"Les meilleures intentions peuvent engendrer la malveillance, qui peut elle même provoquer le bien"

Code Geass fait partie des premiers animés qui m’ont donné envie de m’intéresser davantage à la japanimation, ayant un très bon souvenir de mon premier visionnage, j’ai décidé de le regarder de nouveau en ayant vu entre temps bien d’autres animés histoire de voir si c’était si bien que ça, d’autant que j’ai pas mal oublié d’éléments du scénario depuis.


L’univers de Code Geass est à la fois original et vraisemblable, on se retrouve dans un futur proche dans lequel les États-Unis seraient en fait Britannia, un empire colonialiste avide de conquêtes pour s’accaparer autant de richesses que possible et faire des pays conquis comme le Japon de simples zones où la population locale est sévèrement dirigée, sauf s’ils se soumettent bien gentiment. C’est dans ce contexte qu’on est plongé avec une grande efficacité, on ressent tout de suite d’un côté une noblesse britannienne privilégiée (entre dirigeants totalitaires et citoyens satisfaits du système en leur faveur) et une population japonaise malmenée (entre résignés souffrant en silence et résistants qualifiées de terroristes).


De quoi aborder des thématiques intelligentes avec maturité, très vite le sang coule à flot et il est d’autant plus dérangeant qu’il est sans arrêt mis à côté d’un chara-design hyper kawaï et d’un humour burlesque au possible, si à mon premier visionnage j’y voyais un défaut, le décalage me paraît vraiment bien foutu avec le recul. Il permet justement de mieux parler de cette dualité entre britannien et japonais produits de leur système, tant que nos lycéens à la vie bien tranquille ne sont pas directement impactés par le soulèvement des japonais ils ne s’en rendent même pas compte et c’est très bien rendu dans l’animé.


Et tout ça c’est bien gentil mais je n’ai même pas encore abordé ce qui pour moi est le plus gros point fort de l’animé : ses personnages. Tous les personnages bien impliqués dans le scénario dans cette première saison sont très bien travaillés, Lellouch bien sûr qui veut changer le monde par la force mais qui est tiraillé entre sa soif de vengeance et son sens de la justice, Suzaku qui est l’exact opposé de Lellouch mais aussi son meilleur ami, Cornelia à la fois intelligente et impitoyable mais aussi orgueilleuse et pas aussi insensible que ça, Kallen qui veut rendre coup pour coup ce qu’elle a subi mais doute quand elle voit le mal qu’elle peut causer... et je pourrais continuer comme ça très longtemps.


Ces personnages sont attachants, bien écrits, bien doublés... il y a bien quelques personnages moins bons que d’autres mais c’est en général des personnages très secondaires à l’intrigue, intrigue qui est super bien rythmée, elle arrive à prendre suffisamment de temps pour développer ses personnages tout en faisant évolué le fil rouge de cette saison qui est le soulèvement de la zone 11, elle échappe au manichéisme, elle justifie le côté teenage des héros, elle surprend par des rebondissements brutaux, elle réserve son lot de moments émouvants au possible... Cette intrigue est maîtrisée de bout en bout et pour moi il n’y a rien à jeter, aucun épisode ennuyeux même au second visionnage.


L’univers, les personnages, l’intrigue tout ça c’est réussi mais quid de l’action parce que c’est un animé de méca après tout ? Et bien là aussi c’est très réussi à mon goût, si l’OST se prête bien à la mélancolie, au contemplatif ou à l’humour elle sait aussi se faire épique pour accompagner des combats intenses avec la détermination des pilotes de méca très perceptible (on passe régulièrement à leur point de vue pendant les phases d’action sans que le rythme en souffre une seconde) et l’aspect stratégique qui fait sans arrêt écho aux parties d’échec à la symbolique extrêmement pertinente (noir contre blanc avec Zéro et le Lancelot, le roi à protéger et la pièce maîtresse à bouger intelligemment...).


Visuellement, il y a du budget et de l’inspiration, les mécas ont la classe, on voit du pays... rien à redire de ce côté-là non plus. En fait, le seul défaut notable que je soulèverai c’est sa fin en queue de poisson, ça s’arrête vraiment de façon trop brutale sans spoiler et on regarde la saison 2 parce qu’on veut voir la fin d’une scène capitale coupée au moment décisif, c’est un peu moyen comme procédé, d’autant que j’ai pas de très bons souvenirs du début de la saison 2 mais ça sera pour une prochaine critique.

damon8671
9
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le 13 nov. 2016

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damon8671

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