"This is weird man, everyone here looks like someone from my old job.."
Ne vous fiez pas au titre, ni aux premiers épisodes, les cougars ne courent pas les rues dans Cougar Town la mal-nommée (comme le rappelle les scénaristes à chaque générique, à partir de la saison deux).
Si pas de cougar - ou du moins pas trop - de quoi ça parle alors ? de Jules (Cox) fraîchement de son grand ado d'ex-mari, mère d'un bébé de 18 ans. Autour d'elle, gravite le petit monde du cul-de-sac (son quartier) : sa meilleure voisine et son mari docile, son beau voisin d'en face et les minettes qui défilent tous les matin, son ex qui a du mal à disparaître et son fils-à-maman. Ajoutons sa collègue de bureau, une jeunette (par rapport aux quarantaines des autres antagonistes) qui la pousse à sortir et à profiter de la vie. Donc Jules rencontre un jeune, elle assume mal, ça dure un certain temps - c'est la période Cougar. Ensuite, le show bascule et devient une comédie sans complexe sur le quotidien de la "troupe du cul-de-sac" et annexes. Jules cherche le bonheur, comme les autres, et il semble se trouver au fond des verres de fins rouges qu'ils enfilent les uns après les autres.
Bon, ça vole pas bien haut. C'est pas dramatique, donc ça c'est pas mal, mais c'est très mignon et rare sont les épisodes qui se terminent sur une note dramatique. On rit des guest-stars du cast de Friends - Anniston et Kudrow jusqu'à présent. On rit. Sans trop de raison. Ca met de bonne humeur, c'est mignon et ça reste absurde. On applaudi la méchanceté de Ellie, jouée par Christa Miller (femme de Bill Lawrence) géniale comme d'habitude. Et on rit parce que ça rappelle Scrubs.
Ca rappelle Scrubs à beaucoup beaucoup beaucoup de niveaux. Bon, le cast original comprend Courteney Cox (qui joue "le nouveau chef" dans la saison 8 au début), Christa Miller (Jordan of course) et Bob Clendenin dans le rôle du voisin bizarre (il joue un docteur bizarre dans Scrubs) mais ça ne s'arrête pas là : Ken Jenkins (Kelso) est engagé pour jouer le papa de Jules, un ours en peluche (littéralement). Ca soulève les soupçons de l'audience, normal, alors Bill Lawrence décide de le jouer à fond : puisqu'il ne peut s'empêcher de demander à ses copinous de son previous tv-show de venir, autant en profiter. Vlan, c'est comme ça qu'on rencontre Ted. Buckland. Oui, lui, le pauvre avocat raté.
Les crossing over dans les séries ne sont pas particulièrement rares, mais pas toujours appréciés. Celui-ça donne aux fans de Scrubs une occasion de se rappeler les bons moments. Sam Lloyd dans son propre rôle, c'est l'ultime mise en abyme, le "oui, je sais, ça ressemble à Scrubs mais fichez-moi la paix, c'est rigolo, appréciez". L'ultime mise en abyme, j'ai dit. Pardonnez moi, ça ne convient pas. L'ultime arrive. L'ultime, c'est le retour la confrontation de Ted personnages aux acteurs de Scrubs. Les guest qui surgissent, du bonheur pur.
On se demande quand Bill Lawrence va s'arrêter. Sarah Charke (Elliot), Nicole Sullivan (Jill), Scott Foley (Sean) dans des rôles plus ou moins importants font leur apparition. Ca bouillons de clins d'oeil nostalgiques (il y a même une bromance - même si non-nommée). Comme si au fond, Lawrence sait qu'il ne fera jamais mieux que Scrubs.
C'est dommage toute cette nostalgie, mais ça reste profondément entichant. On s'attache aux personnages de Cougar Town pour ce qu'ils sont. On se moque du titre en même tant que les scénaristes (dont les efforts pour le changer n'ont toujours pas été récompensés), et on se laisse porter par cette gentille comédie. On rit. C'est bien, déjà.