Ce qu’annonçait la série, c’était d’appréhender un Charles de Gaulle plus confidentiel, moins public.Elle le fait mais reprend les faits d’armes du général depuis l’appel du 18 Juin 1940, avec quelques d’images d’archives à l’appui.Quelque part, Samuel Labarthe parvient à incarner le grand homme en le montrant dans toute son humanité.Mais ce qui pêche, c’est la perspective de l’ensemble, beaucoup moins évidente.Les moments choisis de l’histoire se succèdent et on a l’impression que les scènes d’exposition ne nous apportent rien de véritablement nouveau.De plus,cet entre-deux entre le biopic et l’histoire ne prend pas car le manque de rythme n’est pas pour rendre le spectateur éveillé et passionné sur ces trois premiers épisodes. La limite de la série étant d’être dans un écrin connu et sans rebondissements.Les moments les mieux traités sont dans la relation contrariée entre Churchill et de Gaulle pour le moment.A suivre pour constater si les moyens mis en œuvre sur les trois épisodes suivants sont mieux exploités.A vrai dire, les épisodes 4 à 6, s’attardant sur les années 1958 à 1970 grosso modo, sont un peu plus concis.A croire, que l’homme d’état de Gaulle qu’on appellait encore Général,avait moins marqué cette époque.Ce ne fut pas le cas bien évidemment avec son élection à la présidence de la République au suffrage universel la constitution, l’indépendance de l’Algérie ( qui lui valut une tentative d’assassinat), et un référendum perdu sur la régionalisation de la France ( future décentralisation) qui lui fit abandonner le pouvoir.Un dernier événement prouvant que Charles de Gaulle gouvernait pour avoir l’adhésion du peuple français et avancer avec lui.Cela renforça sa stature mythique par la suite.Dans l’interprétation des proches de de Gaulle, on retiendra un Malraux plutôt approximatif de Francis Huster ( ce rôle lui parlait-il vraiment?)tandis que Christophe Barbier incarne un Peyrefitte de façon plutôt décomplexée ( la mise en scène ne faisant pas vraiment peur à l’éditorialiste de presse).En tous cas, les scénaristes ont eu l’air d’être plus inspirés sur la dernière période gaulliste où l’homme d’état gagne en profondeur, en sagesse tout en concédant que la « vieillesse est un naufrage ». Sa relation avec sa femme Yvonne et ses enfants/ petits-enfants contentant davantage l’homme privé que la personnalité publique.Les scènes de marche dans la nature où De Gaulle devise sur la vie et les hommes valant plus que les conversations dans les coulisses du pouvoir.Voilà pourquoi il faut voir la série jusqu’au bout pour approcher un de Gaulle plus tempéré et moins intéressé par l’aboutissement des grandes entreprises.Et je rajouterai donc un point sur ma note globale pour être cohérent avec ce que je viens d’écrire.

Specliseur
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le 2 nov. 2020

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