le cadavre dans la forêt proche. Un peu comme si, par respect, on avait voulu garder au cadavre les possibilités d'un enterrement digne plutôt que d'y mettre le feu par exemple...
Bref, de mauvaises pistes en interrogatoires sans résultats, la femme de la victime et son fils sont mis en examen ! De l'avis des avocats unanimes, le juge d'instruction mènéra uniquement une enquête à charge, en faussant délibérément l'interrogatoire du fils mineur de l'accusé...
A ce stade, je ne vous en dirai pas plus pour ne pas faire perdre d'intérêt à cet épisode...
Au risque de me répéter, la réalité dépasse parfois la fiction !

France 2 le 04.03.2018 : Sylvain Schrut, un gendre insoupçonnable.
C'est l'histoire de Ghislaine Leclercq. Une femme de Voslèvres qui déborde d'une énergie à revendre. "Une soixante-huitarde" en dira un de ses proches.
Elle dirige une PME qui édite des cartes postales et n'est pas malheureuse. Mais elle a eu trois maris dont le dernier en date est tunisien, et beaucoup plus jeune qu'elle ! Ce dernier mariage va aussi être un échec et Ghislaine, qui avait fait bâtir en Tunisie, entreprend de reprendre sa mise. On va la retrouver assassinée.
Les pistes vont d'abord explorer l'emploi du temps du tunisien. Puis d'un gendre qui a épousé la fille aînée de la victime... Et l'enquête menée fera apparaître qu'il a aussi influencé la soeur cadette, mineure, pour avoir des relations sexuelles avec elle et d'en tomber amoureux fou.
A ce stade, j'arrête la description de l'intrigue car ce serait frustrant pour vous que j'indique le coupable. Une intrigue qui démontre que l'enquête de police aurait pu être plus poussée...

France 2 le 11.03.2018 Bruno Cholet, le faux taxi
L'affaire avait fait beaucoup de bruit à l'époque en 2008 ! Cette année-là, une jeune étudiante suédoise, Suzanna, qui était hébergée à Paris chez une amie de sa mère, poursuivait ses études
en voulant mieux connaître la capitale, et pratiquer la langue française. Un soir, elle était allée en boite, et un peu ivre, voulait rejoindre son domicile en taxi... Mais celui qui attendait devant le dancing avait été requis par un autre appel... Elle s'avança ensuite vers une fourgonnette blanche qui semblait attendre le client...
On ne vit plus jamais vivante la belle Suzanna et on découvrit son corps à moitié calciné dans la forêt de Chantilly. Peut-être violée mais les parties génitales détruites n'ont pas permis de le certifier.
Violentée, c'est certain...
Mais les caméras de surveillance vont parler, et la BRDD (Bureau de recherche des disparus) va découvrir auprès des BOERS (qui chassent les taxis clandestins) que le chauffeur de la camionnette blanche pourrait bien être leur suspect... A ce stade là, je ne vous en dirai pas plus, mais il est certain que la nationalité é de la victime n'a sûrement pas été étrangère au zèle des enquêteurs et aux moyens déployés... Une enquête de patience, et de techniques...
France 2 le 14.03.2018

Mercredi, jour de diffusion inhabituel de cette série : un homme à abattre...
C'est en 2010 dans le département de l'Orne que l'on retrouve le corps d'Arnaud... L'examen médico-légal fera apparaître que l'homme a été abattu à bout portant à l'orée d'un bois par une carabine, et que la mort a été occasionnée par la rupture de la moelle épinière, et des balles dont aucune s'est ressortie de son corps. Pire : l'homme a agonisé pendant vingt minutes, et durant ce laps de temps, son corps a été retourné. Le sang s'est en effet coagulé dans le sens inverse de celui où il est tombé...
On nous détaille la progression lente de l'enquête, mais minutieuse qui aboutira à soupçonner la femme de la victime et un jeune membre de la famille. Mais comme Mélanie est enceinte, la juge va la faire "mijoter" jusqu'à son accouchement avant de la mettre en examen !
Comme d'habitude, je n'irai pas plus loin pour ne pas éventer le dénouement de ce crime, effectué avec préméditation et après d'autres tentatives ayant avorté ! Une histoire d'amour, de famille ou les deux ?

