Doctor Who
7.7
Doctor Who

Série BBC One (2005)

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Il s’agit d’un Docteur, dont le nom est inconnu, qui voyage dans le temps et l’espace, accompagné par un ou plusieurs humains, dans un vaisseau qui ressemble à une cabine téléphonique de la police anglaise (le TARDIS)! Le ton est donné pour cette série spéciale, qui ne ressemble à aucune autre, et qui est un véritable phénomène en Angleterre. Il s’agit là d’une nouvelle version d’une série qui avait autrefois duré 26 saisons, rien que ça !

Chaque épisode est différent, et le concept permet d’alimenter une infinie d’histoire possible : époque passée, futur de l’humanité, autres mondes, toute une variété de races, technologies avancées. Ce mélange d’époque permit par le voyage temporel donne lieu à des situations étonnantes, comme des dinosaures dans un vaisseau spatial ou des robots au moyen-âge, et également de rencontrer des personnages historiques : Shakespeare, Agatha Christie, Van Gogh ou encore Churchill. La situation est souvent plus complexe que celle qu’il y paraît et moralement ambigu, difficile parfois de choisir quel camp défendre et qui est du bon côté.

Dans ce voyage merveilleux mais aussi dangereux, le Docteur est quasiment toujours accompagné d’une femme. Ainsi les compagnes se sont succédées. Rose, compatissante et courageuse, Martha, dévouée, Donna, déterminée voir carrément hystérique, Amy, la fille qui attendait, rebelle et attachante, et son copain Rory le romain.
Le Docteur a la possibilité de se réincarner plusieurs fois s’il vient à être gravement blessé. Une astuce permettant un changement fréquent d’acteur, à l’image de ces compagnes, et assurant ainsi le renouvellement de la série, à l’origine de son exceptionnelle longévité.

« Il est comme le feu et la glace, et la rage. Il est comme la nuit et la tempête au cœur du soleil. Il est ancien et éternel. Il brûle au centre du temps et il a vu la fin de l’univers. Il est merveilleux »

Le Docteur est un être à part entière, s’amusant véritablement dans ses aventures, explorant l’univers avec une curiosité insatiable, doué d’un grand esprit d’ouverture, accro à l’action, véritable extraverti dés qu’il a un public pour l’écouter parler. Mais c’est aussi un homme qui porte en lui la disparition de tout son peuple, une grande solitude qu’il endure depuis près de mil ans, la souffrance des êtres perdus, la culpabilité de ses erreurs ou des actes difficiles qu’il a du accomplir.
S’il voyage trop longtemps tout seul, il perd de vue la valeur de la vie et devient plus insensible. C’est pourquoi il a tant besoin d’être accompagné, même s’il sait qu’il fait courir à ses compagnons de grands risques et que viendra fatalement le moment de la séparation, une séparation chargée de tristesse qui rendra sa solitude encore plus cruelle. Mais pour tous ceux qui ont la chance de croiser son chemin, c’est une rencontre qui marque à vie. A travers le temps et l’espace, nombreux sont ceux qui ne resteront pas indifférents à son charisme et son énergie, et pour les plus chanceuses (oui ce sont très majoritairement des femmes !), l’occasion de monter dans le TARDIS, promesse de grandes aventures qu’elles n’auraient jamais imaginés.
Le 10° Docteur, David Tennant excellait à merveille dans les deux registres, capable de montrer des expressions de joie mais où la souffrance peut se lire dans son regard. Le 11°, Matt Smith, est moins efficace pour le côté sombre (bien que ça s’arrange avec les saisons), mais par contre se montre encore plus exubérant que son prédécesseur !