France 2 le 25.03.2018 : Steven Deaubioul, le tueur du 20 juin.
Ca se passe en Belgique et il a violé puis tué trois femmes, toujours à la même époque de l'année. Des pulsions affirme-t-il... Comme si ça ne suffisait pas, il a accompli des gestes de pédophilie vis à vis d'un filleul... Une enquête peu passionnante au final, même si on voit l'accusé au tribunal qui baisse la tête, fuit le regard de tous, et qui nie un trois des crimes qui lui sont reprochés...
Pas facile de juger prévenu comme celui-là, pervers en dira un spécialiste, qui tient plus de la bête monstrueuse que de l'être humain. Le jugement est intervenu au bout de deux heures, ce qui n'est jamais bon signe aux assises...
Et en Belgique, il n'y a pas de second tour, entendez par là d'avoir la faculté de faire appel...

France 2 le 08.04.2018 : Un couple presque parfait
Un jeune couple vivait une existence paisible dans un quasi bonheur à Humbercourt, dans le Pas de Calais.
Lui, Ludovic, est pompier : une musculature d'athlète mais un tempérament de gros nounours,(dixit sa mère) elle secrétaire de direction sans histoire... Réservée, mignonne, mais ne mâchant pas ses mots quand elle a quelque chose à dire
De retour chez lui, Ludovic va trouver sa femme agonisante, mais curieusement, ne pas appliquer les méthodes de secourisme qu'on lui a enseignées dans sa profession... Il aura un comportement pour le moins curieux et va intriguer les enquêteurs de gendarmerie qui vont le mettre en examen et le forcer à avouer n'importe quoi !
Les enquêtes bâclées et menées par des gendarmes et une magistrature incompétents, vont amener le pompier, prostré dans son box, a être condamné sans preuve à 12 ans de prison... Circonstances atténuantes du crime passionnel !
On a même laissé les parents et beaux-parents nettoyer la scène du crime et n'apposer aucun scellé après l'intervention de police !

En appel, l'instruction va être reprise, une nouvelle enquête reprise par la police nationale, et finalement, on apprendra que le jeune couple n'était pas si serein qu'il y paraissait !
Lui menait une relation adultère avec une collègue pompier, elle, s'était laissée charmer par un collègue de travail et alléguait qu'elle ne vivait pas avec Ludovic une vie qui lui convenait, et qu'il n'était pas souvent présent...
Les amours nés pendant la jeunesse ont ceci de pernicieux qu'ils ôtent toute expérience, tout comparatif de la vie à deux dans laquelle chacun voudrait voir adopter ses propres utopies par l'autre et de la divergence d'objectifs qui en résulte parfois...
Le sourire rayonnant qu'elle arborait alors en permanence s'était transformé en moue de tristesse désabusée, et on avait conclu à une déprime passagère. Elle avait même laissé échapper un " Rien ne sera jamais plus comme avant..."
Les examens médicaux de l'autopsie sont refaits avec des spécialistes de l'exercice, et qui modifient l'heure de la mort. Mais lorsqu'en appel, l'avocat de Ludovic pose au médecin la question :
" Est-ce que l'on vous a dit que pendant que la victime luttait contre la mort, on a essayé longtemps de la faire revenir à elle, et est-ce que c'est possible de modifier votre expertise ?"
Et le médecin de revoir ses conclusions sur l'heure de la mort car on ne lui avait effectivement rien dit...
Quant à l'amant de la victime qui venait de rompre avec elle parce que sa femme attendait un enfant, on ne saura jamais la teneur de sa longue conversation téléphonique de rupture de liaison : il l'a oubliée ! Que de bizarreries et de non-dit dans cette affaire !
Comme quoi des enquêtes et expertises expédiées à la va-vite sont susceptibles d'envoyer un innocent en prison !
Je ne vous donnerai évidemment pas l'épilogue de cette histoire, mais elle a décimé, éclaté une famille et un cercle d'amis jadis unis !

France 2 le 15.04.2018 : Muller contre Muller
Un scénario digne d'un polar ! Meurtre sur un train électrique...
Lui est respectablement connu comme médecin-légiste, elle, est jolie, le couple semble aller bien et a deux enfants : un jour, on la retrouve morte dans la salle de jeux au sous-sol, la tête éclatée d'un coup de feu !
Mais l'entente n'était plus tout à fait aussi cordiale que cela entre les époux. Elle, avait en effet été atteinte au sens propre comme au figuré, c'est à dire physiquement et moralement par un accident de cheval dans lequel elle avait été atteinte d'un violent coup de sabot au visage ! Et puis elle avait amorcé une liaison avec un autre homme, qu'on a dit platonique, mais qui semblait évoluer vers une séparation tout de même...
Toujours est-il qu'après que le permis d'inhumer ait été accordé et que les funérailles aient eu lieu, la famille de la femme aidant, on a décidé d'ouvrir une enquête sur cette mort... Mais ce type d'enquête à postériori est très difficile à réouvrir : il n'y a pas eu de scellés, pas de perquisitions, et le reste de l'instruction semble avoir été mené sans grande conviction, ni surtout sans preuves...
Seraient-ce la qualité de médecin généralement réputé intouchable, ou sa pugnacité à se défendre plutôt agaçante, ou encore son self-contrôle sans faille ?
Toujours est-il que Muller sera mis en examen puis jugé coupable une première fois, sans qu'aucune charge ne puisse être retenue contre lui sinon des présomptions ! Il déclare : "Je pensais que mon innocence allait exploser mais à partir du moment où la machine judiciaire s'est mise en marche, plus rien ne peut l'arrêter." Tout l'accuse en effet :
Soit, étant médecin-légiste, il a réussi le crime parfait (le magnum fatal à l'épouse ne comportait aucune empreinte digitale ni ADN) et il a utilisé son savoir professionnel pour neutraliser le moindre élément de preuve à charge,
Soit il n'a justement rien fait pour laisser croire qu'il aurait pu le faire et donc être reconnu innocent.
La quadrature du cercle et pourtant, le doute ne profitera pas à l'accusé : 20 ans.
Il fait aussitôt appel, et sur le conseil de ses avocats n'investit plus la cour de son arrogance (compréhensible) et de ses pseudo révélations de dernière minute (son chien qui parle) qui vont jouer en sa défaveur, et il aborde un profil bas et un silence convenus...
Ce qui fera dire à l'avocat-général : Puisque monsieur Mulller est plus bavard avec les journalistes et la télévision qu'ici même, je vous propose de visionner ses déclarations. Ce qui sera du plus mauvais effet et entraînera les jurés à confirmer le premier jugement. L'accusé sort du box anéanti, et on entend un cri de douleur dans la salle : celui du jeune fils ! Les deux enfants ont toujours cru en l'innocence de leur père...
Mais là ne s'arrête pas l'histoire : un vice de procédure va contre toute attente casser le jugement en appel !
Face à la détermination continue de la partie civile (la famille de madame Muller) le médecin envisage de jouer le tout pour le tout, et d'ajouter à la liste de ses défenseurs Eric Dupond-Moretti : le plus grand avocat . Les autres lui laisseront le champ libre et s'effaceront pour cette ultime chance, inespérée.
Dupond-Moretti à une stature d'armoire à glace, l'encolure d'un taureau, et le physique d'un boxeur sentant venir qu'il va mettre son adversaire KO... La terreur de l'accusation et des parties civiles dans les prétoires quand leur dossier n'est pas en béton armé ! Hyper- concentré dans l'action, l'homme ne laisse rien passer... A ses débuts, c'était déjà un champion du vice de forme lorsqu'il était commis d'office... Pour reprendre l'expression de l'un de ses adversaires, bien peu "se le sont fait", c'est à dire réussi à lui faire mettre un genou à terre...
On va donc recommencer, quatorze ans après cet exceptionnel troisième procès de la dernière chance, très médiatisé ! Avec cette malice dont il a le secret, l'avocat ch'ti (il est né à Maubeuge)
va promettre aux journalistes une surprise et de taille ! Et on voit apparaître devant le banc des juges
une table à angle droit juchée sur des tréteaux, autour de laquelle Dupond-Moretti virevoltera pendant deux jour sans expliquer les raisons de cette présence incongrue...
L'avocat occupera le terrain sans relâche, interrogeant les témoins l'oeil incrédule, le front inquisiteur plissé, et ne laissant pas passer la moindre erreur ou inexactitude... C'est ainsi que le petit ami de la victime reconnaîtra qu'elle n'était finalement pas si sereine qu'il le croyait, et que l'avocat portera un coup terrible à l'accusation. Comme on a toujours refusé à l'accusé une reconstitution, Dupont-Moretti va la faire en simulant l'action ayant entraîné la mort de l'épouse. Magnum en main, il va accomplir plusieurs hypothèses de position et de tir, prouvant formellement que personne n'avait pu tuer la victime ! Toutes les gouttelettes de sang se sont figées telles qu'elle sont tombées, et si quelqu'un d'autre était intervenu, il aurait laissé des traces, ou alors était en état de lévitation ! C'est la surprise générale et un élément nouveau qui stupéfient tout le monde ! Le suicide aussi explique qu'on ait retrouvé du sang à l'intérieur de la manche de la victime... Le médecin-légiste sera finalement acquitté...
Et Muller de conclure en remerciant son avocat providentiel : "On m'a reproché souvent de ne pas plus extérioriser ma douleur d'avoir perdu mon ex-épouse. C'est vrai, mais depuis, j'ai pu me reconstruire une autre vie. Pensez que son suicide nous aura pourri l'existence (y compris celle de ses enfants) pendant quatorze ans !"