Le ton de la série est assez décalé, mélangeant du drame et de l’humour. Certaines fins d’épisode peuvent même être tragiques (Torchwood ira encore plus loin à ce niveau-là). Les scénarios sont bien travaillés, pas de cohérence scientifique au profit d’histoires plus étonnantes. Une série unique que je recommande à tous ceux que la science-fiction ne rebute pas. Dommage qu’en France elle soit très peu connue et que le résumé et quelques scènes visionnés sur France 4 suffisent bien souvent à rebuter…


« Allons-y Alonzo ! »

MISE A JOUR saison 7 et épisodes spéciaux
La nouvelle compagne, Clara, « la fille impossible », ne dépareille pas des précédentes, et s’avère encore plus impertinente qu’Amy ! Autant dire que l’aventure avec elle ne sera pas de tout repos pour le Docteur. D’autant qu’elle porte avec elle un mystère qui le perturbe profondément…
Si tous les épisodes ne se valent pas dans la deuxième moitié de saisons, certains sortent clairement du lot, comme « The Rings of Akhaten », avec la scène de la chanson alors que le Doctor affronte l’entité qui se nourrit de lui tout simplement sublime ! La relation de Clara avec le Docteur ne vaut pas encore celle des précédentes, mais ce n’est que le début et gageons qu’elle évoluera par la suite (avec le 12° docteur !).

Episode spécial de l’anniversaire des 50 ans : « the day of the Doctor » :
L’épisode que tous les fans attendaient, où il se murmurait que le nom du Docteur allait être révélé ! La rencontre de Matt Smith avec le David tennant, ainsi que une autre incarnation d’un lointain passé. Au final pas de révélations aussi fracassantes mais quand même quelques unes sympathiques, comme dans quelles circonstances le 10ème Docteur avait bien pu se marier avec la reine Elisabeth ! Un épisode fort sympathique, entre les moments comiques des chamailleries entre les différents docteurs, et les moments épiques d’affrontements contre les daleks. La tragédie de Gallifrey et le poids de la culpabilité qui ronge le Docteur sont au cœur de l’histoire, avec une révélation (qui n’était finalement pas celle que l’on attendait) qui va profondément touché le dernier Seigneur du Temps. Un épisode qui fera date !

Épisode de Noël "The Time of the Doctor":
Pas n’importe quel épisode de Noël puisqu’il s’agit des adieux de Matt Smith, ressemblant ainsi d’avantage à un épisode de fin de saisons avec des événements majeurs. Ça commence avec des moments légers (le Docteur se préparant à se rendre dans une église avec des règles vestimentaires assez spéciales !) avant de continuer dans une direction bien plus sérieuse. Les jours du 11° Docteur, voir ceux du Docteur tout court, touchent à leur fin.
Éclaircissements bienvenus sur la naissance du Silence, l’origine de leur peur quant à la révélation du nom du Docteur et l’explosion du TARDIS ayant causé les failles de la réalité dans la saison 5, ainsi que Trenzalore. Un chapitre se conclut donc bel et bien, avec en prime des références à Amy.

SPOLIERS
Le changement de docteurs est certes une bonne idée, mais en contrepartie cela rend le héros immortel, car on se doute bien qu’il ne va pas mourir. Cela fait deux reprises maintenant (pour la version moderne du moins) que sa mort est annoncée, que le Docteur se prépare à vivre ses derniers instants. Une mort qui avait du sens mais qui bien sûr ne pouvait survenir, obligeant les scénaristes à trouver des astuces pour l’éviter. Je ne désapprouve pas, j’espère même que la série continuera encore longtemps, mais cela donne un prolongement parfois artificiel. Également le Docteur est presque trop puissant, capable à lui seul d’anéantir toute une flotte de vaisseaux le sauveur sans qui l’univers entier aurait cessé d’exister.
Dans « Doctor who », les événements se résolvent assez souvent de manière tirée par les cheveux ou par des deus ex machina bien pratiques, et ce dès les premières saisons (les climax de fin de saisons). Durant la période Matt Smith (avec Steven Moffat aux commandes) la mythologie s’est complexifiée. Entre modifications de la lignée temporelle et chronologie non linéaire (notamment River Song), il devient parfois un peu ardu de tout comprendre, et je doute que tout soit très cohérent. Mais cela fait partie d’un ingrédient de la recette de la série que l’on a dû accepter pour apprécier la saveur particulière de ce plat unique. Vivement la 8ème saison et Peter Capaldi !

« J’ai vu la naissance de l’univers jusqu’à son dernier souffle, seconde par seconde jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien, plus d’espace ni de temps, seulement moi (…) J’ai vu des choses que tu es incapable d’imaginer. J’ai perdu des choses que jamais tu ne comprendras »
Enlak
9
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Créée

le 22 janv. 2013

Modifiée

le 28 déc. 2013

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Enlak

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