France 2 le 22.04.2018 : le magot de Marcelle Bouvard
Elle allait avoir 80 ans, elle était veuve de l'ancien maire de la commune, plutôt aisée, et on la disait jalouse, capricieuse et habitait une petite maison un peu reculée du village. Et depuis qu'elle avait perdu son mari, elle s'isolait, le couple n'ayant pas eu d'enfants. Les plus proches parents étaient des neveux et nièces...
Un jour, on retrouva la dame allongée au bas d'un escalier, baignant dans son sang : à l'autopsie, il ne fut pas bien difficile au médecin-légiste de déterminer que la cause de la mort avait été l'agression de la victime par un objet très lourd (on découvrit par la suite qu'il s'agissait d'un jéroboam de vin)
La voiture de la vieille dame fut par la suite découverte carbonisée dans une forêt non-loin de là !
Il ne fut gère difficile aux enquêteurs de résoudre l'énigme et les enquêteurs commencèrent par se poser le bonne vieil adage : "A qui le crime profite-t-il ?"
La grande question du procès aux assises qui s'ensuivit fut de savoir s'il y avait eu préméditation ou non....
Et bien évidemment, cette histoire n'aurait plus d'intérêt si je vous disais le comment, qui et pourquoi !

France 2 le 29.04.2018 : "Laurent Barry, la femme du volailler".
Ils apparaissaient comme un couple sans histoires, un ménage recomposé. Lui, brancardier, elle aide-soignante. Ils se sont installés à Arconcey, car lui a décidé de se lancer dans l'élevage de poulets. Elle, va donc devoir faire 120 km/ jour pour aller au travail mais ne se plaint pas : elle aime la campagne... Et un jour, un appel désespéré de Laurent Barry parvient à la gendarmerie : sa femme, 38 ans, a été assassinée d'un couteau de boucher, et les chiens ont disparu !
Les gendarmes iront de surprise en surprise... Dans le couple, ça n'allait pas si bien que ça et les dettes s'accumulaient : Pendant la saison de grande sécheresse, Barry a perdu une grande quantité de ses volailles !
Quant aux chiens disparus, un examen minutieux par les services de police spécialisés scrutant l'enregistrement (systématique) de l'appel téléphonique du mari, détecte que l'on entend les chiens aboyer d'un local proche en fond sonore... Les gendarmes vont démonter les alibis du mari devenu inculpé un à un, et sur l'intime conviction des jurés, va être condamné à 20 ans de réclusion. Ses enfants sont prostrés. Que va donner sa procédure en appel ?